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Troisième dose du vaccin anti-Covid : Voici les réponses aux questions des Marocains

Quelle est la population concernée par le rappel du vaccin anti-Covid ? Pourquoi administrer une troisième dose du vaccin ? Le mélange des vaccins est-il autorisé dans le cas du rappel ? De nombreuses questions restent en suspens à la suite de la décision d’administrer la troisième dose de rappel du vaccin anti-Covid au Maroc. Nous avons sollicité l'avis d'experts de la santé pour y voir plus clair.

Troisième dose du vaccin anti-Covid : Voici les réponses aux questions des Marocains

Le coup d’envoi de l’administration de la troisième dose de rappel du vaccin anti-Covid a été donné hier lundi par le ministère de la Santé sur la base des recommandations du Comité scientifique et technique de vaccination. La décision concerne à priori l'ensemble de la population complètement vaccinée depuis 6 mois et plus. Une précision de taille qui reste cependant ambiguë pour une grande partie des citoyens.

Dr Saïd Afif, membre du Comité scientifique de la vaccination anti-Covid, précise à ce sujet que cette opération ciblera d’abord les personnes âgées et celles qui souffrent de pathologies chroniques susceptibles d’affaiblir leurs immunité, sans oublier les personnes qui luttent en première ligne contre la pandémie, notamment le corps médical qui est en contact direct avec les patients. C’est cette même catégorie, explique Dr Afif, qui vient de dépasser 6 mois après la première vaccination et qui est, de ce fait, éligible pour recevoir ce rappel dans un premier temps.

Le spécialiste note également que cette décision est nécessaire après que «plusieurs médecins et infirmiers, même vaccinés, ont contracté le virus durant la troisième vague de la pandémie. Ce qui a causé une certaine perturbation au niveau des services médicaux, à cause des absences liées à des arrêts maladie de 10 jours, sachant le système de santé souffre d'un manque en ressources humaines».

L'autre précision du Dr Afif concerne le corps enseignant, en contact avec les élèves et étudiants, et les forces de sécurité, appelés également à prendre la dose de rappel. L'autre question qui interpelle les citoyens est celle de la nature du vaccin et sa conformité avec ceux des première et deuxième doses.

Sur cette question de la vaccination «mixte», les scientifiques contactés sont unanimes à dire que l’efficacité des différentes combinaisons de vaccins n’est plus à démonter. Selon le Pr Afif, «la nature du vaccin ne présente aucun risque. La possibilité d’interchangeabilité entre les différents vaccins est tolérée, comme cela est prouvé par plusieurs études. Si une personne a reçu les deux premières doses d’un vaccin tel que Sinopharm ou AstraZeneca, elle peut parfaitement prendre la troisième dose d’un vaccin différent tel que Pfizer-BioNTech».

Abondant dans le même sens, Dr Tayeb Hamdi, chercheur en politiques et systèmes de santé, assure que le «mélange» des vaccins offre une «bonne protection», vu que le niveau des anticorps augmentent lorsqu'une personne reçoit la troisième dose de rappel.

Le Pr Jaâfar Heikel, épidémiologiste et spécialiste en maladies infectieuses, confirme aussi cette donne, expliquant que «le panachage» vaccinal, communément appelés dans les milieux scientifiques «hétérogénéité de la stratégie vaccinale», a pour principal intérêt «de ne pas être bloqué par la non-disponibilité de certains vaccins en fonction de l’industrie pharmaceutique, de la production et de la livraison, c'est-à-dire que si nous avons commencé une stratégie avec 2 doses d’Astra Zeneca, nous pouvons ensuite faire un Pfizer sans aucun risque». Et d’enchaîner : «À travers cette stratégie, nous pouvons compléter le schéma vaccinal et, par conséquent, compléter la protection des personnes cibles et leur donner un niveau d’anticorps suffisamment élevé pendant plusieurs mois». Tout cela pour dire que l'hétérogénéité des schémas vaccinaux a montré son efficacité à travers plusieurs études qui ont abouti à des résultats extrêmement probants. «C’est important de le rappeler, parce que nous ne serons pas astreints à utiliser le même vaccin.

L’objectif de n’importe quel vaccin disponible, c’est de créer des anticorps protecteurs, favoriser la mémorisation des cellules immunitaires pour reconnaître le germe en question et prémunir contre les formes graves et compliquées. L’idée reste l’atteinte d’une protection collective la plus optimale possible, conclut le Pr Jaâfar Heikel.

Reste la question relative à la fréquence de cette vaccination anti-Covid. Si le ministère avance la nécessité d'augmenter l’immunité après 6 mois du premier vaccin, la possibilité de renouveler le rappel n’est pas à exclure, confirment les scientifiques. Elle dépendra, entre autre, de la maîtrise du virus et de sa capacité à changer pour devenir soit plus virulent, soit moins nocif.

 

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