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Banque mondiale : 10 milliards de dollars de financement climatique pour la région MENA

La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord est la zone qui reçoit actuellement le montant le plus faible des ressources destinées à la lutte contre le changement climatique. Ce montant est estimé à 16 milliards de dollars par an, alors que les besoins de financement sont évalués à 186 milliards de dollars. Le groupe de la Banque mondiale s’est ainsi engagé à consacrer en moyenne 35% de ses financements à l’action climatique. Une enveloppe de 10 milliards de dollars est dédiée à la région entre 2021 et 2025. Le Maroc en est parmi les principaux pays bénéficiaires.

Banque mondiale : 10 milliards de dollars de financement climatique pour la région MENA
En 2022, sur un financement de 1,83 milliard de dollars accordé par la Banque mondiale au Maroc, 680 millions sont liés au climat.

Les financements du groupe de la Banque mondiale en faveur de l’action climatique dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) devraient atteindre 10 milliards de dollars entre 2021 et 2025. Ils soutiendront des transformations dans les secteurs de l’eau, de l’alimentation, de l’énergie, du développement urbain et du financement, entre autres domaines d’action prioritaire. C’est ce que vient d’annoncer Ferid Belhaj, vice-président pour la région MENA à la Banque mondiale, à l’occasion de la COP27 qui se termine ce vendredi 18 novembre à Charm El-Cheikh, en Égypte.

Le Maroc en est parmi les principaux pays bénéficiaires.

Déjà durant l’année fiscale 2022, close en juin dernier, sur un financement global record de 1,83 milliard de dollars accordé au Maroc, 680 millions sont liés au climat, selon Jesko Hentschel, directeur de la Banque mondiale pour le Maghreb. D’après Ferid Belhaj, la région MENA est la zone qui reçoit actuellement le montant le plus faible des ressources destinées à la lutte contre le changement climatique. Ce montant est estimé à 16 milliards de dollars par an, alors que les besoins de financement sont évalués à 186 milliards de dollars dans les contributions déterminées au niveau national soumises par les pays au titre de leurs engagements climatiques. Le groupe de la Banque mondiale s’est ainsi engagé à consacrer en moyenne 35% de ses financements à l’action climatique et a aligné tous ses flux financiers sur l’accord de Paris adopté lors de la COP21 en 2015. «Ce financement apporte un soutien essentiel pour renforcer la capacité d’adaptation des populations aux dérèglements climatiques et faciliter une transition verte, comme l’illustrent les exemples suivants. Au Maroc, 200.000 producteurs et entrepreneurs agroalimentaires bénéficient d’incitations financières pour se tourner vers des pratiques agricoles climato-intelligentes, tandis qu’en Égypte, un programme de lutte contre la pollution atmosphérique au Caire devrait réduire de 23% les émissions des transports publics», détaille Ferid Belhaj.

En ce mois de novembre 2022, des rapports nationaux sur le climat et le développement sont publiés pour le Maroc, l’Égypte, l’Irak et la Jordanie, définissant les domaines prioritaires dans lesquels il est urgent d’agir pour mettre les pays sur la voie d’un développement plus durable. Pour le cas du Maroc, si le Royaume avance déjà à vive allure vers un avenir sobre en carbone, ce rapport identifie trois enjeux prioritaires en soutien à une action climatique urgente : lutter contre la pénurie d’eau et les sécheresses, améliorer la résilience aux inondations et décarboner l’économie. Il estime à environ 78 milliards de dollars les investissements pour ancrer solidement le pays dans une trajectoire de résilience et bas carbone à l’horizon 2050, dont 23,3 milliards de dollars d’ici 2030. Pour Ferid Belhaj, les pays de la région MENA sont parmi les plus touchés par les dérèglements climatiques et les moins préparés à les affronter : 60% de leur population vit dans des zones souffrant d’un grave stress hydrique, tandis que 75% de l’agriculture régionale dépend des niveaux de précipitations qui, selon les prévisions, devraient diminuer au cours des prochaines décennies et menacer encore plus la sécurité alimentaire.

En Afrique du Nord, 20 millions de personnes pourraient être contraintes de migrer à l’intérieur de leur pays en raison de l’élévation du niveau de la mer, de la réduction des sources d’eau douce, de la baisse des rendements agricoles et de l’avancée de la désertification. «Après l’Égypte, qui accueille la COP27, c’est aux Émirats arabes unis que se tiendra la COP28. Une double occasion pour la région MENA de revitaliser l’action internationale face au changement climatique et de faire porter l’attention sur les besoins de financement et d’assistance des pays qui la composent», indique Ferid Belhaj.
 

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