Plus de 16 millions de Londoniens et d'habitants du sud-est de l'Angleterre se sont reconfinés dimanche pour une période qui pourrait être longue, contraints de renoncer aux retrouvailles de Noël pour tenter de juguler une mutation "hors de contrôle" du nouveau coronavirus.
Malgré le déploiement d'une campagne de vaccination, le gouvernement de Boris Johnson a décidé de drastiquement serrer la vis après une envolée des contaminations et des hospitalisations attribuée à une nouvelle variante beaucoup plus contagieuse du virus. "Malheureusement la nouvelle souche était hors de contrôle. Nous devions reprendre le contrôle", a justifié le ministre de la Santé, Matt Hancock, sur la chaîne Sky News. "Ce sera très difficile de la garder sous contrôle jusqu'à ce qu'un vaccin soit déployé", a-t-il ajouté, laissant entendre que les restrictions pourraient durer au moins "deux mois".
Pour se prémunir, plusieurs pays européens, dont le voisin irlandais, ont décidé de suspendre leurs liaisons aériennes ou ferroviaires avec le Royaume-Uni.
Les vols seront interdits pendant "au moins 48 heures" lundi et mardi, tandis que les liaisons maritimes restent assurées, a indiqué Dublin. Des mesures aussi seront prises pour "faciliter le rapatriement" des résidents irlandais.
La France vient également de décider la suspension à partir de dimanche minuit tous les déplacements en provenance du Royaume-Uni pour 48 heures.
Le gouvernement néerlandais a également suspendu dimanche tous les vols de passagers en provenance du Royaume-Uni. Cette suspension des vols a pris effet dimanche à 06h00 heure locale (05h00 GMT) et sera en vigueur jusqu'au 1er janvier.
Même décision en Allemagne qui suspend, à partir de minuit, toutes ses liaisons aériennes avec la Grande-Bretagne.
Plutôt dans la journée, l'Italie avait fait la même annonce à travers une déclaration de son ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio. "A partir de minuit tous les vols sont stoppés" pour les passagers en provenance de ce pays, avait déclaré Jens Spahn sur la chaîne de télévision publique ARD.
Selon Susan Hopkins, de l'agence de santé publique Public Health England, la nouvelle souche a aussi été décelée à un niveau faible "dans beaucoup d'autres régions" du Royaume-Uni. L'OMS a rapporté "un petit nombre" de cas aux Pays-Bas, au Danemark et en Australie. Des études complémentaires sont en cours pour déterminer son degré de transmissibilité et sa résistance éventuelle aux vaccins. Rien n'indique pour le moment que la nouvelle souche engendre une forme plus sévère de la maladie.
