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Métiers de l'IT & Télécoms : Les prérequis pour un développement accéléré

Le secteur IT & Télécoms est développé au Maroc. À tel point que le pays jouit d'une bonne réputation à l'international de par la qualité de ses produits et services. Mais si la qualité est au rendez-vous, la quantité semble faire défaut. La formation des ressources humaines et leur fidélisation à travers un environnement de travail adéquat est l'un des chantiers sur lesquels le pays devrait s'engager au plus vite, estiment les participants à la Matinale du Groupe Le Matin, organisée vendredi, en partenariat avec Intelcia. En plus de les former, une infrastructure de pointe, notamment en fibre optique, doit être généralisée à l'ensemble du Royaume pour permettre à ces ressources un accès sans limites à des contenus technologiques de pointe.

Métiers de l'IT & Télécoms : Les prérequis pour un développement accéléré
Le nouveau Cycles de conférences du Groupe Le Matin est initiée en partenariat avec le groupe Intelcia. Ph. Sradni

Comment se présente le secteur des IT & Télécoms au Maroc et quel sera son avenir ? Ce sont-là deux grandes questions auxquelles ont tenté de répondre les participants à la 1ère d’une série de 4 Matinales du Groupe Le Matin, organisée vendredi, sur le thème «Métiers de l’IT & des Télécoms : opportunités et défis».

La rencontre, qui s’inscrit dans le cadre des Cycles de conférences du Groupe, a été initiée en partenariat avec le groupe Intelcia. Pour l’ensemble des participants, l’avenir de ces métiers dépend du développement de deux éléments : l’infrastructure et les compétences. En faisant part de leurs propositions pour améliorer davantage l’IT et les Télécoms, les cinq participants ont posé les jalons de ce qui pourrait être une feuille de route pour le développement de ces secteurs.

La formation des compétences dès l’enfance

Ainsi, reconnaît Sanaa Tazi, DG de Maroc Numeric Cluster, la formation des compétences est un travail qui commence très tôt, dès l’enfance : «Il y a toute une structuration à mettre en place qui commencerait par une réforme des langues dans les petites classes avec l’introduction systématique de l’anglais comme langue étrangère. Tout un travail nous attend pour accélérer le volet études également. Il faut aller chercher les meilleures pratiques à l’international et les reproduire au Maroc». Ce travail devrait se poursuivre pendant les études supérieures, selon Nasser Kettani, membre du bureau de l’APEBI. «Il faudrait accélérer massivement la formation pour obtenir 100.000 ingénieurs par an, au lieu des 10.000 actuellement», explique Kettani qui préconise que la formation de cette masse d’ingénieurs soit accompagnée d’un programme de «Golden Visa», de 100.000 visas «Tech», pour attirer les compétences internationales au Maroc. «Nous évoluons avant tout dans un secteur de concurrence qui exerce une pression mondiale sur les ressources humaines, mais que nous devons voir comme une opportunité, pas comme une menace», estime Nasser Kettani. Mais comment contrecarrer alors la fuite des cerveaux que l’on a formés au Maroc ? En soi, ce phénomène est tout à fait normal, selon les participants.

Pour le ralentir, il suffit de donner des projets métiers et de carrière intéressants aux ressources humaines. «Les conditions de vie au Maroc sont aujourd’hui comparables à plusieurs pays d’Europe. Tout l’enjeu pour l’entreprise est de fidéliser ses salariés», souligne Mehdi Kettani, CEO de DXC Technology Morocco, filiale de la CDG.

Une infrastructure de pointe et généralisée

Le second facteur qui pourrait aider au développement des IT et télécoms est celui de l’infrastructure. Car «on ne peut plus se contenter d’infrastructures bas débit. Il faut mobiliser les moyens nécessaires pour donner aux populations un accès internet haut débit», recommande Fayssal Soulaymani, directeur Marketing & support à la vente B2B chez Orange Maroc. Cela permet de suivre des cours à distance et donc de se perfectionner et monter en compétences. À ce propos, il est nécessaire de rappeler que nombre de compétences restent exclues dans le monde rural par manque d’infrastructure généralisée. «La fibre optique est la solution», préconise Soulaymani. Mais sa généralisation reste chère et souffre de problèmes comme celui de la taxation élevée. Mais ce n’est pas le seul frein.

Pour Nasser Kettani, la réglementation est également un critère déterminant dans le développement des IT et télécoms au Maroc et ailleurs. «Nous devons accélérer massivement la règlementation qui permet de créer, pas celle qui freine. Nous devons suivre le modèle anglo-saxon qui réglemente pour créer de la valeur. Nous devons raisonner “digital first” dans tout ce que l’on fait», propose Nasser Kettani.

Un observatoire pour centraliser les données du secteur

Autre recommandation pour dynamiser ces deux secteurs : les doter d’un observatoire pour collecter leurs données, préconise Nasser Kettani. Selon les données actuelles, «pas très précises», la tech au Maroc, c’est un chiffre d’affaires annuel de 70 milliards de DH. Le chiffre réel serait beaucoup plus important.

Pour Malika Ahmidouch, directrice d’Intelcia IT Solutions, ces propositions sont des opportunités pour accélérer le développement des IT et télécoms au Maroc. «Charge à nous tous, secteurs privé et public, de nous réinventer en permanence dans la technologie et assurer un environnement de travail convenable à nos ressources humaines pour nous développer. Nos partenaires télécoms doivent également continuer à nous accompagner», déclare Ahmidouch. En gros, les IT marocaines sont bien perçues à l’international et le pays est connu pour fournir des services aux normes internationales les plus avancées. Le Royaume produit comme l’Europe, en moins cher. Il arrive même à tenir tête à des pays comme l’Inde sur des sujets technologiques très pointus. Mais si la qualité est au rendez-vous, la quantité, elle, ne l’est pas systématiquement. Pour y arriver, doter le pays davantage de ressources humaines et d’une infrastructure technologique de pointe généralisée aux quatre coins du pays est la solution, selon les cinq participants. Et la conférence organisée par Groupe Le Matin arrive à point nommé, car «le sujet n’est pas anodin ni le timing. Et pour cause, les questions liées à l’IT sont au cœur du Nouveau Modèle de développement», explique Mohammed Haïtami, président du Groupe Le Matin dans son discours d’ouverture.

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