Les craintes vis-à-vis de la vaccination anti Covid-19 circulent insidieusement dans notre entourage. Ces craintes s’alimentent des informations qui circulent sur les réseaux sociaux impliquant, entre autres, l’existence de liens entre décès ou effets indésirables et vaccins anti Covid-19. Scientifiquement, une chose est sûre : le vaccin est notre seul allié contre les formes graves de la maladie, au côté des mesures barrières. Les femmes allaitantes ont-elles aussi été victimes de ces craintes étant donné qu’elles sont les premières responsables de la sécurité de leurs enfants.
Contacté par « Le Matin », Dr Taher Berrada, gynécologue obstétricien, encourage ces femmes à opter pour la vaccination tout en continuant à allaiter leurs enfants, partant du principe, rappelle-t-il, que le lait maternel représente un nutriment essentiel pour le nouveau-né et le nourrisson. « Le Maroc et d’autres pays du monde ont autorisé la vaccination des femmes allaitantes, ce qui est intéressant compte tenu de l’évolution de la pandémie ». Effectivement, ajoute-t-il, plusieurs recherches et études ont prouvé que le vaccin protège contre les formes graves de la maladie.
Pour rassurer davantage ces femmes réticentes, le gynécologue obstétricien cite dans sa déclaration au « Matin » l’avis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui avait précisé que « le virus Sars-CoV-2, responsable de la Covid-19, n’a pas été détecté dans le lait maternel, selon un nombre limité d’études à ce jour ». Dr Berrada ajoute que « plusieurs études montrent que la plupart des vaccins contre le virus Sars-CoV-2 développés à ce jour ne sont pas des virus vivants et donc biologiquement et cliniquement, il est peu probable qu’il y ait un risque pour l’enfant allaité ».
Néanmoins, tient-il à souligner, « la prise de décision du vaccin pour la femme allaitante doit-être prise, non seulement sur la base de ces données scientifiques, mais également en prenant en considération l’état de santé de la femme elle-même ». L’expert ne manque pas de rappeler qu’il est important de respecter les contre-indications pour éviter toute sorte de réactions allergiques post-vaccin. De ce fait, note-t-il, avant la prise du vaccin, « le médecin doit s’assurer que la patiente ne présente pas une allergie connue. Il doit aussi vérifier l’absence d’un épisode infectieux dans les derniers jours qui précèdent la vaccination ainsi que l’absence d’une vaccination par un vaccin à ARN, comme le vaccin antigrippal dans les deux dernières semaines ». Ce processus est également recommandé, selon Dr Berrada, pour les femmes enceintes.
Soulignons, par ailleurs, qu’en plus des femmes allaitantes, la campagne de vaccination a également été ouverte aux personnes souffrant d’allergies et aux femmes enceintes à partir du quatrième mois de grossesse, avant d’être élargie aux plus de 20 ans. Les décisions du ministère de la Santé sont prises, rappelons-le, sur la base des données scientifiques internationales et des recommandations du Comité scientifique national de la vaccination.