La montée des cas de la Covid-19 depuis quelques semaines remet sur la table l’éventualité de l’administration de la quatrième dose du vaccin anti-Covid-19 aux personnes vulnérables. Effectivement, lors de la session des questions orales du 14 juin dernier, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, a indiqué que «les personnes vulnérables ayant reçu la troisième dose du vaccin anti-Covid-19 depuis plus de 6 mois pourraient recevoir une dose booster». Pour le moment, aucun changement n’a été apporté officiellement par le ministère de tutelle au protocole national de la vaccination, mais le sujet sera prochainement traité par le Comité national de la vaccination anti-Covid-19, comme le confirme au journal «Le Matin» Dr Said Afif, membre dudit Comité.
Ce dernier explique que l’administration de la quatrième dose aurait pour objectif de protéger davantage les personnes vulnérables et plus à risque de développer des formes graves de la maladie en cas d’infection. La même explication nous a été fournie par Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé. L’expert indique que des recherches menées à l’échelle internationale ont démontré que la quatrième dose permet de réduire jusqu’à 80% le risque des formes graves et de décès chez les personnes âgées et celles ayant des maladies chroniques. À ce propos, Dr Hamdi lance un appel aux autorités concernées pour ouvrir l’accès à la quatrième dose aux personnes considérées comme «très vulnérables» et chez qui la résistance au virus par le vaccin baisse avec le temps. «Il s’agit, entre autres, des personnes qui ont reçu une greffe d’organes, celles souffrant d’hémodialyse ou d’un cancer», souligne-t-il.
Et d’ajouter qu’il est aussi fortement recommandé d’injecter la quatrième dose aux patients qui prennent des médicaments réduisant leur immunité. Pour appuyer son point de vue, Dr Hamdi clarifie qu’il a été constaté au niveau des laboratoires de recherche internationaux que les anticorps baissent considérablement quelques mois après l’injection de la troisième dose, ce qui constitue un danger pour les «très vulnérables». L’accélération de la troisième dose, une urgence pour le Maroc Les deux spécialistes contactés par «Le Matin» s’accordent à affirmer que l’imminente quatrième dose est nécessaire pour plus de protection de la population. Ils notent, en revanche, qu’au Maroc, les efforts doivent être convergés d’abord pour accélérer l’injection de la troisième dose à la population. «À ce jour, seulement 21% de la population cible ont reçu leur troisième dose, ce qui est décevant au regard de tous les efforts qui ont été menés dans notre pays en matière de vaccination», regrette-t-il. Pis encore, le spécialiste ajoute que plus de 2 millions de personnes âgées de plus de 60 ans n’ont pas encore reçu leur troisième dose.
Un chiffre alarmant partant du principe que ce sont ces personnes-là, aux côtés de celles ayant des maladies chroniques, qui sont plus à risque de développer des formes graves de la maladie et d’être admises en réanimation. Interpellé à ce propos, Dr Hamdi souligne à son tour que ces personnes doivent recevoir d’urgence leur troisième dose pour éviter des complications en cas de contamination. À ce titre, Dr Hamdi tient à préciser que c’est grâce à la vaccination et à l’immunité acquise via la maladie que le taux de décès est resté faible malgré l’augmentation des cas confirmés enregistrés depuis quelques semaines. Par ailleurs, Dr Hamdi tient à rappeler, pour la énième fois, que la protection contre le virus est désormais considérée comme une responsabilité individuelle et que chacun doit prendre ses mesures pour se protéger et protéger son entourage. Outre la vaccination anti-Covid-19, Dr Hamdi insiste sur le port du masque dans les espaces clos pour minimiser les risques de contamination, particulièrement dans ce contexte épidémiologique marqué par la montée des cas de contamination.