Akdital : un programme d’investissements d’envergure

Akdital est le premier groupe de santé privé au Maroc à tester publiquement l’appétit des investisseurs. Mardi 22 novembre, l’acteur de premier plan dans ce secteur a réuni la presse nationale à la Bourse de Casablanca. La société, qui dispose de 2.500 collaborateurs, a obtenu, la veille, le visa de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) pour son introduction en Bourse (IPO). Une opération qui porte sur un montant maximum de 1,2 milliard de DH. 2,66 millions d’actions seront créées via augmentation de capital et 1,33 million d’actions seront cédées par les actionnaires actuels du groupe.

Akdital, premier groupe de santé privé au Maroc

Le groupe, qui avait démarré son activité à Casablanca en 2011 avec une capacité initiale de 50 lits, revendique la position de leader de la santé privée au Maroc et prévoit d’accélérer la cadence de son développement. Il projette ainsi d’atteindre, d’ici la fin de l’année, un chiffre d’affaires de 1,1 milliard de dirhams, et de le doubler d’ici 5 ans. Pour y parvenir, le groupe démarre un programme d’investissements «d’envergure» en vue de constituer un groupe de santé privé aux standards élevés. Sa recette ? Procéder à des acquisitions d’établissements existants pour lesquels il opère des mises à niveau ou des restructurations profondes. «Le groupe Akdital est désormais précurseur avec un réseau de 15 établissements de santé dotés d’une capacité de 1.602 lits, soit plus de 15% de l’offre nationale privée (…). Nous prévoyons l’ouverture dans quelques semaines d’un hôpital privé et un centre d’oncologie à Salé. Celui-ci sera doté d’une capacité totale de 220 lits», a souligné Rochdi Talib, PDG du groupe.

«Ce chantier, désormais objet de toutes les attentions, suit la feuille de route édictée par le Souverain qui vise, en priorité, à étendre, d’ici la fin 2022 au plus tard, la couverture médicale obligatoire, de sorte que 22 millions de bénéficiaires additionnels accèdent à l’Assurance maladie de base qui couvre les frais de soins, de médicaments, d’hospitalisation et de traitement», a-t-il ajouté. Akdital opère actuellement 15 infrastructures de santé multidisciplinaires à travers le Royaume : Casablanca (8), El Jadida (2), Agadir (2), Tanger (2) et Safi (1), représentant une capacité de 1.602 lits, soit plus de 15% de l’offre nationale privée.

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Akdital table sur une expansion à coup d’acquisitions

En 2020, le groupe ouvre son capital à hauteur de 20% à Mediterrania Capital Partners, société de capital-investissement indépendante gérant actuellement deux fonds d’investissement généralistes (MC II et MC III) dédiés au capital développement au Maghreb et en Afrique subsaharienne (Côte d’Ivoire, Cameroun et Sénégal). Début 2022, le groupe Akdital, tout en poursuivant son développement, formalise l’externalisation du développement, de la détention et de la gestion des actifs immobiliers accueillant les établissements de soins dans le cadre d’une joint-venture avec des opérateurs reconnus : Aradei Capital et BFO. «Le Groupe optimise ainsi ses ressources financières et leur allocation pour se concentrer sur son cœur de métier, l’exploitation d’unités hospitalières».

Rochdi Talib, PDG du groupe Akdital : Mon rêve est de voir des Marocains bien soignés et qui se portent très bien

Le Matin : Quelles sont vos ambitions pour les dix prochaines années ?

Rochdi Talib : Nous sommes le premier groupe de santé à s’introduire en Bourse et nous espérons être une locomotive pour d’autres groupes qui vont faire pareil que nous ou mieux. Notre objectif final c’est de prendre soin de nos compatriotes, dans les meilleures conditions et avec des plateaux techniques qui répondent aux normes internationales. Je vois des groupes qui sont en train de naître au Maroc, et c’est rassurant pour l’avenir de notre pays, d’autant plus que le Budget de l’État dédié à la santé a augmenté de façon assez significative ces derniers temps. Mon rêve est de voir des Marocains bien soignés et qui se portent très bien. Car un peuple en bonne santé est un peuple beaucoup plus productif.

Votre offre de soins est assez globale, mais vous êtes en train de déployer des spécialités complètement nouvelles…

Notre groupe est dans la multidisciplinarité, ce qui veut dire que nous traitons toutes les pathologies qui puissent exister (…). À Bouskoura, nous allons inaugurer dans quelques semaines «La clinique du bien-être». D’une capacité de 100 lits, ce projet pilote va prendre en charge une population de plus en plus nombreuse, celle des personnes âgées. Je note ici que la population marocaine est en train de vieillir, et avec l’âge, les pathologies qui accompagnent cette espérance de vie augmentent, notamment les pathologies neurovégétatives et dégénératives et la dégénérescence neurologique. Il faut dire que beaucoup de personnes âgées se portent bien physiquement, mais mentalement, malheureusement, elles sont complètement «déconnectées», étant atteintes d’Alzheimer ou de démence, entre autres. Il faut donc préparer des centres adaptés à ce genre de patients pour pouvoir leur offrir des soins dans les règles de l’art.

Des ambitions pour le marché africain ?

Nous allons d’abord achever le parcours au Maroc, à travers l’atteinte des endroits où le groupe n’est pas encore présent, à savoir le Sud marocain et puis sortir, pourquoi pas, à l’international, surtout à l’échelle africaine.

Des projets particuliers pour le Sud marocain ?

Nous sommes en pourparlers actuellement avec certaines autorités au niveau de Dakhla, et j’espère que cela aboutira dans les mois à venir…

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