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Pass vaccinal obligatoire : pas de solution tranchée pour les personnes inaptes à la vaccination, confirment les experts

L'obligation du pass vaccinal dans les lieux publics se confirme de plus en plus. Cette mesure, dont le déploiement reste encore flou, soulève un questionnement majeur pour les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées, notamment pour des raisons médicales. Jusqu’à date d’aujourd’hui, rien n’a encore été décidé, mais d’après les experts contactés par « Le Matin », des certificats seront émis par les autorités sanitaires à ceux qui présentent des contre-indications à la vaccination et un test PCR négatif sera également exigé dans certaines situations.

Pass vaccinal obligatoire : pas de solution tranchée pour les personnes inaptes à la vaccination, confirment les experts
Ph: Saouri.

Le pass vaccinal sera bientôt exigé pour circuler librement au Maroc. Dans une vidéo publiée sur ses réseaux officiels, le ministère de la Santé avait annoncé récemment que le pass vaccinal sera exigé pour accéder aux lieux publics comme les cafés, les restaurants ou encore les centres commerciaux. La date officielle de l’entrée en vigueur de cette décision n’a pas encore été dévoilée, mais la question se pose déjà pour les personnes qui ne peuvent pas recevoir le vaccin pour des raisons médicales. Il s’agit, entre autres, des personnes ayant des antécédents de réaction allergique systémique grave, tels que le choc anaphylactique ou l’œdème de Quincke. Interpellé sur ce sujet, le professeur en réanimation et membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19, Pr Saïd Moutawakil, nous confirme qu’il s’agit de toute une procédure à gérer et que rien n’a encore été tranché à ce sujet. Notre interlocuteur estime que ces personnes-là auront des certificats qui leur seront émis par les autorités sanitaires pour pouvoir vivre leur vie normalement. « Toutefois, on exigera d’eux d’avoir un test négatif pour se rendre dans des endroits particuliers ou encore pour voyager », précise-t-il.

Interrogé sur la même question, docteur Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé estime qu’au Maroc, comme d’autres pays du monde, des autorisations devraient être accordées par les autorités sanitaires attestant du fait qu’elles sont inaptes à la vaccination. Selon notre expert, cette catégorie de la population reste minime, voire rare. « Le nombre de personnes ayant une vraie contre-indication à la vaccination devrait être aux alentours de quelques centaines parmi la population générale », estime-t-il, avant d’ajouter que ces personnes-là devraient être très vigilantes en respectant rigoureusement les mesures barrières en vigueur puisqu’elles ne peuvent pas malheureusement bénéficier d’une protection vaccinale. « Cela deviendra leur propre responsabilité de se protéger du virus », alerte-t-il.

Sur un autre registre, et partant du principe que la vaccination anti Covid-19 reste libre au Maroc, force est de reconnaitre que certaines personnes refusent de recevoir le vaccin. Elles ne présentent pas de contre-indications particulières mais elles refusent d’accomplir cet acte vaccinal pour une raison ou une autre. Pour cette catégorie de la population, Pr Saïd Moutawakil estime que ces gens seront obligés d’avoir un test négatif à chaque fois que la situation l’exige, notamment pour se rendre à une administration ou à un établissement qui exige un pass vaccinal. « Le Maroc a choisi de rendre la vaccination un choix et non une obligation, c’est-à-dire que certaines personnes peuvent la refuser. Toutefois, ces personnes-là doivent se soumettre à des exigences car l’enjeu est de protéger la société ».

Pour sa part, Dr Hamdi, nous indique que les personnes qui refusent de recevoir le vaccin constituent un risque pour, elles-mêmes, mais aussi pour la santé publique. Effectivement, « les non vaccinés sont 10 fois plus exposées aux risques de réanimation et transmettent le virus 10 fois plus que les vaccinés », alerte-t-il. Dr Hamdi lance ainsi un appel à cette catégorie pour accomplir cet acte médical. A défaut, souligne-t-il, on va à chaque fois leur demander de présenter un test PCR négatif valide. « C’est justement l’alternative que proposent d’autres pays, en attendant de maitriser encore mieux l’épidémie et d’avoir une proportion très importante de la population vaccinée. Dans ce cas, ces personnes non vaccinées ne vont plus constituer une menace pour la santé publique », précise-t-il.

 

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