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Augmentation des décès dus à Omicron : Moins virulent et moins létal ne veut pas dire inoffensif !

Alors que l'on croyait, avec Omicron, développer une forme bénigne de la Covid-19, voilà que ces derniers jours le nombre de décès augmente sous l'effet des nouvelles contaminations. Comment expliquer cette situation ? Réponse avec les experts.

Augmentation des décès dus à Omicron : Moins virulent et moins létal ne veut pas dire inoffensif !
Source : Calcul de Dr Said El Kettani sur la base des statistiques de worldmeter Covid-19

Les contaminations quotidiennes à Omicron augmentent, les décès aussi. Durant la semaine du 17 au 23 janvier, 156 personnes ont perdu la vie à cause de la Covid-19, contre 65 pour la semaine du 10 au 16 janvier. Comment expliquer cette augmentation des décès quotidiens, si le variant Omicron est moins virulent que le Delta ? D’après Mouad El Mourabit, coordinateur du Centre national d'opérations d'urgence en Santé publique, cette situation était prévue, car les gens ont sous-estimé le nouveau variant. «Moins virulent et moins létal ne veut pas dire inoffensif. Le variant Omicron peut aussi être responsable de formes graves ou de décès. En voyant à quel point les gens se sont relâchés lorsqu’ils ont entendu qu’Omicron n’était pas aussi dangereux que le Delta, nous nous attendions à ce que le nombre de décès augmente», déclare au «Matin» Mouad El Mourabit. Ce dernier affirme également qu’il est normal d’enregistrer plus de morts lorsque le nombre d’infections est très important. «Il faut arrêter de sous-estimer le virus et le prendre au sérieux en respectant les mesures barrières. Nous nous attendons à enregistrer une nouvelle augmentation du nombre de décès les deux prochaines semaines.

Mais nous sommes pratiquement certains de ne pas atteindre le record enregistré durant la deuxième vague du Delta», assure-t-il. De même, Dr Said El Kettani, médecin interniste libéral, qui suit de près l'évolution de la pandémie, a souligné qu’il est exact que le nombre des décès a considérablement augmenté la semaine dernière, mais nous sommes encore loin du nombre record de 766 enregistré sur la semaine du lundi 16 au dimanche 22 août 2021. «Lorsque nous comparons la progression des nouveaux cas avec celle des décès entre novembre 2021 et janvier 2022, nous constatons que le nombre d’infections a été multiplié par 58 alors que pour le nombre de décès le facteur multiplicateur n’est que de 5 ! Et c’est là où l’analyse du taux de létalité devient intéressante. Par ailleurs, nous constatons que l’actuelle vague commence à diminuer de sa force progressive et à s’essouffler. Peut-être que nous nous rapprochons du pic de la troisième vague !», signale Dr Kettani. Et d’ajouter que «le taux de létalité global est en baisse constante depuis le début de la pandémie. Il est actuellement inférieur à 1,4%.

Lorsque nous analysons le taux au quotidien, nous constatons que lors du pic de la deuxième vague, c’est-à-dire en août 2021, ce taux était constamment supérieur à 1% et atteignait même 1,7%. Lors de cette troisième vague, le taux de létalité quotidien est constamment inférieur à 0,5%. Donc, très probablement s’il est responsable des décès actuels, Omicron est moins virulent». Par ailleurs, le médecin estime que pour répondre scientifiquement à la virulence de ce variant, ces chiffres doivent être séparés entre les malades Delta et les malades Omicron avec toutes leurs caractéristiques démographiques, cliniques, biologiques et thérapeutiques. Des données qui ne sont pas disponibles pour le moment. Concernant le profil des personnes qui perdent la vie suite à leur infection à la Covid-19, Mouad El Mourabit affirme qu’il s’agit généralement de patients avec des facteurs de risque ou des personnes non vaccinées ou incomplètement vaccinées. Ceci dit, certains individus, bien qu'ils soient vaccinés et sans facteurs de risque, peuvent développer une forme rare de la maladie et décéder. Mais c’est très rare, d’où l’importance du respect des gestes barrières.
 

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