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3ème Matinales Groupe Le Matin - Intelcia : les déclarations des intervenants

3ème Matinales Groupe Le Matin - Intelcia : les déclarations des intervenants
Ph. Saouri

Iman Benabdellah, directrice Talent Management – Intelcia

"La pandémie a accéléré la guerre des talents et l’exode des jeunes compétences"

« C’est un fait. La pandémie a accéléré la guerre des talents et l’exode des jeunes compétences notamment IT vers des pays étrangers.  Aujourd’hui, nous avons un besoin réel en termes de compétences IT et notre objectif est donc d’attirer les talents en leur offrant une entreprise apprenante et en croissance qui va leur ouvrir des perspectives de carrière. Nous sommes, comme d’autres structures, confrontés au problème de turnover et de la fuite des cerveaux, mais également au changement des modes de travail notamment chez la jeune génération. Il y a aussi la problématique de la rareté des lauréats spécialisés dans le secteur. C’est dans ce sens que les entreprises prennent conscience de la nécessité d’innover. En effet, une entreprise qui investit dans des projets innovants permet entre autres aux salariés de se développer sachant qu’aujourd’hui les talents sont à la recherche de vraies opportunités liées aux nouvelles technologies. Notre groupe s’aligne parfaitement à cette vision, sans oublier notre stratégie d’accompagnement et de formation pour justement aider nos équipes à monter en compétences dans le domaine de l’IT. Nous proposons dans ce sens des formations qui touchent aussi bien les aspects techniques que comportementales : les soft skills. Dernier point, et non des moindres, Intelcia accorde également une grande importance à d’autres aspects relatifs à la rémunération, au plan de carrière, à la culture d’entreprise, aux conditions de travail…C’est pour dire que notre Groupe met le collaborateur au cœur de ses priorités car l’enjeu pour nous, en plus d’attirer les bons profils, est de les fidéliser et les faire évoluer au sein du groupe pour qu’il puissent développer leurs compétences et partager leur expertise avec les collaborateurs.»  

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Hassan Bahej, président directeur général-IBM Maroc

"Le coaching des managers important pour développer l'écote et gérer les équipes même à distance"

«De la digitalisation aux modes de fonctionnement au sein des organisations, en passant par les outils indispensables pour retenir et fidéliser les talents. La rencontre d’aujourd’hui a été une occasion propice pour développer pas mal d’idées constructives permettant aux entreprises de se réinventer. Pour répondre aux différents enjeux liés à la thématique d’aujourd’hui, notre groupe a mis en place une stratégie de gestion RH permettant à nos collaborateurs d’être résilients. Dans ce sens, plusieurs programmes modernes et ambitieux ont été développés. Citons à titre d’exemple, le coaching des managers leur permettant de bien écouter et gérer leurs équipes même à distance. Pour pallier les besoins en termes de formation dans le domaine des technologies, nous disposons d’une académie baptisée IBM Skills Academy. Il s’agit de tout un programme de formation à la fois des enseignants et des étudiants. Ce qui permet au Maroc de disposer d’experts confirmés et de compétences adaptées aux attentes de l’économie. Pour information, nous avons formé plus de 6.000 étudiants sur les technologies de l’information avec des badges spécifiques. Nous sommes allés plus loin en exportant IBM Skills Academy au niveau d’autres établissements universitaires. En effet, nous avons développé un programme dynamique et complet pour permettre à ces établissements d’inclure ce type de formation dans leurs cursus académiques.

