Les résultats de l’étude « enseignement au temps de Covid » viennent d’être dévoilés. Ils ont été présentés et partagés avec les différents acteurs de l’éducation lors d’un atelier organisé à distance, le 29 septembre dernier, par l’Instance Nationale d’Évaluation auprès du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique (INE-CSEFRS), en partenariat avec l’UNICEF. L’étude en question s’assigne pour objectif d’identifier les pratiques, les opportunités et les défis au niveau pédagogique pendant la pandémie, mais aussi de dresser un constat sur les perspectives d’avenir de l’enseignement à distance au Maroc.
Dans le détail, l’étude nous apprend que l’expérience de l’enseignement à distance, adopté au Maroc au lendemain de la période du confinement, était riche en apprentissages. En effet, les enseignants avaient largement démontré leur implication pour assurer la continuité pédagogique via l’enseignement à distance. D’ailleurs, 82.6% ont dû recourir à leur matériel personnel pour bien accomplir leur mission. Toutefois, l’étude nous apprend qu’en dépit de ce fort engagement en temps de crise, ce sont seulement 35,4% des enseignants interrogés qui ont affiché leur satisfaction par rapport à cette expérience, alors que 62% ne sont pas du tout satisfaits. L’étude nous révèle aussi que les enseignants étaient peu préparés, tant en matière d’appropriation du numérique que d’équipements. « 13,5% des enseignants enquêtés ne maîtrisent pas les TIC, 67,1% ont un niveau moyen, et seuls 19,4% ont un niveau très élevé ou élevé », peut-on lire sur les résultats de l’étude.
Autre constat et non des moindres : l’enseignement à distance a eu des impacts négatifs sur les apprentissages. « 36% des enseignants estiment que l’enseignement à distance a eu un effet négatif sur les apprentissages. 27,5% affirment, au contraire, qu’il a eu un impact positif, alors que 13,5% considèrent qu’il n’impacte nullement les apprentissages des élèves », nous apprend l’étude. Et d’ajouter qu’un peu plus de la moitié des enseignants interrogés (52%) estime que la présence de leurs élèves aux cours à distance a été faible, voire très faible.
Des inégalités accentuées
Les disparités entre les milieux et les couches sociales ont existé, certes avant la pandémie, mais d’après l’étude, l’enseignement à distance les a exacerbées et les a fait apparaître. En effet, les enfants des familles à revenu faible ont dû faire face à des conditions d’apprentissage difficiles. Outre le manque de moyens ou l’indisponibilité des équipements pour suivre les cours, l’étude précise que d’autres facteurs rentrent en jeu. Il s’agit, entre autres, « de l’exiguïté du logement, le surpeuplement ou encore un entourage familial peu encourageant ».
Sur un autre registre, l’étude nous révèle que le niveau de présence des élèves aux cours à distance dans le milieu rural est plus faible en comparaison avec ceux scolarisés dans le milieu urbain (61,8% des enseignants exerçant dans le milieu rural ont déclaré que la présence de leurs élèves était faible à très faible, contre 44,8% chez les enseignants du milieu urbain).
Rappelons, par ailleurs, que l’étude a été menée dans un contexte particulier durant lequel le Maroc a dû s’adapter aux différents changements dictés par la pandémie liée à la Covid-19. Une pandémie qui a bouleversé notre quotidien et nos habitudes.