BERD : Le Maroc offre l'un des climats d'investissement les plus stables de sa région

La 31e édition de l’Assemblée annuelle et du Forum des affaires de la BERD a démarré hier à Marrakech pour durer 3 jours. Il s’agit de l’événement le plus important du cycle annuel de cette institution financière internationale dont le tour de table est détenu par 71 pays, dont le Maroc, ainsi que l'Union européenne et la Banque européenne d'investissement. Carton plein dès le premier jour de cet événement qui se tient pour la première fois dans un pays membre sur le continent africain et qui promet la participation d'environ 1.500 décideurs et observateurs du monde entier, tels que de hauts fonctionnaires, des dirigeants financiers, des chefs d’entreprises, des entrepreneurs, ainsi que des représentants de la société civile et des médias internationaux. La première journée a démarré avec la réunion annuelle, à huis clos, des donateurs qui apportent une contribution essentielle aux travaux de la BERD, en fournissant des fonds qui agissent comme catalyseur de ses investissements dans les pays d’opérations, de l’Europe centrale à l’Asie centrale en passant par les régions Sud et Est de la Méditerranée (SEMED).

Le 10 mai a également connu la tenue de plusieurs conférences au Palais des congrès de Marrakech, dont une sur le succès des investissements de la BERD au Maroc et dans la région SEMED et une autre sur les perspectives régionales. À l’occasion de cette réunion annuelle, la Banque européenne a dévoilé le bilan des dix années de présence au Maroc. Depuis le démarrage de ses activités dans le pays en septembre 2012 et jusqu'à fin avril 2022, les investissements cumulés de la BERD dans le Royaume ont atteint 3,26 milliards d’euros, dont 2,8 milliards entre 2015 et 2021, en faveur de 83 projets. Pour la BERD, le Maroc possède l'un des climats d'investissement les plus stables et l’une des économies les plus diversifiées de la région. En termes de croissance, de création d'emplois et d'attraction des investissements directs étrangers, les entreprises marocaines du secteur privé restent les plus actives que leurs homologues des pays voisins. Cependant, précisent les experts de la BERD, la plus grande partie de la valeur ajoutée des investissements au Maroc reste limitée à un nombre relativement restreint d'entreprises au moment où l'État demeure au cœur de l'activité économique. À leurs yeux, les PME (environ 90% des entreprises marocaines) ont du mal à investir, à augmenter la valeur ajoutée, à se développer et à embaucher. «Alors que le Maroc possède l'un des systèmes financiers les plus développés d'Afrique, il fait face à des faiblesses, car ce système est centré sur les banques et manque d'une forte diversification des instruments et des produits.

Environ 28% des entreprises marocaines déclarent que l'accès au financement est une contrainte majeure à leurs opérations», indiquent les économistes de la BERD. C’est ainsi que dans le cadre de sa stratégie pour le Maroc, la Banque européenne a investi 1,6 milliard d’euros dans les institutions financières, en dix ans de présence, dont 1,1 milliard sous forme de lignes de financement, essentiellement, en faveur des entreprises. La BERD soutient le développement du secteur privé et la résilience financière au Maroc grâce à une combinaison de financement, de partage des risques et de renforcement des capacités. Ainsi, la Banque fournit des financements directs ainsi que des financements intermédiés par le biais de lignes de crédit et de fonds de capital-investissement.

L’un des secteurs qui ont bénéficié le plus des interventions de la Banque européenne figure l’économie verte. Les financements verts de la BERD se sont élevés à 728 millions d’euros depuis 2012 au Maroc, dont 273 millions à travers le programme MORSEFF et GEFF, déployés en partenariat avec des banques marocaines, en faveur des entreprises locales. Les engagements cumulés de l’institution dans les infrastructures durables ont, eux, atteint 835 millions d’euros. Par ailleurs, la BERD a appuyé l’entrepreneuriat féminin pour une enveloppe de 35 millions d’euros dans le cadre du programme «Women in Business». Le soutien aux PME comprend également le programme Conseils aux petites entreprises (ASB), qui se concentre sur l'amélioration de la gouvernance d'entreprise, des normes et des pratiques opérationnelles. Quelque 700 sociétés ont jusqu’ici bénéficié de cet accompagnement. Par ailleurs, à fin avril, le Maroc reste le deuxième client de la BERD dans la région SEMED où la banque européenne opère dans 6 pays : Maroc, Tunisie, Égypte, Jordanie, Liban et Palestine. Le Royaume se place derrière L’Égypte qui arrive en tête des pays bénéficiaires des interventions de la banque dans la région arabe, avec au total plus de 8,55 milliards d’euros pour 144 projets. Suivent la Jordanie (1,72 milliard pour 64 projets), la Tunisie (1,45 milliard d’euros/57 projets), le Liban (820 millions d’euros/10 projets) et la Palestine (environ 68,80 millions d’euros/16 projets) où la banque opère depuis mai 2017.