Le nouveau variant du coronavirus, AY.4.2 (Delta+), a fait son apparition en Europe, et particulièrement en Grande Bretagne. Ce sous-variant du Delta, serait à l'origine de la hausse des cas Covid dans la région, ce qui fait craindre aux scientifique l'émergence d'une nouvelle vague de la pandémie. Selon Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, on ne dispose,aujourd'hui, que de peu d’informations sur ce variant. "Si la recrudescence enregistrée en Grande Betagne est purement à cause du Delta+, ce variant serait plus transmissible que le Delta. A ce titre, les experts ont donné une estimation initiale de la transmissibilité du Delta+ qui se situerait vers 10% plus que le Delta », note-t-il.
Autre précision de taille, «ce nouveau variant, selon les experts, n’est pas virulent et n’affaiblit pas l’immunité vaccinale », note Dr Hamdi. Il attire cependant l'attention sur le fait que même si le Royaume Uni, par exemple, enregistre une recrudescence de 45.000 nouveaux cas par jour, il n’y a pas autant de décès et de cas graves, et ceci est grâce à la vaccination.
Interrogé sur une éventuelle introduction de ce sous variant au Maroc, Dr Hamdi tient à souligner qu’il est détecté actuellement et essentiellement au Royaume-Uni et que de très rares cas ont été détectés en dehors de ce pays. Il se veut cependant rassurant par rapport à la situation au Maroc. « à ce jour, le ministère de la Santé n’a pas annoncé la détection de ce virus dans notre pays, mais la vigilance reste de mise », note-t-il. Et d’ajouter, "nous sommes très bien vaccinés au Maroc mais la vaccination à elle seule ne peut pas nous garantir une sécurité totale du virus". Cela dit, insiste l’expert, il faut continuer à respecter les mesures barrières et à accélérer le rythme de la vaccination puisqu’elle nous protège des formes graves de la maladie et des décès.
Dr Hamdi estime par ailleurs que le Delta+ n’explique pas forcément l’accélération de la pandémie en Grande Bretagne. Pour lui, il y au moins quatre autres raisons à savoir la gestion de l'obligation du pass vaccinal dans ce pays et la décision d'ouvrir les lieux publics sans restrictions. Ensuite, La suppression des mesures barrières était totale. Le masque et la distanciation n’étaient plus obligatoires, sachant que les experts du monde avaient conseillé de les instaurer au moins dans les espaces clos. Autre facteur, le report de la vaccination des enfants. "Au départ, le comité de vaccination avait recommandé au gouvernement de ne pas vacciner les enfants de 12 à 15 ans puisque les 16-17 ans étaient déjà vaccinés. La décision de vacciner cette catégorie a été prise mais avec beaucoup de retard et c’est pourquoi d’ailleurs, on voit que la majorité des nouveaux cas sont enregistrés, particulièrement parmi les jeunes et les adolescents", explique l'expert. Enfin, ce pays était le premier pays du monde à vacciner largement en commençant par les personnes âgées. Au fil du temps, beaucoup de personnes âgées ont perdu un peu de leur immunité, d’où la nécessité de la troisième dose.