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Khaoula Lachgar explique comment l’USFP compte devenir leader de l’opposition

Avec 35 sièges au parlement, l’USFP devient le parti le mieux représenté au sein de l'opposition. Un positionnement qu’il compte bien utilisé pour jouer pleinement son rôle de suivi et de contrôle de la conformité des actions du gouvernement avec les promesses faites aux citoyens. Cette détermination se trouve tout de même confronté à un affaiblissement de l’opposition que le parti doit leader.

Khaoula Lachgar explique comment l’USFP compte devenir leader de l’opposition

L'Union socialiste des forces populaires (USFP) se positionne aujourd’hui en leader des partis de l’opposition au sein du Parlement et compte bien jouer le rôle que lui confère ce positionnement pour surveiller méticuleusement les stratégies qui seront mises en place par le nouveau gouvernement et qui devront aller dans le sens des promesses que les partis de la majorité ont exprimés lors de leurs campagnes électorales. C’est ce que confirme Khaoula Lachgar, membre du Conseil National de l’USFP, invitée de L’Info en Face. Toutefois, elle fait remarquer que ce gouvernement n’aura aucune excuse pour ne pas faire aboutir son programme puisqu’il détient les deux tiers des voix au sein du parlement. « Ce gouvernement a un environnement propice pour enclencher les réformes, ils sont tout seuls et pourront passer les lois qu’ils veulent. L’opposition ne peut même pas passer de motion de censure », souligne Khaoula Lachgar qui rappelle que l’opposition ne forme même pas le tiers des voix au parlement et qui regrette déjà une position affaiblie de l’opposition. « Nous allons proposer une augmentation du temps de parole au sein du parlement pour qu’on puisse créer le débat, à défaut d’avoir le vote », s’exprime-t-elle. Elle note dans ce sens une possibilité de demander, dans le cadre de la réforme de la loi interne du parlement, de réduire le seuil de constitution des groupes parlementaires à 12 députés. « L’idée est de permettre au PJD de former un groupe et ainsi de s’exprimer aussi puisqu’il vient de sortir du gouvernement après deux mandats », explique-t-elle.

Revenant sur les ambitions d’avant scrutin du parti, l’invitée de L’Info en Face ne nie pas que son parti espérait gouverner, « c’est même la raison d’être du travail politique », dit-elle. Cependant, comme les conditions, qui sont réunies aujourd'hui dans le gouvernement de M. Aziz Akhannouch, ne convenaient pas à l'USFP, le parti a préféré se retirer, indique-t-elle tout en signifiant que la présence du PAM au sein de cette coalition est l’une des raisons qui ont décidé le parti à prendre position. « Nous ne souhaitions pas être avec le PAM. Le premier secrétaire l'avait dit pendant la campagne électorale, nous estimons que ce parti ne devrait pas être dans la coalition dans laquelle l'USFP se trouverait », clarifie-t-elle. Sur les raisons de cette décision catégorique, la membre du bureau politique de l’USFP explique que c’est d’abord à cause de l'absence d'idéologie. « Le PAM n'a pas dépassé son péché originel, il l'a reproduit ad vitam aeternam pendant tout son parcours. Il se voulait, soi-disant, en résistance à la mouvance conservatrice islamiste, mais en fin de compte pas du tout, puisqu'il a fait une alliance avec le PJD juste avant les élections. Donc, il y a un tel brouhaha autour de la pensée idéologique de ce parti et de son programme. Sur le plan programmatique, on a du mal à comprendre où est ce qu'ils se positionnent », note l’invitée de L’Info en Face. Et de résumer : « Le champ politique marocain a besoin de clarté et surtout d'un minimum d'honnêteté intellectuelle sur les positions ».

Par ailleurs, Mme Lachger exprime son souhait de voir une coalition forte à l’image de ce qu’ils ont affiché lors de l’annonce de la majorité gouvernementale. « J'espère que les relations entre les partis de la majorité continueront de manière cordiale dans l'intérêt de la nation. Mais comme l'a dit le premier secrétaire, il y a toutes les raisons d'implosion de ce gouvernement. En tout cas, le sentiment que donnent les déclarations et l'attitude qu'on a eu pendant toute la dernière année du PAM, c'est qu'il n'y aura pas d'apaisement. Maintenant, il y a un certain apaisement parce qu'ils sont en train de négocier, on verra s'ils vont garder cet apaisement, ce respect mutuel. Comme l'a dit le premier secrétaire, il faut un gouvernement fort et homogène, j'espère qu'ils réussiront à le former », indique l’invitée de L’Info en Face.

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