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Zakia Hajjaji, directeur des Ressources humaines - Orange Maroc

"Une stratégie de gestion de talents doit être solide, structurée et capable de parler à l’ensemble des candidats et des salariés pour attirer et fidéliser les meilleurs"

«Quelles stratégies les entreprises privilégient pour fidéliser les talents IT et télécoms ? La réponse nous renvoie directement aux enjeux et défis à relever. Aujourd’hui et compte tenu de la demande qui ne cesse d’augmenter, le Maroc a besoin de beaucoup plus d’ingénieurs. L’objectif étant justement de répondre aux besoins des entreprises en compétition pour attirer des talents. Malheureusement, la compétition a pris une autre dimension internationale. Ce qui suppose qu’aujourd’hui notre stratégie de gestion de talents doit être solide, structurée et capable de parler à l’ensemble des candidats et des salariés pour attirer et fidéliser les meilleurs. Et pas seulement. La gestion des talents doit également intéresser la jeune diaspora marocaine pour qu’elle retourne au pays et contribuer au développement de l’économie digitale. D’autres facteurs sont à prendre en considération pour fidéliser les profils rares et hautement qualifiés, à savoir la rémunération attractive, la reconnaissance au travail, la formation. Toute une panoplie de projets qui font la différence pour se démarquer. J’attire aussi l’attention sur un des programmes phares sur lequel il faut s’appuyer pour réussir le processus de recrutement : la cooptation. C’est un sujet très important qui permet non seulement d’attirer les meilleurs experts, mais aussi de les fidéliser à travers les salariés ambassadeurs».

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Redouane El Haloui, DG de Red Tic et vice-président de l’Association 10.000 codeurs

"Si l’État met à la disposition des entreprises un dispositif fiscal et d’accompagnement, il facilitera la formation des jeunes dans les métiers IT"

«Comment retenir nos compétences et nos talents marocains ? D’abord, je tiens à souligner que la fuite des talents est un vrai sujet d’actualité. Le constat est sans appel : on aura toujours des compétences qui migrent vers d’autres. Notre défi est de les retenir au maximum et de réduire l’impact des départs vers l’étranger en créant des opportunités au niveau de nos entreprises nationales. Dans ce cadre, un travail de fond doit se faire en ce qui concerne la qualité de vie des informaticiens et des ingénieurs IT et télécoms en ce qui concerne notamment leurs conditions de vie et celles de leurs enfants (scolarité) pour les retenir. Différentes solutions devaient être proposées comme la mise en place d’une justice fiscale. Autres pistes à explorer : la diversification des compétences, l’ouverture à l’international et le développement des équipes multiculturelles pour gagner en attractivité. Les partenariats public-privés (État-entreprises) sont également des outils à utiliser pour accompagner la dynamique digitale. Si l’État met à la disposition des entreprises un dispositif fiscal et d’accompagnement au niveau du matériel, il facilitera la formation des jeunes aux nouveaux besoins exprimés en termes de ressources IT, et du coup leur intégration socioéconomique».

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Mehdi Alaoui, vice-président général de l’APEBI

"L’APEBI a également travaillé sur un plan stratégique dans le domaine digital, similaire à celui industriel"

«Il faut d’abord rappeler que le Maroc fait face à un véritable déficit au niveau de la formation des talents IT. Le Maroc ne forme que 8.000 ingénieurs chaque année alors que la Tunisie, par exemple, en forme le double 16 000 annuellement. L’enjeu est de taille : il faudrait indéniablement augmenter ce chiffre qui ne répond pas aux besoins exprimés. À côté de la pénurie des talents, on fait également face à la fuite des talents, notamment les ingénieurs informaticiens. Pour y remédier, il faut absolument former plus. C’est dans ce cadre que la Fédération des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (Apebi) et le gouvernement sont en train de travailler sur un programme qui permettrait, in fine, de former sur les quatre années à venir plus de 200.000 talents dans le digital. D’un autre côté, je tiens à souligner qu’on possède à notre actif un vivier intéressant des talents (4,5 millions de diplômés) malheureusement chômeurs. Une importante population qu’on devait reconvertir à travers différentes techniques dans le monde du digital. Il s’agit d’une opportunité pour le pays en termes d’investissements et de création d’emplois. Face à cette situation qui nécessite la mise en place de solutions efficaces, l’APEBI a également travaillé sur un plan stratégique dans le domaine digital, similaire à celui industriel. Ce travail a été consenti par le gouvernement mais reste encore l’étape de sa signature et de la mise en place d’un budget pour son déploiement».

 

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