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Avec Omicron, le délai du rappel du vaccin anti-Covid peut-être long, d’où l’intérêt de le réduire à 5 voire 3 mois, selon Dr Hamdi

La révision à la baisse du délai entre la 2e et la 3e injection du vaccin anti-Covid-19 est l’une des solutions apportées par les scientifiques du monde pour faire face au nouveau variant Omicron. Qualifiée de «sûre et efficace» par l’Agence européenne des médicaments, cette décision reste envisageable au Maroc en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique et des données scientifiques. Les études disponibles à ce jour donnent des conclusions concluantes pour réduire le délai entre la 2e dose du vaccin anti-Covid et le rappel à 5 mois au lieu de 6, confirme Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, qui n’exclut pas la possibilité de passer à 3 mois d’intervalle pour renforcer l’immunité.

Avec Omicron, le délai du rappel du vaccin  anti-Covid peut-être long, d’où l’intérêt de le réduire à 5 voire 3 mois, selon Dr Hamdi
Les doses de rappel du vaccin contre le Covid-19 peuvent être administrées trois mois seulement après la dernière injection, selon l’EMA.

Face à la menace du variant d’Omicron, les scientifiques du monde semblent dépasser le stade de la sensibilisation sur l’importance de la 3e dose pour renforcer l’immunité. Ils se penchent actuellement sur l’hypothèse de revoir à la baisse le délai entre la 3e et la 2e dose du vaccin. C’est dans ce cadre que l’Agence européenne des médicaments (EMA) a annoncé, jeudi dernier, que les doses de rappel du vaccin contre le Covid-19 peuvent être administrées de façon «sûre et efficace» trois mois seulement après la dernière injection, au lieu de cinq ou six mois. Interpellé à propos de ce sujet, Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, estime que la recommandation de l’EMA constitue une nouvelle donnée scientifique mise à la disposition des États qui pourraient être amenées à réduire ce délai, surtout avec la propagation du nouveau variant Omicron dans le monde.

«Les données dont on dispose à ce jour indiquent que ce variant serait plus transmissible que le Delta puisqu’en Afrique du Sud, en l’espace de deux semaines seulement, le nombre de cas s’est multiplié par cinq et le taux de positivité est passé de 2% à 25%», rappelle l’expert. Et d’ajouter que ce variant va certainement se propager partout dans le monde et qu’il sera, dans trois mois au maximum, le plus dominant, d’où l’importance de rester vigilant et d’adapter ses décisions en fonction de l’évolution des données scientifiques. «La solution de développer une autre version du vaccin plus efficace contre Omicron prendra du temps et sa mise à jour va demander des mois, d’où l’intérêt de penser à réduire le délai entre la 2e et la 3e injection du vaccin afin de préserver l’effet protecteur du vaccin», explique Dr Hamdi. Et d’ajouter qu’avec les autres variants, le délai de six mois «n’était ni trop tôt ni trop tard pour protéger les individus contre les formes graves de la maladie. Or, avec Omicron, ce délai demeure long pour protéger les personnes ayant reçu les deux doses, d’où l’intérêt de le ramener à trois mois».

Qu’en est-il au Maroc ?
Contacté par «Le Matin», Pr Said Afif, membre du comité scientifique et technique de la vaccination, nous indique que la décision de revoir à la baisse le délai entre la 2e et la 3e injection n’a pas encore été traitée par le Comité. Ce dernier, précise-t-il, se concentre pour le moment sur l’importance d’accélérer la campagne de vaccination et faire face au ralentissement constaté depuis un certain temps. De son côté, Dr Hamdi estime qu’une telle décision dépendra de l’évolution des données scientifiques sur le nouveau variant. «Ces données vont nous permettre d’identifier à quel point les anticorps vont être affaiblis par le virus mais également le rôle que va jouer l’immunité cellulaire dans la protection des individus», explique-t-il. 

Dans l’état actuel des choses, Dr Hamdi souligne qu’au regard des données scientifiques dont on dispose à ce jour, on devrait donner la possibilité aux citoyens de recevoir la 3e dose après 5 mois de la 2e injection, au lieu de 6 mois en vigueur. 
«Cela va nous permettre de vacciner complètement une catégorie de la population qualifiée à risque, et ce en attendant d’autres données scientifiques», explique-t-il. Notons, à cet égard, qu’au Maroc, certaines personnes ont, courant ces derniers jours, des SMS les incitant à recevoir la 3e dose du vaccin, alors qu’ils n’ont pas encore dépassé les 6 mois après la 2e injection. 
S’agit-il des prémices de changement ? 

 

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