Les efforts se poursuivent partout dans le monde pour faire face au variant Omicron. Après les vaccins, certains pays sont en train de s’orienter vers l’approche thérapeutique. Effectivement, l’Agence américaine du médicament vient d’autoriser l’utilisation en urgence du médicament Molnupiravir de Merck, destiné aux adultes à haut risque, et ce au lendemain de l'autorisation de la pilule Paxlovid développée par Pfizer. Les études réalisées à ce jour prouvent que ces deux médicaments, pris chez soi et par voie orale, sont efficaces permettant de réduire le risque d'hospitalisation et de décès parmi la population fragile. Pour un résultat optimal, le médicament Molnupiravir de Merck doit être pris dès le troisième jour de l’apparition des symptômes, tandis que Paxlovid pourra être pris dans les cinq jours qui suivent le début de la maladie. «L’acquisition de ces médicaments constitue une arme face à la propagation du virus», explique Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé.
Et d’ajouter que ces médicaments sont réservés à des personnes à risque, notamment les personnes âgées ou celles ayant des maladies chroniques. «On peut aussi les donner à des personnes qu’on n’a pas pu protéger via la vaccination, en raison de certaines maladies», note-t-il. Interrogé sur l’acquisition par le Maroc de ces médicaments, Dr Hamdi estime que cela ne constitue pas vraiment une urgence sur le plan santé publique. «L’acquisition de ces médicaments est une arme de plus, mais cela ne remplacera pas les vaccins qui constituent actuellement notre véritable allié pour faire face à cet enjeu de santé publique», explique l’expert. Ce dernier révèle d’autres facteurs qui font que, dans l’état actuel des choses, l’acquisition de ces médicaments reste non urgente. Il s’agit, entre autres, du coût élevé et de la difficulté d’y accéder. «Ces médicaments sont chers et il est difficile d'y accéder, compte tenu du fait que leur production à quantité élevée nécessitera du temps», explique-t-il.
De même, ajoute Dr Hamdi, ce type de médicaments n’est administré que chez les personnes à risque et qui sont testées positives. Or, note-t-il, la vente de ce type de médicament pourrait conduire certaines personnes à le prendre dès l’apparition de n’importe quel symptôme sans pour autant être testées positives. L’expert évoque aussi le risque que certaines personnes soient induites en erreur et éviter la vaccination, sous prétexte qu’il existe un médicament. Or «ces médicaments, bien qu’ils soient efficaces, ne remplaceront pas la vaccination», crie-t-il haut et fort. En revanche, Dr Hamdi suggère qu’après la pandémie et surtout après la généralisation de la vaccination, l’approche thérapeutique serait utile pour sauver des vies, d’autant plus qu’il y aura de moins en moins de cas. Par ailleurs, il convient de rappeler que le ministère de la Santé et de la protection sociale ne s’est pas prononcé par rapport à ce sujet.