La pandémie de la Covid-19 provoque des décès, la pénurie du sang aussi. Les hémorragies lors d’un accouchement, les accidents de la route ou encore les opérations chirurgicales sont des situations d’urgence dans lesquelles une personne peut bel et bien perdre la vie en l’absence d’une transfusion sanguine immédiate. De même, le traitement de certaines maladies, notamment les cancers, nécessite des transfusions régulières et en grandes quantités. À ce jour, il n’existe aucun traitement ni médicament pouvant se substituer au sang humain. Cela dit, le don du sang reste le seul et unique moyen pour sauver des vies.
Plusieurs initiatives ont été lancées au niveau national pour inciter les citoyens à faire don de leur sang, mais la pénurie persiste. Il suffit de se rendre au centre de transfusion sanguine de la région de Casablanca-Settat (CRTS) pour constater à quel point la situation est alarmante : De nombreuses personnes attendent avec impatience de recevoir une poche de sang, alors que la salle de transfusion est quasi vide. À la recherche des principales causes de cette situation, nous pouvons aisément constater qu’en cette période de crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19, la peur d’être contaminé reste la principale cause. Interpellée sur ce sujet, Amal Darid Ibnelfarouk, directrice du CRTS, tient à rassurer les citoyens : «Toutes les mesures sanitaires anti Covid-19 sont mises en œuvre dans les collectes et aucune contamination n’a été enregistrée au niveau du centre», confirme-t-elle dans un entretien accordé à «Le Matin». En effet, ajoute-t-elle, les efforts doivent être convergés pour sensibiliser les citoyens au fait que «la pandémie provoque, certes, des décès, mais des gens risquent aussi de perdre la vie à cause du manque de sang».
Pour la responsable du centre, la communication joue un rôle important dans la sensibilisation des citoyens. D’après elle, outre le ministère de la Santé, d’autres parties prenantes doivent y être impliquées. Il s’agit, entre autres, selon Amal Darid, du ministère de l’Éducation qui doit veiller à inculquer cette culture de don de sang chez les enfants dès leur jeune âge. Il s’agit aussi, selon l’intervenante, du ministère des Habous et des affaires islamiques pour une sensibilisation continue des citoyens via les préposés religieux dans les mosquées. Les associations de la société civile doivent aussi jouer le jeu en cette période très critique en encourageant les citoyens à contribuer activement aux différentes campagnes de don de sang organisées dans toutes les villes du Royaume.
Nous y reviendrons avec plus de détails dans nos prochaines éditions sur le journal « Le Matin ».