Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Culture

Deux artistes ivoiriens célèbrent Rabat, capitale africaine de la culture à travers l’exposition «Perceptions»

L’Espace Expressions CDG accueille, du 7 juillet au 12 septembre, l’exposition des deux artistes ivoiriens Armand Boua et Yéanzi, organisée par la Fondation CDG et la Fondation Montresso. «Perceptions», fruit d’une résidence artistique à Marrakech, est l’intitulé de cette prestation qui fête Rabat, capitale africaine de la culture.

Deux artistes ivoiriens célèbrent Rabat, capitale africaine de la culture à travers l’exposition «Perceptions»
Portrait de Yéanzi

L’exposition «Perceptions» offre à voir le travail de deux artistes empreint de créativité, de richesse idéelle et d’inspiration foisonnante. Leur point commun est la ville d’Abidjan où ils ont grandi et appris les arts plastiques à l’École nationale des beaux-arts d’Abidjan. Comme ils sont liés par le choix de la thématique du portrait.
«Armand Boua traite de la condition humaine. Ses œuvres révèlent ainsi les figures sans formes d’enfants oubliés, témoignant de la violence qui continue de caractériser les luttes politiques en Afrique de l’Ouest. Son travail sur les enfants est inspiré de scènes de rue où les migrations urbaines créent des enchevêtrements ethniques, linguistiques, culturels et sociaux», indique-t-on dans le texte du catalogue. Un travail qui a valu à ces œuvres de faire partie de la collection permanente du Minneapolis Institute of Art. Armand Boua a, aussi, participé à la neuvième édition de la Biennale de Dak’art en 2010, ainsi qu’à la seconde édition du programme «In-Discipline» en 2019 présentée à Marrakech à l’espace d’art Montresso.

De son côté, Yéanzi poursuit, depuis 2013, un travail personnel en utilisant la matière plastique qu’il fait fondre, modifiant son rapport au genre. À ce propos, il précise que «le plastique est un des plus grands fléaux de notre terre, c’est un sujet d’actualité. Chacun peut y voir ce qu’il ressent, moi je voulais des matériaux qui parlent aux gens, cela fait référence à un problème écologique, cela fait partie du quotidien. Je suis également fasciné par le feu, la flamme qui purifie, la lumière qui illumine le monde». Ainsi, à travers le portrait, qui est au cœur du travail de Yéanzi, celui-ci révèle en filigrane la personnalité d’individus à la double identité, utilisant régulièrement des noms d’emprunt.

Mais, il faut dire que les deux artistes, Armand Boua et Yéanzi, interrogent l’activité de nos villes et l’interaction de ses habitants avec la rue permettant le maintien et le développement de la vie. «Leurs œuvres sont des chansons urbaines faisant écho au quotidien des cités et de ses quartiers. On devine l’animation et l’occupation de la rue et ses pluralités de formes : ambulantes, sédentaires, temporaires, permanentes… on devine aussi l’inclusion ou l’exclusion sociale qui en découlent». Ce regard croisé des deux plasticiens montre la grande richesse et la diversité des identités urbaines avec la dynamique universelle de ces paysages urbains que les artistes restituent petit à petit dans leurs œuvres.

Cheminement de leur démarche

Pour la réalisation de leurs portraits, les artistes récupèrent la matière dans la rue. Les journaux et les cartons pour Armand Boua, les déchets plastiques pour Yéanzi. Leur processus de création débute par une déambulation dans les quartiers, un petit appareil photo en poche, des plans larges, des portraits, des photos d’ambiance… l’œuvre se construit pas à pas, pour après restituer l’essence de ces villes et figurer les relations des hommes avec leur espace et leur territoire.
Chacun propose une interprétation de ces images. Pixellisé ou sous la forme d’anamorphose, le portrait ainsi déconstruit impose au regardeur une certaine distance, un temps d’attention.

Lisez nos e-Papers