Facebook a dissimulé un rapport qui montrait que le lien le plus consulté sur la plateforme aux Etats-Unis au premier trimestre 2021 était un titre de presse suggérant une corrélation entre un vaccin anti-Covid-19 et la mort d'un médecin en Floride, selon un article du «New York Times» paru vendredi.
Ce rapport devait initialement être diffusé mais des hauts responsables du groupe californien ont choisi de le mettre de côté «par peur que cela ne donne une mauvaise image de l'entreprise», écrit le quotidien américain, en se fondant sur des emails internes.
La révélation tombe mal pour le géant des réseaux sociaux, qui se défend régulièrement de contribuer à la propagation de la désinformation, notamment autour de la pandémie et des vaccins.
«Nous avons envisagé de publier le rapport (du premier trimestre) plus tôt cette année mais comme nous savions l'attention qu'il susciterait, (...) nous voulions effectuer des réparations dans le système», a commenté un porte-parole de Facebook.
Mercredi, Facebook a publié pour la première fois ce rapport intitulé «Les contenus les plus largement visionnés : ce que les gens voient sur Facebook»... mais pour le deuxième trimestre.
Un jeu de mots-croisés, YouTube et l'Unicef arrivent en tête des catégories.
«Cet effort (...) est un élément-clé de notre engagement profond en faveur de la transparence», a souligné Anna Stepanov, une directrice Produit de Facebook, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Elle a précisé que le groupe publierait désormais ce rapport tous les trimestres, en plus des statistiques que le groupe a pris l'habitude de fournir sur la modération des contenus.
Le lien le plus vu au premier trimestre renvoyait vers un article du Chicago Tribune intitulé «Un docteur en bonne santé meurt deux semaines après reçu le vaccin contre le Covid-19 ; les CDC enquêtent». Les CDC, Centres de prévention et de contrôle des maladies, sont la principale agence fédérale de santé publique du pays.
Ce titre avait été vu par près de 54 millions de comptes Facebook aux Etats-Unis.
Le débat sur la désinformation médicale a pris de telles proportions qu'en juillet, Joe Biden avait estimé que Facebook et d'autres plateformes «tuaient» des gens en laissant circuler de fausses informations sur la vaccination contre le Covid-19.
La réponse du groupe de Mark Zuckerberg avait été cinglante : «Les faits montrent que Facebook aide à sauver des vies, un point c'est tout». Le président américain avait ensuite nuancé ses propos.