Le point de presse tenu aujourd’hui pour présenter le bilan de la situation épidémiologique du coronavirus au Maroc a été l’occasion pour le ministère de la Santé de tirer au clair certains points qui font l’objet de débats depuis quelque temps.
Par la voix de Mohamed El Youbi, directeur de l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, le département a tenu à apporter certaines précisions concernant le rythme ascendant et plus soutenu des infections. Un pic qui a alerté l’opinion publique et soulevé plusieurs interrogations sur l’efficacité des mesures mises en place pour endiguer la pandémie. «Il s’agit d’une situation tout à fait normale et à laquelle on s’attendait étant donné que le Maroc est entré dans la deuxième phase de la propagation de la pandémie», a-t-il souligné, rappelant que le même scénario s’était produit dans d’autres pays du monde.
Cette phase, a-t-il poursuivi, a été marquée par l’apparition de nombreux foyers de l’épidémie dans le milieu familial propice à la multiplication des contaminations, mais aussi des foyers liés aux rassemblements tels que les célébrations, les fêtes ou les cérémonies de condoléances. Ceci explique en grande partie les chiffres en progression sur une courte période.
En réponse aux remarques qui ont été soulevées sur le taux de mortalité des personnes infectées, jugé plutôt élevé par rapport au nombre de contaminations, Mohamed El Youbi a affirmé qu’il correspond à la moyenne enregistrée dans les pays européens présentant une situation épidémiologique identique à celle du Maroc. Il serait même inférieur dans certains cas, a-t-il soutenu. Et d’ajouter que le taux affiché aujourd’hui, qui se situe exactement à 6,2%, reflète la transparence avec laquelle les chiffres sont traités et présentés par les autorités marocaines compétentes. A cela s’ajoute le fait qu’une grande partie des personnes décédées souffrait de maladies chroniques, ce qui a minimisé ses chances de guérison, ceci sans oublier un autre facteur aggravant qui est l’âge (66 ans en moyenne).
L’autre facteur qui intervient également dans la hausse du taux de mortalité parmi les personnes infectées est le stade avancé de la maladie au début de la prise en charge des patients. Mohamed El Youbi a fait savoir que 85% des cas décédés faisaient partie de cette catégorie-là.
Dans le registre des analyses de dépistage du coronavirus, le responsable a voulu rappeler que les autorités sanitaires marocaines se conforment au plan national de veille et de riposte à la pandémie qui, à ce stade de la maladie, veut que tests de dépistages soient réservés uniquement aux personnes répondants aux critères établis par le ministère de la Santé et pris en charge par les autorités sanitaires agréées. Conclusion : les tests à grande échelle réclamés par plusieurs voix ne sont pas à l’ordre du jour pour le moment.