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Réduction des visas pour la France : Les exportateurs et transporteurs encaissent le coup en attendant une issue

Les effets de la décision de la France de réduire drastiquement le nombre de visas accordées aux Marocains n’ont pas été longs à se faire sentir, notamment pour les exportateurs et les professionnels du transport routier international. Depuis l’entrée en vigueur de la décision il y a un mois, aucune éclaircie ne semble pointer pour le moment, assurent-ils.

Réduction des visas pour la France : Les exportateurs et transporteurs encaissent le coup en attendant une issue

Un mois après la décision de la France de réduire de moitié le nombre de visas délivrés aux Marocains, c'est toujours le statu quo, au grand dam des exportateurs et des professionnels du transport routier international marocains.

«Ça ne va pas !», résume Hassan Sentissi, président de l'Association marocaine des exportateurs (Asmex). Une façon d'exprimer son inquiétude face à une situation dont on ne connaît pas l'issue, du moins pour le moment.

Un sentiment pessimiste s'est ainsi installé, comme nous l’a affirmé M. Sentissi, même s’il est trop tôt pour établir une évaluation chiffrée des dommages subis par les professionnels concernés. «Il y a bel et bien une baisse du trafic physique, elle est évidente, mais les données chiffrées sur les marchandises manquent encore», indique-t-il.

Et de souligner que les courriers adressés aux différents départements ministériels concernés et à l’Ambassade de France au Maroc sont restés lettres mortes.

Lire aussi : Visas France : les exportations marocaines menacées

Du côté des transporteurs de marchandises nationaux, le moral n’est pas au beau fixe non plus.

«À ce jour, aucune solution n’a été mise en place pour débloquer la situation des transporteurs. Les consulats continuent à délivrer les visas comme bon leur semble et les transporteurs marocains continuent de subir la situation», confirme Driss Bernoussi, président de l'Association marocaine des transports routiers intercontinentaux (AMTRI-Maroc) qui regroupe aujourd’hui quelque 1.754 opérateurs.

«Pour l’heure, l’incidence de la décision de la France est concentrée au niveau des transporteurs et nous ne sommes qu’en début de campagne agricole. D’ici quelques jours, la campagne va battre son plein et il y aura certainement des ruptures plus prononcées sur la chaine logistique», déplore-t-il. «Mais je pense que tous les intervenants sont au fait de la situation», ajoute Bernoussi, indiquant au passage que plusieurs associations professionnelles ont manifesté devant les consulats d’Espagne et de France à Agadir.

Effet boomerang

Pour Driss Bernoussi, il s’agit d’une décision à effet boomerang. «Économiquement, la sanction sera immédiate. Quand les camions ne pourront plus sortir, la marchandise ne sortira pas non plus, les exportateurs seront bloqués et les importateurs en France vont se retrouver avec un manque de produits. En fait, la décision n’est pas très compréhensible, cela revient à se tirer une balle dans le pied !», s’étonne-t-il, admettant toutefois que la France a pris une décision souveraine et que les recours au niveau des associations professionnelles restent assez limités.

Cette question de souveraineté a été également évoquée par le président de l’Asmex. «Il s’agit d’un acte souverain de la France et nous n’y pouvons rien», dit-il, fataliste, avant d’ajouter : «néanmoins, il ne faudra pas perdre de vue la densité des relations séculaires qui existent entre nos deux pays et les nombreux accords commerciaux qui les lient».

Hassan Sentissi insiste que «le Maroc d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier. C’est un pays tout aussi souverain, doté d’une élite qui réfléchit bien et d’un gouvernement mis en place à la suite d’un scrutin exceptionnel. C’est un Maroc qui évolue dans le bon sens. Et tous ces éléments doivent également être pris en considération».

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