La bancaire BCP est une valeur à accumuler selon BMCE Capital Global Research (BKGR). La banque devrait, en effet, afficher des résultats en nette progression en 2022, selon les analystes du BKGR. «Suite à une année 2021 marquée par un provisionnement de près d'un milliard de DH relatif aux dations en paiement, la Banque Centrale Populaire (BCP) devrait afficher des résultats en forte hausse en 2022 (un RNPG en progression de +54%) suite principalement à la non-récurrence de cet élément ainsi qu’à la bonne tenue attendue de l’activité d’intermédiation», notent-ils.
En termes de perspectives, ajoute BKGR, les efforts stratégiques du groupe devraient se focaliser sur différents axes dont la transformation digitale, le renforcement de l’efficacité commerciale, l’amélioration de la structure des coûts, la maîtrise du coût du risque et la poursuite du développement de la BDI. BKGR fait ainsi ressortir cinq forces pour la banque. D’abord, BCP est positionnée en tant que premier collecteur de l’épargne au Maroc avec une part de marché de 31% sur le segment des particuliers.
La bonne tenue des filiales métiers au Maroc est également un atout avec 10% de croissance du PNB agrégé en 2021. La banque affiche aussi des ratios réglementaires et un matelas de provisions confortables en 2021. Enfin, la banque a accéléré, l’année dernière, l’enrichissement de son offre digitale. En termes de faiblesses, BCP connaît un taux du coût du risque historiquement élevé, soit «2,1% en 2021 contre une moyenne de 1,1% pour les banques de notre Scope». Le groupe affiche également une progression limitée de 2% du PNB de la banque de détail à l’international. BKGR énumère, par ailleurs, trois opportunités pour le groupe bancaire.
La première concerne la progression anticipée des crédits de trésorerie et reprise probable des crédits d’investissement sur le deuxième semestre de l’année. La deuxième porte sur la poursuite, cette année, de la détente du coût du risque des banques du fait de l’importance projetée des reprises sur provisions forward-looking suite à l’amélioration attendue de la qualité du portefeuille de crédits du secteur. La troisième est la possibilité de réaliser des plus-values en 2022, en cas d’un apport d’actifs à des OPCI/titrisation ou de produits de cession en cas d’externalisation des parts détenues dans un OPCI. Le groupe fait, toutefois, face à quatre menaces. Il s’agit de l’entrée en vigueur de la circulaire relative aux dations de paiement et ventes à réméré qui peuvent conduire à une baisse des fonds propres et des ratios de solvabilité : une pondération de 250% au-delà de 4 ans de détention contre 100% dès la première inscription de l’actif au bilan. La dégradation de la notation de certains pays d’implantation en Afrique comme le Burkina-Faso et le Mali peut représenter un frein, aussi bien que la probabilité de l’entrée en vigueur de la circulaire 19/G courant 2022. Enfin, BCP pourrait être confrontée à une éventuelle montée des risques en cas de dégradation du contexte sanitaire.