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Benmoussa Vs syndicats de l'enseignement : le bout du tunnel dans une semaine ?

Les syndicats de l'enseignement font pression sur le département de tutelle et le gouvernement pour apporter une réponse aux dossiers en suspens et prévoir les crédits budgétaires correspondants avant l'adoption définitive de la nouvelle loi de Finances. Chakib Benmoussa a demandé un délai d'une semaine pour consulter le Chef du gouvernement avant de formuler une réponse.

Benmoussa Vs syndicats de l'enseignement : le bout du tunnel dans une semaine ?
Chakib Benmoussa préside une réunion avec les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur de l’enseignement.

Le dialogue social entre le ministère de l'Éducation nationale et les syndicats les plus représentatifs serait-il arrivé au point mort ? Rien n’est moins sûr, car le département de Chakib Benmoussa a été le premier à prendre contact avec les syndicats et à parvenir à l'accord d’étape du 18 janvier 2022. Or aujourd'hui, c'est surtout le coût budgétaire qu’impliquerait un règlement global de tous les dossiers en suspens qui laisse augurer l'impasse. Au terme de la réunion tenue le lundi 21 novembre avec les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur de l’enseignement (Fédération nationale de l’enseignement-UMT, Syndicat national de l’enseignement-CDT, Fédération libre de l’éducation-UGTM, Fédération nationale de l’enseignement-Orientation démocratique et Syndicat national de l’enseignement-FDT), M. Benmoussa a demandé un délai d'une semaine pour consulter le Chef du gouvernement avant de formuler une réponse.

 

Les revendications des syndicats de l'enseignement 

Trois semaines auparavant, les syndicats avaient souligné dans un communiqué conjoint que les discussions techniques avaient été tranchées au sein de la commission technique mixte qui avait épuisé le temps imparti ainsi que la programmation thématique et que la solution des points en suspens était subordonnée à l'octroi de l'enveloppe budgétaire nécessaire qui reflétera la volonté politique réelle du gouvernement qui, par ses déclarations, n’a cessé d’annoncer que l'enseignement figurait parmi ses priorités.

 

Benmoussa consultera Aziz Akhannouch avant de répondre aux syndicats

Le ministre de l'Éducation nationale a demandé un délai d'une semaine à l’issue de la réunion du lundi pour consulter le Chef du gouvernement et a donné un nouveau rendez-vous aux syndicats pour mardi prochain, soit le 29 novembre. C'est ce que nous a appris le secrétaire général de FNE-Orientation démocratique, Abdellah Ghmimat, dans une déclaration au «Matin».

Quant au déroulement de la réunion de lundi qui a duré quatre heures, M. Ghmimat a indiqué qu'en ce qui concerne le dossier des enseignants contractuels, le ministère n'a pas apporté d'éléments nouveaux et s'en tient à l'approche consistant à entériner le recrutement régional avec le droit de ces enseignants de participer aux concours internes et externes et à la mobilité au niveau national et même de verser leurs salaires à partir de la Trésorerie générale du Royaume (ces salaires figurent actuellement dans la rubrique «Équipement et dépenses diverses» du budget du ministère). «Mais les syndicats ont décliné cette offre du ministère et tiennent à l'intégration des enseignants contractuels dans les rangs de la fonction publique, car ils estiment que ce recrutement régional est une forme de mise à mort de celle-ci», affirme M. Ghmimat.

Le deuxième point abordé lors de cette réunion, poursuit le secrétaire général de FNE-Orientation démocratique, a trait à une offre du ministère concernant ces dossiers :

  • Tout d'abord, le ministère a prévu un budget de 600 millions de dirhams pour augmenter les indemnités complémentaires de quelque 32.000 fonctionnaires, comprenant les enseignants agrégés, les cadres d'orientation et de planification, les inspecteurs et les cadres de l'administration pédagogique.
  • Le second dossier est celui dit de la «cellule 10» ou des enseignants du primaire et du secondaire collégial qui ont été recrutés à l'échelle 9 et sont actuellement à l'échelle 10, alors qu'ils ont plus de 20 ans de service. Pour ces enseignants, les syndicats s'en tiennent à l'application de l'article 112 du statut général actuel qui dispose que tous les enseignants ayant 15 ans d'ancienneté et 6 ans dans le grade accèdent à l'échelle 11.
  • Il y a aussi le dossier des enseignants dits «victimes des deux statuts particuliers de 1985 et 2003» recrutés à l'échelle 7 et 8. Pour cette catégorie, les syndicats revendiquent leur promotion à l'échelle 11 en leur appliquant une durée forfaitaire en années, car beaucoup d'entre eux ont pris leur retraite à l'échelle 10, alors qu'ils étaient sur le point d'accomplir 10 ans de service pour accéder à l'échelle 11.
  • Il existe également d'autres dossiers relatifs à la création du poste d'inspecteur d'agrégation, aux titulaires de doctorat exerçant dans le secteur de l'Éducation nationale, aux assistants administratifs et techniques et aux enseignants du primaire et du secondaire collégial en charge hors de leur cycle, ajoute M. Ghmimat.
  • Il y a aussi le dossier des fonctionnaires exclus de la promotion hors échelle comprenant des enseignants du primaire et du secondaire et des attachés économiques, administratifs et pédagogiques. Pour cette catégorie, le ministère consent à leur promotion hors échelle, pour autant, il conditionne la résolution de ce dossier à la réforme des retraites, sachant que la mise en œuvre de cette promotion hors échelle ne prendra effet que début 2024. «Les syndicats, à leur niveau, ont estimé que cette réponse du ministère n'est pas appropriée, étant donné que la réforme des retraites fait l'objet de négociations au niveau central et non sectoriel, et ont donc décliné cette offre du ministère», nous précise le responsable syndical.
  • Une autre question qui a été abordée lors de cette réunion concerne «l'incitation». «Le ministre avait initialement proposé une approche incitative par individu qui a été refusée par les syndicats, et lors de la dernière réunion, il a proposé une autre formule incitative par établissement scolaire», nous rapporte M. Ghmimat. Dans le détail, cette formule consiste à récompenser l'ensemble du personnel d'un établissement à rendement performant par 10.000 dirhams nets annuellement, dans la limite de 500 établissements la première année et 2.600 établissements l’année qui suit. «Nous, au niveau de la FNE-Orientation démocratique, avons décliné cette approche car l'incitation telle qu'elle est proposée entraînera des problèmes entre les établissements et d'autres liés à la partie qui déterminera les critères objectifs de sélection : tous le personnel d'un établissement sélectionné a-t-il vraiment les mêmes performances et au contraire celui d'un établissement non sélectionné est-il non rentable dans sa totalité ?» se demande M. Ghmimat, précisant que la vraie incitation, d’après les syndicats, passe par une augmentation des salaires, le règlement de tous les dossiers et l’instauration d’un 13e mois, comme cela est en vigueur dans de nombreux départements.

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