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Variant Omicron/durcissement des mesures sanitaires : la balle est dans le camp de la population !

Les restrictions sanitaires feront-elles leur grand retour après la détection du premier cas du variant Omicron au Maroc ? Au moment où nous écrivions ces lignes, rien n’était prévu, comme nous l’a déclaré le ministère de la Santé et de la protection sociale. Cependant, préviennent les experts de la santé que «Le Matin» a contactés, le sort de la population est entre ses mains. Si la vaccination reste au rythme où elle est et que les gestes barrières sont négligés, le gouvernement n’aura d’autres choix que de durcir les mesures sanitaires et d’interdire à nouveau les déplacements, surtout à la veille des vacances scolaires.

Variant Omicron/durcissement des mesures sanitaires : la balle est dans le camp de la population !
Les scientifiques assurent que toutes les mesures sont possibles et envisageables si on continue de prendre la situation à la légère.

La question est sur toutes les lèvres : De nouvelles mesures restrictives seront-elles annoncées prochainement ? Après la détection du premier cas du variant Omicron au Maroc, tout le monde se demande, en effet, s’il faut s’attendre au retour du couvre-feu ou même du confinement. D’autant que la courbe épidémiologique nationale est en train de changer, selon le ministère de la Santé et de la protection sociale. Bien que les indicateurs soient encourageants, une hausse des cas de contaminations est relevée ces deux dernières semaines, selon le ministère. Contacté par nos soins, Mouad El Mourabit, coordinateur du Centre national d’opérations d’urgence en Santé publique au ministère, déclare que rien n’est prévu pour l’instant. «C’est le gouvernement qui impose les mesures restrictives. Celles-ci dépendent essentiellement de l’évolution de la situation épidémiologique dans notre pays. Bien évidemment, la tendance légèrement haussière de la courbe épidémiologique et l’apparition du premier cas Omicron dans le Royaume sont des éléments à prendre en considération, mais pour le moment il n’y a pas d’autres actions prévues, en dehors des mesures qui ont déjà été annoncées», affirme El Mourabit.

Dr Saïd Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination, affirme pour sa part que les citoyens marocains peuvent encore éviter le retour aux mesures restrictives s’ils se vaccinent et appliquent les gestes barrières. «Selon une étude anglaise, la bonne application des gestes barrières réduit de 90% le risque de se faire contaminer. Pourquoi ne pas en profiter en plus de la vaccination qui protège des formes graves de la maladie ?», s’interroge Afif. «Nous sommes actuellement dans une période qui se caractérise par la multiplication des virus qui s’attaquent au système respiratoire. Les citoyens non protégés peuvent facilement faire une co-infection et développer une forme grave de la maladie. La situation épidémiologique se dégradera ainsi rapidement, ce qui poussera inévitablement le gouvernement à prendre des mesures restrictives de nouveau. Personne ne souhaite en arriver là. Nous sommes tous fatigués de nous priver d’une vie normale. Mais la balle est actuellement dans le camp des citoyens», ajoute le scientifique.

Accélérer la vaccination des 12-17 ans et penser aux 5-11 ans
Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, abonde dans le même sens. Il nous assure que toutes les mesures sont possibles et envisageables. L’expert affirme également que le citoyen marocain a son sort entre les mains et qu’il est aujourd’hui face à un dilemme. «C’est à nous, en tant que citoyens de choisir, si nous allons lutter contre ce variant avec les moyens dont nous disposons, ou si nous allons attendre que le gouvernement applique de nouvelles restrictions qui, certes, vont nous protéger, mais qui vont tuer notre vie sociale et l’économie de notre pays», estime Dr Hamdi. Ce dernier appelle les Marocains une énième fois à se faire vacciner. Il assure que c’est le moyen le plus efficace pour faire face non seulement à la propagation du variant Omicron, mais aussi pour lutter contre le Delta qui est toujours le variant le plus dominant dans le pays pour le moment. «Il faut accélérer la campagne de vaccination. Aujourd’hui, plus que jamais, il faut convaincre les citoyens qui ne se sont pas encore fait vacciner de le faire et surtout la troisième dose qui permet d’optimiser la protection notamment contre le variant Omicron», indique notre interlocuteur. «Les données dont nous disposons actuellement sur Omicron nous indiquent qu’il est bien plus transmissible que le Delta, 300 à 400 fois plus. Un virus aussi transmissible va transformer les écoles en foyer de transmission. C’est inéluctable ! Il faut alors penser à protéger les enfants, même s’ils ne font pas de formes graves. Tout comme pour les adultes, il faut accélérer la vaccination des 12-17 ans et penser également à la vaccination des 5-11 ans», recommande Dr Hamdi. Notre expert insiste, par ailleurs, sur l’importance du respect des gestes barrières et appelle à exiger sérieusement l’obligation du pass vaccinal dans les lieux publics. «Mais face à la forte transmissibilité d’Omicron, l’application de toutes ces mesures ne sera pas suffisante. Nous aurons forcément besoin, dans les prochains jours, d’élargir les mesures de restrictions en limitant les meetings, les rassemblements, les déplacements et les voyages surtout à l’approche des vacances scolaires. Ce sont, en effet, des mesures qui vont s’imposer et qui seront de plus en plus contraignantes, si on continue à tarder à se faire vacciner». 


Préconiser le télétravail dans la mesure du possible

Pour faire face à la propagation du variant Omicron, connu pour sa grande contagiosité, les spécialistes recommandent aux employeurs de préconiser de nouveau le travail à distance. «Limiter les déplacements notamment l’adoption du télétravail est une bonne option pour freiner la propagation du variant Omicron», affirme Dr Hamdi. Même son de cloche auprès de Dr Afif. «Il faut de nouveau adopter le télétravail quand cela est possible. Malheureusement, pour certains métiers cela est impossible. Il s’agit des catégories sociales les plus vulnérables et qui ont été les plus touchées par la crise sanitaire», indique-t-il.
Pour rappel, lors du déclenchement de la pandémie en mars 2020, de nombreuses entreprises avaient adopté le télétravail. Un mode qui a bien marché pour de nombreuses sociétés, permettant même une hausse de productivité et une meilleure protection contre le virus.

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