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La polémique autour de l'obligation du pass vaccinal, décidée le 18 octobre dernier par le gouvernement, s’est invitée, ce lundi, au débat parlementaire. La question a constitué l’un des principaux axes de l’intervention du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, lors de la séance plénière consacrée aux questions orales à la Chambre des représentants.
Défendant le choix de l’Exécutif de recourir à cette mesure, le ministre a rappelé que le vaccin reste la seule issue pour en finir avec la pandémie.
Plaidoyer d’Aït Taleb en faveur du pass vaccinal
Pour le ministre de la Santé et de la protection sociale, le pass vaccinal n’a pas pour objectif de limiter les libertés, mais plutôt de permettre aux personnes vaccinées de mener une vie relativement normale. «Le principe de précaution impose un allègement des mesures restrictives pour la communauté des vaccinés, qui sont devenus aujourd’hui une majorité», estime M. Aït Taleb en soulignant qu’une telle mesure va essentiellement limiter la propagation du virus à travers les non-vaccinés. Mettant en avant la grande affluence que connaissent désormais les centres de vaccination depuis l’entrée en vigueur du pass vaccinal obligatoire, le ministre a tenu à rassurer les personnes dans l’incapacité de recevoir le vaccin pour des raisons sanitaires. «Ces personnes, dont ceux souffrant de fortes allergies, peuvent également avoir un pass vaccinal, à condition de présenter un certificat délivré par un médecin spécialiste prouvant les raisons de l’interdiction de la vaccination».
Poursuivant son plaidoyer en faveur de ce document, le ministre a assuré que le pass vaccinal ne peut que contribuer à pousser les catégories non vaccinées à adhérer à la campagne nationale de vaccination, qui reste le seul moyen à même de garantir une protection contre les formes graves de la Covid-19, notamment en l’absence de traitement contre la maladie.
Six millions de personnes à vacciner dans les prochains jours
Le Maroc dispose de 16 millions de doses de vaccins au moment où 6 millions de personnes restent à vacciner afin d’atteindre l’immunité collective recherchée et qui sera possible dès la vaccination de 80% de la population.
Selon M. Aït Taleb, certaines régions ont dépassé cet objectif, grâce à la mobilisation de tous. C’est le cas de la région de Béni Mellal-Khénifra où le taux de vaccination a dépassé les 95%, soit plus de 612.000 personnes complètement vaccinées. Ce qui explique la nette amélioration de la situation épidémiologique au niveau de cette région, souligne le ministre qui a passé en revue l’état d’avancement de la campagne vaccinale. Il a affirmé dans ce sens que jusqu’au 17 octobre, le Maroc a utilisé plus de 44,8 millions de doses de vaccin.
Dans le détail, ce sont 23,6 millions de personnes qui ont reçu la première dose, soit 77,5% de la population cible, alors que 21,4 millions ont reçu les deux doses, soit 70% de la cible, selon le ministre. Toutefois et malgré l’amélioration enregistrée au niveau de la situation sanitaire au Maroc, le ministre de la Santé a appelé, devant les parlementaires, à la vigilance pour éviter les répercussions d’une nouvelle vague de la pandémie qui reste probable.
Exposant les détails de la situation épidémiologique nationale, le responsable gouvernemental a affirmé que tous les indicateurs ont enregistré une amélioration pour la dixième semaine consécutive. Ce qui a permis au Royaume de passer au niveau bas de transmission de la Covid-19. Présentant le bilan arrêté au 24 octobre, M. Aït Taleb a fait état d’une baisse considérable des cas graves touchés par le virus et qui sont de 327 actuellement. Cette baisse a permis un allègement du taux d’occupation des lits de réanimation qui est passé de 60% à 6,2% actuellement, pour une capacité laitière de 5.250 lits.
À rappeler que la campagne de vaccination nationale a été élargie pour atteindre toutes les populations cibles, a affirmé Khalid Aït Taleb. Désormais, les enfants de plus de 12 ans non scolarisés ou en situation de rue pourront bénéficier du vaccin. Les personnes se trouvant au Maroc en situation irrégulière seront également vaccinées, selon le ministre.
