«Nous avons déjà eu des vagues qui sont survenues à peu près en même temps. La deuxième vague avait commencé au mois de juillet-août 2020 et s’est terminée vers novembre-décembre. Cette année, nous remarquons une situation épidémiologique relativement bonne au cours de cette même période avec une prévalence nettement plus faible que l’année dernière», souligne Majida Zahraoui, professeure en médecine interne, pathologies infectieuses et médecine tropicale. Cette situation est a priori rassurante, mais il faut toujours rester vigilant, note-t-elle.
Dans ce sens, l’invitée de L’Info en Face rappelle que toutes les mesures de prévention sont indispensables pour lutter contre la propagation du virus : «Se laver les mains régulièrement après tout contact suspect, même avec les surfaces inertes, protège contre le virus. Les études ont prouvé que le port du masque dans les zones à risque permet de filtrer beaucoup moins de virus. Les gens doivent consulter les médecins quand ils sont malades pour avoir le traitement qu’il faut très tôt. Je pense que c’est la conjugaison de tous les moyens de prévention qui va permettre de ne pas développer de formes graves».
Par ailleurs, l’experte souligne que le fait de prévoir une 3e dose vise à renforcer l’immunité des citoyens. «Aujourd’hui, on a très peu d’armes pour lutter contre le virus. Il faut communiquer plus et expliquer aux gens comment les vaccins vont les protéger. La liberté est désormais conditionnée par la prévalence du virus, il faut être pragmatique et préserver la santé des citoyens», indique-t-elle.Selon Pre Majida Zahraoui, il faut argumenter et convaincre les gens pour accélérer la campagne de vaccination. «L’immunité collective est éphémère, la communication va permettre de baisser le nombre de personnes qui ne sont pas convaincues par le vaccin. Nous n’aurons jamais toute la population vaccinée, mais si on informe mieux les gens, le taux de vaccination sera plus élevé, car beaucoup de gens ont de fausses informations sur le vaccin», affirme-t-elle.Face au scénario d’une nouvelle vague, la professeure en médecine interne espère qu’elle sera mieux gérée, car on connaît mieux la maladie. «La nouvelle vague serait similaire ou moins grave, je l’espère, que les autres vagues. On sait actuellement que le virus évolue par poussées, qui durent en moyenne entre trois et cinq mois, puis il mute. Mais il est en train d’épuiser ses possibilités de mutation, donc sa virulence est en train de diminuer. On espère qu’avec la protection vaccinale actuelle, on va pouvoir passer cette vague», conclut-elle.