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La campagne de vaccination anti-Covid-19 piétine : pas plus de 3.500 primo-vaccinés par jour !

Malgré les efforts fournis en communication, le Maroc peine à accélérer sa campagne de vaccination contre la Covid-19 alors qu'une quatrième vague de contamination est attendue prochainement. Selon Dr Said Afif, les chiffres concernant les primo-vaccinés ont chuté de plus de huit fois ces dernières semaines et poursuivent leur tendance baissière.

La campagne de vaccination anti-Covid-19 piétine : pas plus de 3.500 primo-vaccinés par jour !

Alors l’apparition du nouveau variant sud-africain du Covid-19 affole le monde entier depuis quelques jours, les scientifiques au Maroc continuent d’appeler les citoyens pour se faire vacciner afin d’atteindre l’immunité collective le plus tôt possible et éviter le pire. Pourtant depuis quelques semaines, le nombre des personnes vaccinées a fortement baissé. Après avoir enregistré des records durant la première semaine qui a suivi l’obligation du pass vaccinal, le nombre des personnes vaccinées est aujourd’hui au plus bas. Pour la première dose par exemple, le nombre des personnes qui l’ont reçu est passé de plus de 865.000 pendant la période du 21 au 31 octobre à environ 100.000 du 1er au 10 novembre, nous dévoile Dr Said Afif, membre du comité scientifique et technique de la vaccination. «Près de 4.500.000 citoyens restent à vacciner. Pourtant, nous avançons très doucement ces derniers temps. En comparant les chiffres de fin octobre avec ceux du début novembre, nous remarquons que le nombre des vaccinées en première dose a chuté de plus de 8 fois. Et cette tendance baissière persiste. Aujourd’hui, le nombre des personnes qui reçoivent la première dose ne dépasse pas les 3.500 par jour», déplore Dr Afif, précisant que ce ralentissement constaté, particulièrement chez les jeunes, risque de retarder l’atteinte de l’immunité collective qui était prévue avant la fin de l’année en cours.

Dr Moulay Said Afif a également indiqué au «Matin» que l’injection de la 3e dose est nécessaire, d'autant plus qu’une 4e vague se profile à l’horizon. Sauf que là aussi, la population cible se montre de plus en plus réticente. «La 4e vague de Covid-19 va toucher le Maroc prochainement. Ce n’est qu’une question de temps. Pour pouvoir lui faire face et s’en sortir avec le moins de dégâts possibles en évitant de nombreux décès et la mise en place de nouvelles mesures strictes, une seule solution existe : le vaccin. Les personnes âgées doivent absolument prendre leur troisième dose. Ces personnes sont les plus vulnérables face à la maladie et malheureusement, seule une minorité est protégée aujourd’hui», déclare l’expert.

«À ce jour, seuls 22% des personnes âgées de 60 à 65 ans ont reçu la troisième dose et 27% des plus de 65 ans. Les conséquences de ces réticences risquent d’être très graves surtout avec l’apparition du nouveau variant sud-africain», s’inquiète Dr Afif. Afin de convaincre les personnes qui refusent toujours de se faire vacciner, ce dernier propose de revoir la communication de façon à ce qu’elle puisse toucher directement cette population cible. «Médias et scientifiques doivent travailler ensemble sur ce volet dans le but de convaincre les personnes qui ne se sont pas encore fait vaccinés à franchir le pas. Il faut partager avec les citoyens des chiffres et des preuves pour expliquer davantage l’importance de la vaccination, grâce notamment à des témoignages de personnes qui ont été touchées par la maladie ou ceux qui ont perdu un proche non vacciné...», souligne Dr Afif. «Il faut aussi partager les exemples des autres pays qui sont moins vaccinés et qui subissent actuellement une recrudescence des cas positifs avec plusieurs décès et admis en réanimation.

Face à la gravité de la situation, de nombreux pays en Europe n’ont d’autre choix aujourd’hui que de prendre des décisions sévères tels que le reconfinement. Nous ne voulons justement pas en arriver là. Si seules 6.000 personnes parmi les non-vaccinés arrivent en réanimation, l’État sera obligé de recourir à un confinement strict, ce qui aura évidemment un impact négatif sur l’économie du pays, mais aussi sur notre état de santé mentale», poursuit notre interlocuteur. Par ailleurs, Dr Afif insiste sur l’importance d’instaurer un climat de confiance chez les citoyens tout en leur rappelant que la vaccination est certes un acte individuel mais qui a un impact sur la communauté. Il a également rappelé que le Maroc ne risque pas d’avoir une pénurie de vaccin et qu’il dispose actuellement d’un stock de 13 millions de doses.

 

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