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Efficacité, risques, contre-indications... Ce qu'il faut savoir sur la vaccination des 12-17 ans

La vaccination des enfants de plus de 12 ans contre le Covid-19 inquiète les parents. Le sujet enflamme la toile depuis l'annonce de la décision qui a suscité certaines interrogations et préoccupations. Pour y voir plus clair, « Le Matin » a contacté plusieurs experts. Voici leurs avis.

Efficacité, risques, contre-indications... Ce qu'il faut savoir sur la vaccination des 12-17 ans
Ph: DR.

La campagne de vaccination anti Covid-19 va bon train au Maroc. Comme nous l’avions annoncé dans un précédent article, le Maroc a décidé de vacciner les 12-17 ans à partir du 23 août courant.

Approuvée par le comité scientifique chargé de la stratégie vaccinale jeudi 12 août 2021, la décision de vacciner cette tranche d’âge a soulevé plusieurs interrogations sur les réseaux sociaux : Pourquoi vacciner les enfants alors que leur système immunitaire en général fonctionne bien ? Pourquoi le choix du vaccin Pfizer ? Quels risques peut-on encourir ? Quelles précautions prendre en amont ?

Sur les réseaux sociaux, les avis sont partagés entre ceux qui approuvent et ceux qui sont réticents, alors que les fausses informations contineunt à circuler de plus belle.

Afin de séparer le bon grain de l'ivraie, «Le Matin» a contacté plusieurs experts pour recueillir leurs avis scientifiques sur les éléments qui inquiètent le plus les parents.

Voici pourquoi il faut vacciner les 12-17 ans

Dr. Moulay Saïd Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination, a assuré que la vaccination des 12-17 ans est d’une grande importance dans la lutte contre l'aggravation de la pandémie puisqu’elle va contribuer à augmenter l’immunité collective.

En effet, explique-t-il, le variant Delta touche les jeunes qui, pour la plupart, font des formes asymptomatiques et peuvent donc contaminer les sujets âgés et surtout ceux qui ont des comorbidités comme le diabète, ce qui risque de conduire ces personnes-là à la réanimation et aux soins intensifs.

Autrement dit, le fait de protéger les enfants permet aussi de protéger les adultes.

Abondant dans le même sens, Dr. Laila Tami a expliqué que depuis l’arrivée du variant Delta, les enfants sont de plus en plus infectés et présentent même des formes graves à savoir : le covid long et le syndrome inflammatoire multi systémique pédiatrique.

«Le variant Delta est beaucoup plus transmissible que le virus historique. Cela veut dire que les enfants sont aujourd’hui un véritable vecteur de transmission de ce virus », note-t-elle.

Dr. Amal Boughnama, pédiatre allergologue, estime pour sa part que la vaccination des enfants est plus que nécessaire en cette période critique caractérisée par une flambée des cas.

«C’est bien de vacciner les 12-17 ans car dans la population pédiatrique, cette une catégorie ne respecte pas certaines règles, notamment l’hygiène et le port du masque».

Dans sa déclaration au «Matin», notre pédiatre allergologue n'a pas maqué de souligner que les efforts doivent être renforcés pour assurer la protection des enfants tout en attirant l’attention sur le fait qu’au Maroc, «des nourrissons qui viennent aux cabinets pédiatriques pour des consultations sont positifs au Covid-19».

Efficacité, risques, contre-indications... Ce qu'il faut savoir

D'après Dr. Amal Boughnama, le vaccin de Pfizer est un très bon vaccin. «C’est un vaccin à ARN-messager qui a fait ses preuves dans plusieurs pays», a-t-elle rassuré.

Même avis pour Dr. Laila Tami qui précise que le vaccin Pfizer a prouvé une efficacité de 95% contre l’infection asymptomatique du Sars-Cov2. «C’est d’ailleurs le premier vaccin qui est utilisé depuis l’administration des vaccins aux enfants de 12-17 ans en France, aux Etats-Unis et au Canada. Les essais de la phase 3 pour chez cette tranche d’âge a démontré une efficacité élevée et un profil d’innocuité satisfaisant», clarifie-t-elle.

Interrogée sur les risques liées à l’administration de ce vaccin à cette population, Dr Laila Tami fait savoir que «les essais cliniques ont démontré que les enfants de 12-15 ans ayant reçu les deux doses de ce vaccin avaient des réactions immunitaires puissantes avec des niveaux d’anticorps bloquant le virus beaucoup plus élevés que ceux des jeûnes de 16 à 25 ans».

Cela dit, ajoute-t-elle, «ces enfants sont souvent plus susceptibles à développer de la fièvre avec des réponses immunitaires qui peuvent exacerber la maladie ainsi que des signes de réaction similaires à celles observées dans le syndrome inflammatoire anti systémique».

En général, signale la pédiatre, «les réactions les plus fréquentes sont des réactions locales à savoir une lourdeur du bras au côté de l’injection et, moins fréquemment, de la fatigue, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires. Ces réactions sont légères et de courte durée. De rares cas de myocardite et de péricardite ont été décrits mais ces infections étaient bénignes».

Interrogée sur les précautions à prendre, Dr. Amal Boughnama a indiqué qu’un délai de deux semaines est nécessaire entre l’administration du vaccin anti-Covid et un autre vaccin. De même, ajoute-t-elle, il faut s’assurer qu’il n’y a pas des allergies à certains produits.

Sur ce volet, l’Association marocaine de formation continue en allergologie (AMAFORCAL) a signalé que les seuls contre-indications aux vaccins Sarscov2 sont les allergies aux excipients des vaccins à savoir l’Hydroxyde d’aluminium pour le Sinopharm, le Polysorbate 80 pour Astra Zeneca et Johnson & Johnson et pui le PEG pour Pfizer et Moderna.

Pour sa part, Dr Laila Tami, pédiatre, affirme que les situations qui imposent une vigilante plus particulière sont les mêmes chez toute tranche d’âge à savoir : une allergie connue sévère avec un syndrome de quincke ou un choc anaphylactique.

Rappelons, par ailleurs, que le Maroc a reçu, vendredi dernier, un premier lot de 600.000 doses du vaccin Pfizer/BioNTech qui est préconisé pour les enfants.

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