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Ramadan : la grille d’Arrabia est réalisée en interne avec des moyens modestes (Bassim El Hour )

Depuis son lancement en 2005, la chaîne «Arrabia» est passée par plusieurs étapes, se cherchant une image lui conférant une identité qui peut la distinguer et mettre en exergue les efforts assidus de son équipe restreinte, mais pleine d’ambition et de volonté. Bassim El Hour, un des piliers de cette petite équipe, nous parle, dans cet entretien, de la nouvelle programmation de la chaîne, réalisée spécialement pour le mois sacré. Sachant que ce journaliste et producteur de programmes a, à son actif, une série d’émissions, notamment «Aâlam Al Maghrib» qu’il a réalisée avec des personnalités ayant marqué la scène culturelle et politique marocaine, suite à laquelle il avait fait la série documentaire «Bladi» sur les sites touristiques et écologiques. Pour ce mois de Ramadan, il finalise un documentaire spécial sur feu Driss El Khour

Ramadan : la grille d’Arrabia est réalisée en interne avec des moyens modestes (Bassim El Hour )
Bassim El Hour.

Le Matin : La Chaîne «Arrabia» s’est donné un nouveau look en ce mois sacré. Parlez-nous un peu de cette programmation que vous avez consacrée au Ramadan ?

Bassim El Hour
: Pour ce mois du Ramadan, et surtout après ce retour progressif à la normale, nous avons décidé de rencontrer le public marocain avec une touche spéciale. C’est la première fois, peut-être, que nous nous concentrons davantage sur la grille ramadanesque et nous saisissons cette occasion pour nous distinguer.

Est-ce dans un but de compétitivité ?

Pour une Chaîne thématique et culturelle, on ne peut pas parler de compétitivité avec d’autres chaînes qui sont généralistes. Notre défi était de réaliser des émissions exceptionnelles qui accompagnent les orientations culturelles et cognitives sur lesquelles travaille la Chaîne tout au long de l’année.

Donc, il y a des émissions permanentes qui ont été conçues avec des thématiques en harmonie avec le Ramadan. En plus d’autres programmes inédits réalisés spécialement pour ce mois, à l’instar du documentaire que nous sommes en train de finaliser sur le regretté journaliste et écrivain Driss El Khouri. Il y a un autre programme intitulé «Des noms dans la mémoire» sous forme de rencontres avec des intellectuels, des académiciens, des créateurs… puis «Le temps de la culture» qui est le nouveau-né de la Chaîne, entre autres.

Que pouvez-vous nous dire sur le staff de la Chaîne «Arrabia» ?

Il faut d’abord souligner que tous ces programmes sont réalisés avec le staff restreint de la Chaîne et avec des moyens modestes. C’est ce qui distingue «Arrabia» dans cette grille ramadanesque. Car, cette Chaîne n’a pas de productions externes. Tout se fait avec les compétences internes. C’était le défi que nous avons réussi à relever et le succès revient au staff d’«Arrabia» et son directeur Abdessamad Benchrif.

C’est une équipe pratiquement jeune, très ambitieuse et qui a beaucoup de volonté pour faire avancer les choses. Peut-être que la Chaîne «Arrabia» a été la première école pour la pratique professionnelle de la majorité des membres de cette équipe, depuis sa création en 2005. Il faut dire qu’actuellement, ils sont devenus de vrais professionnels dans les différentes spécialités de la profession.

Qu’est-ce qui freine et empêche «Arrabia» d’avancer avec le même rythme que d’autres chaînes étrangères de même spécialité ?

Il faut rappeler que les chaînes thématiques se différencient des chaînes généralistes sur le plan de la programmation et des possibilités, puis sur le plan du mode de gestion et de travail, ainsi que le roulement du travail. Sur le plan des téléspectateurs cibles, il y a aussi une différence. La chaîne généraliste cible tous les publics de tous les âges et toutes les catégories ; alors que la chaîne thématique a un public bien spécifique qu’elle doit satisfaire avec des programmes spéciaux. Ainsi, c’est la thématique sur laquelle elle travaille qui définit l’interaction. Sachant que le public d’une chaîne comme «Arrabia» est très limité. Sans oublier que, malheureusement, notre réalité culturelle montre l’absence d’une politique culturelle claire dans ce sens, malgré la dynamique que connaît ce secteur. Donc, «Arrabia» reste le miroir de cette réalité que connaît la scène marocaine. Bien sûr, il y a des contraintes et des obstacles, comme le manque de moyens et de ressources humaines pour couvrir toutes les activités culturelles et toucher tous les axes d’intérêt culturel. Car, la Chaîne s’ouvre sur tout ce qui a trait aux connaissances culturelles, comme l’histoire, la civilisation, la recherche scientifique, l’environnement, les horizons d’emploi chez les jeunes, entre autres.

Donc, après les étapes antérieures par lesquelles est passée «Arrabia», elle se veut actuellement une chaîne qui peut toucher un large public culturel, à travers des émissions documentaires, des magazines… Cela nécessite des ressources humaines et financières importantes.

Sur quels critères repose le concept de chaque émission ? Y a-t-il une étude préliminaire ?

D’abord, il y a un cahier des charges, dont nous devons tenir compte dans les émissions, même si ce document a besoin d’être revu et reconsidéré. Par contre, il y a certaines choses dans ce cahier des charges qui sont en harmonie avec notre réalité et notre travail sur la culture. Donc, le choix des programmes se fait selon les aspirations du public, puis il y a une étude préliminaire ou un sens professionnel chez chaque producteur dans la Chaîne, qui constitue une motivation pour le choix du sujet adéquat. Que ce soit pour les émissions spécifiques ou celles permanentes et même l’heure de diffusion.

Il y a, aussi, les activités culturelles de toutes sortes comme les festivals, les salons, les occasions comme celle du Ramadan, des fêtes ou autres, qui nous contraignent à prendre des sujets bien précis. Sans oublier que nous devons travailler en harmonie avec notre environnement, constitué de nos acteurs culturels individuels ou institutionnels, en plus des personnes qui s’engagent dans l’action culturelle de manière militante. Ce sont ces limites qui poussent au choix des sujets en concordance avec les moyens de la chaîne et avec le cahier des charges en exigences raisonnables et logiques.

Et pour le taux d’audience de cette chaîne ?

Il est difficile de parler de l’audience. Car, ce n’est pas l’objectif de la chaîne. Ce qui nous intéresse n’est pas le nombre du public, mais son interaction avec ce que nous présentons. Ce public est constitué par une partie comportant différentes catégories sociales, et par un public spécifique qui est l’élite intellectuelle. Le but est de combler le fossé entre l’acteur culturel et le large public. 

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Les programmes

Le magazine «MaâaTaroub» de Taroub Al Bayati, «Ya Mouja Ghanni» de Dalal Seddiki, «Atlas Al Maghrib» de Hamid Marjani, «Al Bahit» de Younes Bettioui, «Al Moubdioun» de Alaeddine Al Watani, «Al Matahif» de Jalila Al Hadfaoui, «Ecologica» de Laila El Kharouaa, «Marrou min Houna» de Yasmine Derhourhi, «Asmae Fi Dakira» de Fatima Yahdi, «Al Hadra Alik» d’Imane Kada.

 

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