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Vaccination anti-Covid : La réduction du délai entre les 2e et 3e doses à 5 mois est imminente

Un intervalle de 5 mois entre les 2e et 3e doses du vaccin anti-Covid est scientifiquement possible. Sa mise à exécution au Maroc ne devrait pas tarder, nous confirme une source bien informée. «La décision devra être actée incessamment», affirme-t-elle. Comment expliquer cette mesure et serait-il possible de réduire encore plus ce délai ? Les éclairages scientifiques du Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé.

Vaccination anti-Covid : La réduction du délai entre les 2e et 3e doses à 5 mois est imminente

Le Maroc se dirige vers un raccourcissement du délai entre la deuxième et la troisième dose du vaccin anti-Covid-19. Selon des sources bien informées, ce délai devrait passer à 5 mois au lieu de six actuellement. La décision va être actée dans quelques jours et permettrait ainsi de booster l’immunité individuelle et collective face au variant Omicron. Effectivement, plusieurs scientifiques avaient appelé, il y a quelques semaines, à adopter cette mesure, compte tenu des données scientifiques disponibles.

C’est le cas, notamment de Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. Joint par «Le Matin», il indique que la réduction de ce délai reste imminente. Pour appuyer ce point de vue, l’expert indique que lors de la vague de l’été, les personnes doublement vaccinées qui étaient placées en réanimation étaient celles dont le délai entre les 2e et 3e doses avait dépassé les 5 mois. «Ceci nous a conduits à conclure que chez les personnes doublement vaccinées, l’immunité commence à diminuer 5 mois après la 2e injection», note-t-il. En d’autres termes, l’expert indique clairement que les doublements vaccinés, bien qu’ils soient hautement mieux protégés que les non-vaccinés, courent le risque de développer des cas graves de la maladie, voire d’être admis en réanimation. Sur la base de ce constat, Dr Hamdi avance que «le raccourcissement à cinq mois va permettre de sauver des vies, surtout avec le variant Omicron, dont la transmissibilité est quatre fois plus élevée que le variant Delta».

De même, ajoute-t-il, plusieurs études ont démontré que la protection par la vaccination contre la contamination, les formes graves et les décès s’érode avec ce nouveau variant. «Avec Omicron, une personne doublement vaccinée est protégée uniquement à 30% contre l’infection, alors qu’elle était protégée jusqu’à 95% contre la souche classique du virus», note-t-il. S’agissant du développement des formes graves de la maladie et des décès, Dr Hamdi nous apprend que les personnes doublement vaccinées sont aujourd’hui protégées à 70% seulement, contre 90% auparavant». Autant dire que l’injection de la troisième dose le plus tôt possible reste la solution la plus rapide pour casser les chaînes de transmission du virus et éviter toute pression sur le système de santé et, par conséquent, toute dégradation de la situation sanitaire.

Le raccourcissement d’un mois, un risque mesuré !

Si la troisième dose est inévitable face à Omicron, un raisonnement logique nous conduirait à penser qu’on devrait l’administrer à la population le plus rapidement possible, soit 2 ou trois mois après la deuxième dose, et non pas cinq mois. Interpellé au sujet de ce point, Dr Hamdi indique qu’il existe beaucoup de paramètres à prendre en considération et que l’on est face à un dilemme. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’expert explique que «le délai entre les deux doses joue un rôle important dans la protection et que plus ce délai est long, plus l’efficacité et la durée de protection deviennent importantes». Et d’ajouter que si la troisième dose est tellement protectrice, c'est justement parce que le délai entre son injection et l’injection de la deuxième est long. «Cela dit, même avec l’apparition d’un variant difficile à maîtriser, on ne peut pas décider de raccourcir de manière arbitraire à 3 ou 4 mois le délai entre les deux doses, et c’est là où réside l’importance des études scientifiques et les caractéristiques épidémiologiques propres à chaque pays», note Dr Hamdi. À ce titre, l’expert rappelle que les données marocaines confirment, à ce jour, que l’immunité de l’individu vis-à-vis du virus diminue après cinq mois, et non pas moins. Autant dire que le raccourcissement à cinq mois du délai entre les deuxième et troisième doses est une décision alliant aussi bien les données scientifiques que les données épidémiologiques relatives à notre pays. «C’est aussi un risque bien mesuré du fait que si le raccourcissement d’un mois implique, sur le plan scientifique, un affaiblissement de l’efficacité du vaccin, il permet en revanche de sauver des vies et de soulager le système de la santé, d’autant plus que le variant Omicron se propager très vite», explique l’expert. Soulignons, par ailleurs, que d’autres pays ont déjà adopté le délai de 4 voire 3 mois entre les deux doses, compte tenu de la transmissibilité élevée d’Omicron.

 

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