Connexion
Le rythme actuel de la vaccination anti-Covid-19 est loin d’être suffisant pour atteindre l’immunité collective d’ici fin décembre ou même janvier 2022, comme prévu par les spécialistes de la santé. Entre la première et la deuxième dose, la moyenne des actes de vaccinations ne dépasse pas les 17.000 par jour (soit 510.000 par mois). Sur une population cible de 29 millions de personnes, le nombre des primo-vaccinés est, à date du 14 décembre, de 24.475.639. Il reste donc plus de 4,5 millions de personnes à vacciner. À ce rythme très bas comparativement aux niveaux antérieurs, l’immunité collective ne pourrait être atteinte que dans 8 à 9 mois approximativement, soit vers août-septembre prochains. Interpellé sur cette situation, Dr Saïd Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination, nous confirme que le ralentissement de la campagne de vaccination, toutes doses confondues, «nous éloigne de plus en plus de l’objectif d’atteindre une immunité collective». L’expert préfère, toutefois, rester relativement optimiste en annonçant que si le rythme de la campagne de vaccination augmente dans les jours qui viennent, l’immunité collective pourrait être acquise d’ici fin mars 2022. «Aujourd’hui, nous avons la possibilité et les moyens d’accomplir jusqu’à 500.000 actes de vaccination par jour et c’est inquiétant de constater que certains citoyens sont encore hésitants, sachant qu’un nouveau variant se propage de plus en plus dans le monde et qu’une nouvelle vague est à nos portes», regrette-t-il. L’expert indique ainsi que dans l’état actuel des choses, le ralentissement de la campagne de vaccination pose la question de la responsabilité individuelle.
Vaccination collective
Ce point de vue est également partagé par Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé. Partant du principe que les non-vaccinés ne peuvent pas être protégés par l’immunité collective, Dr Hamdi estime qu’il est temps d’aborder la notion de la vaccination collective qui fait référence au principe de la protection individuelle. «Avec le variant Delta, actuellement dominant au Maroc, et face à la menace d’Omicron, encore plus transmissible que les autres variants, le citoyen ne doit pas compter sur la vaccination des autres pour se protéger contre le virus. Il doit lui-même se faire vacciner tout en veillant à avoir un schéma vaccinal complet, d’où l’intérêt de la notion de la vaccination collective», note-t-il.
Et d’ajouter que celle-ci permettra à tout un chacun d’instaurer sa propre barrière face au virus. Rappelons, par ailleurs, que le ministère de la Santé et de la protection sociale, dans son dernier Bulletin bimensuel, avait réitéré l'appel des autorités sanitaires à l'ensemble des citoyens pour adhérer sans tarder et massivement à la campagne nationale de vaccination, d'autant plus que le Maroc est entré dans une phase transitoire qui offre le moment opportun pour accélérer la vaccination. Pour le moment, la situation épidémiologique est stable dans le Royaume avec des indicateurs au vert. Le ministère a annoncé, hier mardi, un total de 951.763 cas de contamination. 1.373 cas actifs sont encore sous traitement ou suivi médical, dont 100 cas graves. Il a en outre souligné que le taux d'occupation des lits de réanimation Covid est passé à 1,9%.
Le nombre de bénéficiaires de l'opération de vaccination a atteint 24.475.639 pour la première dose, 22.797.887 pour la deuxième et 2.099.402 pour la troisième. À propos des actions à mettre en place au niveau national, Dr Afif met en avant l’importance de revoir la stratégie de la communication tout en adoptant une approche ciblée pour chaque catégorie. Dans ce sens, il a appelé à opter pour plus de transparence, mais aussi pour plus de positivisme dans les messages adressés aux citoyens.
.jpg)
