Après la décision du ministère de l’Education de laisser le choix aux parents de choisir une rentrée scolaire en présentiel ou à distance, les parents d’élèves se retrouvent dans une équation difficile car personne ne maitrise les risques ou le développement de la situation épidémiologique d’ici quelques jours, quelques semaines et même quelques mois.
Certains ont reproché l’absence d’explications scientifiques qui pourraient aider les parents à prendre la meilleure décision pour leurs enfants. A cela s’ajoute les informations collectées ici et là concernant notamment des pays étrangers où des écoles ont dû fermer à cause de l’éclatement de foyers de contamination. Face à cette réalité, certains parents d’élèves, enseignants et les professionnels pédagogiques estiment que le contact enfants/éducateurs/école est primordial pour le développement et l’épanouissement des écoliers.
Devant cette grande ambiguïté, un collectif composé de la SociétéÌ Marocaine de Pédiatrie, la SociétéÌ Marocaine des Sciences Médicales et la SociétéÌ Marocaine de Pédopsychiatrie et Professions associées, membres du ComitéÌ National de veille pour la santeÌ de l’enfant, a planché sur le sujet et à rendu public un certain nombre de réflexions à l’intention du ministre de l’Education nationale.
De prime-à-bord, le comité se dit favorable à l’enseignement en présentiel car «plus approprieÌ au contexte socio-eÌconomique de notre pays». Et d’ajouter que l’enfant a besoin de liens sociaux qu’il développe aÌ l’école et qui sont nécessaires aÌ son épanouissement, tout en nuançant que ce choix reste difficile pour les enfants vulnérables, tels que les enfants diabétiques, asthmatiques, Immunodéprimés, etc…
Par ailleurs, les professionnels de santé préconisent les recommandations suivantes :
- Comme préalable aÌ l’entrée aÌ l’école, mettre aÌ jour les vaccinations usuelles et faire la vaccination contre la grippe.
- Sous la responsabilitéÌ des parents avant d’arriver aÌ l’école, la prise de température de l’enfant, elle doit être inferieure aÌ 38°C en dehors de tout traitement.
- Tout signe clinique doit conduire aÌ une consultation médicale, avec reprise de l’école sous autorisation écrite du pédiatre.
- Il faut ménager un décalage des heures d’entrée aÌ l’école selon les classes, pour diminuer le contact entre les parents, qui doivent respecter la distanciation, et le port de masque.
- L’école doit être organisée en séances continues pour qu’il n’y ait pas plusieurs arrivées, et départs des parents.
- Les moyens de transport scolaires doivent être désinfectés, remplis aÌ 50% de leur capacitéÌ et conduits par le même chauffeur.
- Les repos de classe doivent être diffères pour qu’il n’y ait pas un regroupement de toutes les classes dans les cours de récréation.
- Toutes les classes doivent être aérées pendant une heure avant l’entrée des élèves.
- L’aération doit être systématique pendant la vacation des classes.
- Les classes doivent être stérilisées une fois par jour (sol, table, matériel, etc…) et avant chaque réentrée pour les poignées.
- Les sanitaires doivent êtres stérilisés de façon répètée.
- Chaque classe doit avoir une salle attitrée et ce sont les enseignants qui seront mobiles.
- Les tables doivent être éloignées d’un mètre, cela déterminera le nombre d’enfants acceptes par classe et par école.
- Le premier rang doit être éloigneÌ de deux mètres par rapport aÌ l’enseignant pour qu’il puisse enlever son masque pour l’enseignement.
- Tout le personnel de l’école doit porter un masque.
- Les solutions hydro-alcooliques doivent être mises aÌ disposition des enseignants et des élèves.
- Tous les élèves doivent porter un masque aÌ partir du collège.
- Il faut éviter que les élèves ne boivent dans un contenant commun.
- L’enseignant doit expliquer, avec un langage adapté à l’âge de l’enfant, la situation liée à la pandémie et le danger pour la communautéÌ, pour que les élèves adhèrent aux mesures barrières. Les élèves doivent être informés, responsabilisés et il faut les considérer comme des alliés dans la lutte contre ce fléau.
- Toutes les situations découlant de la contamination par la COVID19 doivent être eÌnumeÌreÌes, communiquées aux autorités sanitaires, et bien expliquées aux établissements avec une procédure claire pour une réaction immédiate.
Quant aux tests PCR préalables aÌ l’entrée en classe pour les enfants et pour les parents, le comité estime qu’ils ne sont pas concluants, puisque leur résultat reste «ponctuel, faussement rassurant et n’apporte surtout pas un bénéfice certain malgréÌ le désagrément du prélèvement qui reste acceptable ».
Le ComitéÌ National de veille pour la santeÌ de l’enfant indique par ailleurs que ces recommandations sont basées sur les dernières données scientifiques disponibles. Mais leur efficacité ne peut être démontrée qu’avec l’adhésion des parents et des enseignants, tout en indiquant que cet avis reste tributaire de l’évolution épidémiologique, à ce jour incertain.
A noter que ce Comité a été créé à la demande du Ministre de la Santé, avec la collaboration du Ministère de l’Education nationale et du Ministère de la Jeunesse et des Sports