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On ne badine plus avec le Covid 19.
Comme prévu, le Maroc est entré officiellement en cette fin d’après-midi en confinement sanitaire obligatoire. Objectif : lutter efficacement contre la propagation nationale du virus.
Terminé donc la nonchalance de certains citoyens et la tolérance des autorités publiques. L'appel du gouvernement, lancé hier soir, a été on ne peut plus clair, net, précis et ferme. Dorénavant, c’est tolérance zéro envers les récalcitrants et les «rebelles». Le dernier bilan officiel fait état de 77 cas contaminés dans notre pays, et les esprits commencent donc à être marqués par l’évolution rapide de la pandémie.
A l’approche de l’heure H, on ne déambule plus nonchalamment dans les rues de Casablanca. Les gens semblent tous solitaires et pressés. Les seuls grands attroupements se trouvent à proximité des stations de taxis, des arrêts de bus ou de certains commerces.
Déjà, vers 16h, le quartier des Habous, habituellement fourmillant à cette heure, est désert. Idem pour Derb Sultan où toutes les boutiques des «kissariates» sont fermées, depuis deux jours. A «Zankat Les Abbassides», des jeunes semblent faire leur au-revoir avec leur passe-temps préféré : le foot. Pleins de fougue et d’insouciance, ils semblent narguer le virus en jouant à fond un petit match de mini foot à trois contre trois. On ne vivra qu’une seule fois, semblent-ils lancer à la maladie. Bêtise de la jeunesse.
En se dirigeant vers Souk Karia, l’un des coins les plus fréquenté de la capitale économique, la circulation est très fluide. Sur place, l’ambiance est celle des lendemains de la fête d’Al Adha. Avec une petite angoisse et des gouttelettes de pluie en plus. Toutes les boutiques sont fermées et il n’y a presque pas un chat dehors. Enfin… il y a un chien. Celui du gardien des lieux qui explique que ce sont les forces de l’ordre qui ont ordonné la fermeture des commerces depuis deux jours.
Autre lieu très fréquenté habituellement, et qui pourrait faire office d’un dernier bastion d’une éventuelle indiscipline : la grande Kissariat de Hay Mohammadi. Là aussi, les choses sont parfaitement dans l’ordre. Pas de rassemblements exagérés et les citoyens ont l’air d’avoir bien assimilé l’appel des autorités et bien senti le danger grandissant du coronavirus.
Visiblement, la sensibilisation entreprise en amont du confinement obligatoire a eu son effet. L’inquiétude aussi. En fin de compte, être chez soi, bien entouré, n’est pas si mal que ça.
