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La danse, une discipline marginalisée au Maroc, selon les professionnels

Taoufiq Izeddiou, fondateur du Festival international de danse contemporaine, détaille la situation des arts chorégraphiques au Maroc et aborde les problématiques des subventions étatiques, de la formation et des salles de spectacle.

Au moment où se tient la 15e édition du Festival international de danse contemporaine à Marrakech «On Marche» (du 22 au 27 novembre), la question de l’intérêt accordé par l’État aux arts chorégraphiques revient à nouveau au-devant de la scène. La contribution étatique au financement des projets d’édition de musique et d’arts chorégraphiques en 2022 est de 12 millions de DH. Ce chiffre représente 20% du montant de l’aide de l’État accordée au financement des projets culturels (60 millions de dirhams). Selon Taoufiq Izeddiou, fondateur de «On Marche», le ministère de la Culture devrait séparer le budget des arts chorégraphiques de celui de la musique.

Pour lui, la danse est un secteur indépendant qui doit avoir ses propres subventions afin d’assurer l’évolution de cet art. Face à la marginalisation, les professionnels de la danse se retrouvent contraints de demander le soutien d’institutions étrangères et privées. «Nous n’aurions pas pu organiser le Festival international de danse contemporaine à Marrakech sans le soutien de l’Institut français, la Délégation générale Wallonie-Bruxelles et bien d’autres partenaires privés, ainsi que l’appui de la maire de Marrakech», confirme Taoufiq Izeddiou. Pour ce professionnel engagé et ambassadeur de la danse contemporaine au Maroc comme à l’international, le ministère de la Culture doit apporter son appui à la danse.

Pour établir une réelle industrie de danse, Izeddiou appelle à un accompagnement de la part des institutions culturelles marocaines, notamment au niveau de la formation. L’inexistence d’espaces dédiés à la recherche, à la création et à la présentation est aussi le talon d’Achille des arts chorégraphiques. Les danseurs se réfugient dans les théâtres et se retrouvent obligés de se produire sur des scènes qui ne sont pas forcément adaptées à la danse. Pourquoi alors un tel dénigrement ?
Selon Taoufiq Izeddiou ainsi que plusieurs professionnels du secteur, tout ce qui touche au corps est tabou au Maroc. «Dès que le corps commence à réfléchir, ça devient dangereux», explique le fondateur de «On marche». Et de préciser que la danse est un bouclier contre plusieurs problèmes de la société, notamment le harcèlement. Elle apprend à respecter son corps et le corps des autres. À l’école, cette discipline enseigne aux jeunes le collectif, le travail d’esprit, du corps et de l’imagination. «La danse contemporaine devrait avoir plus d’intérêt, car c’est un art qui représente le Maroc partout dans le monde», conclut Taoufiq Izeddiou. 

 

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