Les laboratoires pharmaceutiques, en l’occurrence Pfizer et BioNTech, AstraZeneca, Johnson & Johson et Moderna, sont en train de préparer leur riposte contre le variant Omicron et ont annoncé des études en cours pour produire des vaccins adaptés qui seraient plus efficaces. Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, estime que la décision prise par ces laboratoires de développer un vaccin adapté à Omicron n’est pas une exception pour ce nouveau variant et que cela n’implique pas nécessairement que le nouveau vaccin sera systématiquement adopté. «À ce jour, on ne sait pas encore si on aurait besoin d’une mise à jour du vaccin ou pas. Cela dépendra, d’une part, de l’évolution de la pandémie dans le monde, et d’autre part, des nouvelles données scientifiques dont on disposera sur ce variant», explique-t-il. L’expert affirme que les choses deviendront plus claires d’ici au minimum huit mois.
Interrogé sur le nouveau schéma vaccinal en cas de mise sur le marché d’un vaccin adapté à Omicron, Dr Hamdi affirme que de manière générale, on ne recommence jamais un agenda de vaccination dès le début. Plus concrètement, l’expert indique qu’on peut soit booster les anciens vaccins avec la nouvelle version, soit considérer que les personnes déjà vaccinées avec les trois doses sont déjà protégées, et de ce fait, elles n’auront pas besoin d’un autre vaccin. «Pour ceux qui ne sont pas déjà vaccinés ou ceux qui auraient besoin de compléter leur schéma vaccinal, celui-ci ne prendrait en compte que la nouvelle version des vaccins», affirme-t-il. Une précision de taille : Le développement d’un vaccin adapté à Omicron nécessiterait entre trois et quatre mois et la production d’une quantité suffisante, en cas de besoin, prendrait encore plus de temps. Au total, ajoute-t-il, il faudrait compter au moins 8 mois pour avoir sur le terrain un vaccin adapté à Omicron. Pour le moment, précise l’expert, l’injection de la 3e dose reste le moyen le plus sûr pour se protéger contre Omicron.
«Quand on fait la 3e dose, ce n’est pas simplement la quantité mais aussi la qualité des anticorps qui augmente, ce qui renforce l’immunité contre tout type de variant», rappelle Dr Hamdi. En revanche, l’expert met l’accent sur la nécessité de rapprocher le délai entre les 2e et 3e doses du vaccin à cinq mois, voire moins, au lieu de 6 mois déjà en vigueur. Rappelons, par ailleurs, que les études se poursuivent pour vérifier l’efficacité des vaccins à la lumière de la situation épidémiologique dans le monde. La dernière en date a été menée par la Direction française de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). Il en ressort, entre autres, que le rappel vaccinal chez les personnes dont la 2e dose remonte à plus de 6 mois améliore de 98% environ la protection vaccinale contre les décès et que les personnes non vaccinées restent surreprésentées parmi les tests positifs, mais surtout parmi les entrées hospitalières après qu'un test PCR positif a été identifié.