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Rachida Soulaymani-Bencheikh : le nombre de déclarations sur les effets indésirables liés à la 3e dose anti-Covid est inférieur à celui des deux premières

La 4e vague semble inéluctable, ce qui pousse les experts à insister sur la 3e dose du vaccin anti-Covid-19 pour renforcer l’immunité. Sauf que beaucoup d’informations circulent sur les réseaux sociaux impliquant que les effets secondaires de cette dose seraient plus sévères que les première et deuxième doses. Ces rumeurs risquent de provoquer des réticences qui pénaliseraient la campagne de vaccination. L’avis des experts.

Rachida Soulaymani-Bencheikh : le nombre de déclarations sur les effets indésirables liés à la 3e dose anti-Covid est inférieur à celui des deux premières
«Les effets secondaires de la 3e dose sont similaires à ceux de la première et deuxième doses», souligne Dr Afif.

Selon le Comité scientifique et technique de la vaccination, 83% des décès enregistrés durant la vague Delta sont soit non vaccinés, soit incomplètement vaccinés ou complètement vaccinés depuis 5 mois ou plus. Dans un point de presse initiée, vendredi dernier par le ministère de la Santé, le Comité précise que le nombre de décès le plus élevé observé chez la population complètement vaccinée intervient quand la vaccination est ancienne de plus de 5 mois. Ces constats viennent confirmer la nécessité de la 3e dose qui continue de diviser les experts du monde entier, d’autant plus que des informations circulent sur les réseaux sociaux impliquant que les effets secondaires de cette dose seraient plus intenses que les première et deuxième doses. Interpellé à propos de ce sujet, Dr Moulay Said Afif indique que l’injection de la 3e dose est plus que nécessaire d’autant qu’une 4e vague s’annonce avec insistance.

L’expert précise, à ce titre, que les effets secondaires de la 3e dose sont similaires à ceux des première et deuxième doses et qu’il faut absolument intensifier les efforts en termes de communication. Interrogé sur le vaccin Pfizer, pointé du doigt par bon nombre d’internautes, l’expert rassure en soulignant que plusieurs médecins et scientifiques ont choisi de le recevoir. De son côté, Pr Majida Zahraoui, professeur en médecine interne, pathologies infectieuses et médecine tropicale, estime que la réticence de certaines personnes à prendre la 3e dose est compréhensible et que chaque personne a le droit de vouloir détenir tous les éléments d’informations entre ses mains avant de recevoir cette dose. Pour elle, la peur est due à l’ignorance d’où l’intérêt du partage de l’information. «Il faut qu’on explique davantage aux citoyens l’intérêt du vaccin et son mode de fonctionnement», note-t-elle. Et de préciser que les scientifiques doivent aussi éclaircir aux citoyens le fait que les vaccins sont utilisés en thérapie génique et que c’est la première fois qu’on les utilise en prévention. Cela dit, c’est tout à fait normal d’avoir des effets indésirables sur lesquels il faut absolument communiquer avec les citoyens.

Les effets secondaires de la 3e dose en chiffres…

Contactée par «Le Matin», Rachida Soulaymani-Bencheikh, directrice du Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc, indique que le nombre de déclarations sur les effets indésirables lié à la 3e dose était inférieur à celui des première et deuxième doses. «Sur plus de 48 millions de vaccins administrés à ce jour au Maroc, le Centre a reçu près de 35.000 déclarations, soit 0,71 déclaration pour chaque 1.000 doses, tout vaccin confondu», précise-t-elle. En détail, l’experte avance que pour la première dose, le taux de déclarations a été de 1,22 pour chaque 1.000 doses. «Un chiffre qui était relativement élevé du fait que les citoyens avaient peur du vaccin et donc n’hésitaient pas à contacter le Centre dès qu’un effet apparaisse», explique-t-elle. Et d’ajouter que ce chiffre a été revu à la baisse pour la deuxième dose pour arriver à 0,17 déclaration pour chaque 1.000 doses du vaccin. Concernant la troisième dose, «le taux de déclarations sur des effets secondaires est arrivé à 0,06 pour chaque 1.000 doses, soit 20 fois de moins par rapport à la première dose», note-t-elle. Et d’ajouter que pour la troisième dose, nous constatons que les citoyens ont commencé à s’habituer au vaccin, ils stressent moins et donc ils ne déclarent plus sur des effets qui sont légers.

Une précision de taille : «Toutes les idées qui circulent sur les réseaux sociaux ne sont pas fondées», crie haut et fort la directrice du Centre. En effet, rassure-t-elle, plus de 99% des déclarations reçues par le Centre, que ce soit pour la première, la deuxième ou la troisième dose, concernent des effets très légers, sans gravité sur la santé. «Seulement quelques cas difficiles ont été enregistrés, particulièrement dans les première et deuxième doses, nécessitant un suivi médical», clarifie-t-elle. Et de noter que les investigations menées sur ces vaccins n’ont pas abouti à un lien direct entre l’administration du vaccin et l’effet constaté.

Par ailleurs, l’experte note que dans certains cas, nous pouvons dire que l’effet constaté serait probablement dû au vaccin injecté. L’experte n’exclut pas l’hypothèse que le vaccin soit un accélérateur de certaines maladies suite aux réactions immunitaires et inflammatoires qu’il peut, bel et bien, provoquer. 

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