La liste des finalistes marocaines du programme WIA54 a été dévoilée le mardi 30 novembre au siège de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), partenaire de Women In Africa (WIA), initiatrice du programme. Dans son mot d’ouverture, Aude de Thuin, fondatrice et présidente de WIA, a souligné : «Nous avons souhaité être présents au Maroc, car Women In Africa y a identifié cette année un plus grand nombre de candidates que les années précédentes. Des candidates que nous voulons mettre à l’honneur en mettant en lumière leurs potentiels et leurs réussites. Pour ce faire, WIA a choisi pour cette 5e édition de les faire accompagner par un groupe de mentors de renom qui comprend plus d’hommes que de femmes». À travers cette nouvelle expérience, WIA entend envoyer un message : les idées novatrices portées par des entrepreneures et appuyées par des entrepreneurs sont un levier de développement du pays et du continent, comme l’a précisé Thuin. Au total, ce sont 540 startups africaines qui composent la promotion de l’édition 2021 du programme WIA54, dont huit Marocaines : Fatima-Zohra Hakam, fondatrice de ZORA ; Souhair Bouallala, fondatrice de Bebdary ; Aida Kandil, fondatrice de MyTindy ; Hasna Afounnas, fondatrice et présidente de Iziproteine ; Rhita Benjelloun, fondatrice de Rhita créations, Mariam Minhaj, co-fondatrice de M4Nature ; Yasmine Jtioui, fondatrice de Jobwinwin ; Salma Bougarrani, cofondatrice et directrice générale de Green Watech. Elles sont déterminées à accompagner le développement du Maroc et au-delà lors de la présentation de leurs projets. Notons que Salma Bougarrani a été élue révélation développement durable de la promotion WIA54-2021.
Au moins 10.000 femmes à accompagner d’ici 2030
En multipliant par 10 le nombre de femmes accompagnées, WIA a entamé une nouvelle phase de son plan de développement. Objectif : accompagner au moins 10.000 femmes d’ici 2030, soutenir indirectement la création de plus de 100.000 emplois et développer des solutions pour répondre au besoin de financement des entrepreneuses africaines.Autre nouveauté qui a marqué cette édition, de nouveaux secteurs font leur apparition dans la liste des secteurs retenus, à savoir l’environnement, la fintech, le digital et l’intelligence artificielle. «Des secteurs qu’on croyait réservés pacifiquement aux hommes», se désole la militante des droits des femmes.Prenant part à cette évènement, Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM, a tenu de renforcer l’idée selon laquelle «la croissance du Maroc et du continent passe incontestablement par l’autonomisation des femmes, qui restent aujourd’hui faiblement intégrées au marché de l’emploi», rappelant par la même occasion, le taux préoccupant du de chômage féminin qui avoisine les 16,2% contre 10,7% pour les hommes au Maroc. Un autre chiffre éloquent soulevé par Tazi : les sociétés cotées comptent seulement 17% de femmes d’administrateurs et la proportion de femmes dirigeantes a atteint 12,8% seulement en 2019. «Aujourd’hui, il est temps de remédier à cette situation d’autant plus qu’une réduction de 25% de l’écart entre les niveaux d’activité des hommes et des femmes conduirait à une hausse du PIB par tête variant entre 5,7% et 9,9%, selon l’étude menée, en mars 2021, par ONU Femmes Maroc et la Direction des Études et des Prévisions financières», a-t-il signalé.Toujours selon Tazi, l’entrepreneuriat féminin reste au cœur des priorités de la CGEM : «Nous portons aussi ce sujet avec conviction. Dans son Livre Blanc publié en octobre dernier, notre Confédération apporte des recommandations et des mesures concrètes pour encourager les femmes à entamer l’aventure entrepreneuriale plus aisément». Parmi ces recommandations, citons la sensibilisation des jeunes filles à l’entrepreneuriat, au niveau des programmes éducatifs à travers des événements sur toutes les régions du Royaume ; l’accès aux services financiers en simplifiant les procédures de crédits et l’accélération de la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’inclusion financière. Dans la même optique, la Confédération a également mené, ajoute la même source, plusieurs actions opérationnelles de sensibilisation pour la promotion de l’égalité professionnelle H/F comme son adhésion au Collectif «Parité Maintenant». Des actions qui sont en parfait alignement avec le programme WIA54 et les recommandations du NMD.
Accès à un programme d’incubation pour les finalistes
Laura Kakon, directrice de la croissance et de la stratégie à Honoris United Universities, partage la même conviction allant dans le sens que le leadership et l’entrepreneuriat féminins sont des axes majeurs pour transformer le continent. «En tant que partenaires académiques de WIA, nous sommes fiers d’accompagner les lauréates à travers notamment des bourses d’études», a-t-elle indiqué. L’occasion pour Kakon d’annoncer l’engagement du groupe d’offrir aux finalistes de WIA Maroc l’accès à un programme d’incubation dédié à l’entrepreneuriat.Imad Haddour, managing, director Africa-Inetum, estime, de son côté, que ce prix est «représentatif» et «révélateur» des enjeux d’actualité pour les femmes, les hommes et les organisations. «En 2021, nous avons proposé pour la 2e année consécutive un parcours de formation, les ”open training d’Inetum” pour sensibiliser la communauté WIA à la digitalisation à travers une série de webinars centrés sur un sujet tech : smart city, e-commerce, sécurité informatique…», fait-il savoir.À noter que le programme de mentorat dédiée débutera en janvier pour prendre fin le mois de juin 2022.