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Afrique du Nord : Ce qui bride le potentiel des chaines de valeur régionales

Le commerce entre pays nord-africains reste très en deçà de son potentiel. Malgré l’existence de facteurs déterminants notamment le niveau appréciable des infrastructures de transport, la région tarde à atteindre son niveau optimal en termes des échanges économiques. Ces derniers ne représentent que 5% du total des flux commerciaux en 2019 des pays concernés. Ce taux, très en deçà de la moyenne continentale (16%), dénote le caractère encore marginal du commerce intra-Afrique du Nord.

Afrique du Nord : Ce qui bride le potentiel des chaines  de valeur régionales
Selon la CEA, la transformation structurelle des économies de l’Afrique du Nord passe par une modification de leur structure économique, essentiellement productrice de produits de base, non ou très peu transformés, à une économie dont la croissance est tirée par l’industrie et portée sur des produits de plus grande valeur ajoutée.

Coup d’envoi aujourd'hui à Marrakech de la rencontre organisée par le Bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). L’évènement, qui se clôture demain est axé sur le thème «Libérer le potentiel des chaînes de valeur régionales (CVR) en Afrique du Nord : Focus sur les secteurs pharmaceutiques et la finance digitale», ambitionne d’aider à l’accélération du processus d’intégration régionale, dans sa dimension «développement du commerce intra-Afrique du Nord» et de contribuer à la transformation structurelle des économies de la sous-région à travers la promotion des échanges intra régionaux. 

Selon la CEA, il s’agit à travers cette rencontre de proposer, sur la base d’une étude, une cartographie d’une chaine de valeur régionale dans l’industrie pharmaceutique et de la finance digitale et une analyse de leur potentiel de développement. Il est ainsi question de formuler, à partir d’un diagnostic des principaux obstacles, un cadre commun d’action pour la promotion de ces deux chaines de valeur en Afrique du Nord. Selon la CEA, la région répond pour l’essentiel au descriptif de zone économique naturelle. Elle dispose en même temps de la plupart des facteurs structurants d’un marché intégré «dynamique», avec une population estimée en 2018 à environ 235 millions d’habitants, un PIB nominal moyen de l’ordre de 2.800 dollars par habitant, la continuité de l’espace physique et un niveau «appréciable» d’infrastructures de transport.

Les données empiriques montrent cependant que le commerce entre pays nord-africains reste très en deçà de son potentiel. Autrement dit, explique la CEA, l’existence de la plupart de ces déterminants n’a pas été une condition suffisante pour situer le commerce inter-État à son niveau optimal. Concrètement, les échanges intra-régionaux ne représentent que 5% du total des flux commerciaux en 2019 des pays concernés. Ce taux, très en deçà de la moyenne continentale (16%), dénote le caractère encore marginal du commerce intra-Afrique du Nord. «Plusieurs facteurs explicatifs concourent à cette situation, avec des effets qui interagissent entre eux. Au nombre de ceux-ci, figure la fragmentation des économies nord-africaines. L’indice développé par la CNUCED portant sur l’intégration productive du commerce intra-régional en témoigne, attribuant aux économies de l’Afrique du Nord les scores les plus bas du continent», développe la CEA. Par ailleurs, estiment les experts de la Commission, il est admis que la transformation structurelle des économies de la région passe par une modification de leur structure économique, essentiellement productrice de produits de base, non ou très peu transformés, à une économie dont la croissance est tirée par l’industrie et portée sur des produits de plus grande valeur ajoutée. Le développement de la production et la commercialisation d’articles manufacturés sont à ce titre des conditions fondamentales pour le décollage économique voulu par les pays maghrébins.

Depuis 2013, le Bureau de la CEA pour la sous-région, appuyant les efforts des pays membres, affirme construire un plaidoyer appuyé par des études et recherches en faveur de la promotion des CVR comme instrument idoine à l’intégration régionale et à la transformation structurelle des pays membres. Cinq activités ont ainsi été organisées par le Bureau depuis 2014 et qui sont la tenue d’une table ronde des experts, la réalisation d’une étude technique sur les CVR, l’organisation d’une réunion d’experts suivie d’un colloque sur le thème et la préparation d’une cartographie sectorielle du potentiel des CVR dans dix secteurs. Les résultats des différentes études ont abouti à l’élaboration d’un plan pour la mise en œuvre et le suivi des actions à prendre par les différentes parties prenantes, notamment les pays, des orientations de politique sur le développement de CVR, afin d’accélérer la diversification et la sophistication des économies nord-africaines ainsi que (iii) des documents techniques importants et des cadres pour améliorer le renforcement des capacités institutionnelles dans le domaine des CVR. 

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