Après l'annonce de l'ouverture des hammams à la mi-mars dernier dans la région de Casablanca-Settat, un grand soulagement psychique et social régnait auprès des usagers de ces espaces de détente qui procurent des bienfaits thérapeutiques incontestables.
Vu la situation pandémique du nouveau coronavirus (Covid-19), cette réouverture est conditionnée par le respect de certaines mesures exigées par les autorités locales, dont la prise de la température, la stérilisation des lieux, la distanciation et l’ouverture à 50% de la capacité d’accueil de chaque hammam.
La fermeture des hammams pendant une année dans cette région qui continue à enregistrer le taux le plus élevé de contamination au Covid-19, a fortement aggravé la situation financière des propriétaires et des employés qui ont, à leur tour, poussé un petit «ouf» de soulagement après cette décision tant attendue.
Le syndicat national des propriétaires des hammams et douches de Casablanca avait tiré la sonnette d’alarme sur la situation économique difficile de ce secteur qui regroupe pas moins de 15 000 établissements et fait vivre des dizaines de milliers de personnes dans le formel et l'informel, déjà défavorisées et ayant plusieurs personnes à charge.
Fermés depuis le 20 mars 2020 lors de l’annonce du confinement, puis rouverts le 25 juin, quelques jours après le déconfinement, les hammams ont à nouveau fermé deux mois plus tard, le 20 août, dans certaines villes du Royaume dont Casablanca, en raison de l’évolution négative de la situation épidémiologique. Dans ce contexte, le président de la Fédération nationale des associations des propriétaires et gérants des hammams traditionnels et douches au Maroc, Rabii Ouachi, a indiqué, dans une déclaration à la MAP, que les propriétaires des hammams et leurs employés ont accueilli la décision de réouverture de ces espaces avec grand soulagement et optimisme après une longue période de fermeture, suite à cette crise pandémique du Covid-19, et ses lourdes conséquences sur le pouvoir d'achat des employés du secteur.
Cependant, a-t-il déploré, la réouverture des hammams en cette période de chaleur, suivie par l'avènement du mois de Ramadan, marqué par une faible fréquentation de ces espaces, outre le couvre-feu nocturne, n'ont pas été d'un grand bénéfice pour les propriétaires et employés du secteur. Autant de facteurs, selon lui, qui mettent la pression sur les propriétaires des hammams et impactent leurs revenus quotidiens, sans compter les dépenses supplémentaires nécessaires pour les réparations des dégâts causés par un long arrêt d'activité, en particulier au niveau des infrastructures et des équipements. En dépit de la décision de réouverture de ces espaces, la pandémie continue toujours à impacter leur fonctionnement normal et d'antan, a-t-il conclu.
Les propriétaires des hammams avaient demandé ainsi le soutien du gouvernement, après une fermeture qui a duré plus d'un an et provoqué une crise sociale et économique pour les propriétaires et les professionnels des hammams et douches publiques, notamment dans la région de Casablanca. Ils avaient demandé au gouvernement de leur allouer une aide urgente pour l'entretien nécessaire de leurs établissements, dont les équipements ont été endommagés par une fermeture prolongée à cause de l'épidémie du coronavirus.
Les autorités avaient décidé la réouverture de ces espaces, mais en dictant plusieurs conditions pour cela, en vue de limiter la propagation du nouveau coronavirus, notamment l'interdiction de dépasser 50 pc de la capacité d’accueil et le respect de la distanciation sociale.
Les bains traditionnels ou communément appelés "hammams" restent un rituel pour nombre de Marocains pour multiples raisons, notamment pour le bien-être et la relaxation qu'ils procurent. Ce secteur occupe non seulement une grande importance dans le tissu économique et social national, mais constitue également une source de revenu pour plusieurs familles.