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Le BTP en crise : Les opérateurs réclament le cas de force majeure

Rien ne va plus dans le secteur du BTP. Les opérateurs, qui affirment toujours faire face aux répercussions de la crise sanitaire et de l’envolée de certains intrants et des carburants, réclament une rencontre d’urgence avec le Chef du gouvernement. Leur principale revendication : la déclaration du cas de force majeure pour le secteur. Ce qui permettra aux entreprises BTP de bénéficier de délais supplémentaires pour l’exécution des chantiers.

Le BTP en crise : Les opérateurs réclament le cas de force majeure

Temps durs pour les opérateurs du bâtiment et des travaux publics (BTP). La situation du secteur est tellement difficile que la Fédération nationale du BTP (FNBTP) s’apprête à adresser «très prochainement» un courrier au Chef de l’Exécutif, Aziz Akhannouch, afin de demander une audience. «Malgré les différentes lettres adressées au gouvernement depuis le déclenchement de la pandémie en 2020, nous n’avons eu aucun retour favorable par rapport à nos revendications», déclare au «Matin» Mohamed Mahboub, vice-président de la FNBTP. L’une des requêtes prioritaires de la profession : la déclaration du cas de force majeure dans le secteur. Ce qui permettrait aux opérateurs BTP de bénéficier de délais supplémentaires dans l’exécution des chantiers.

«Plusieurs entreprises traversant des difficultés financières, du fait de la crise, se sont vues confisquer leurs cautions par les maîtres d’ouvrage publics. D'autres ont eu droit à des pénalités de retard. Or ces structures doivent bénéficier de délais supplémentaires pour l’exécution des chantiers, eu égard aux difficultés que connaît particulièrement notre secteur», explique Mahboub. À l’en croire, les défaillances dans le secteur connaissent actuellement une montée en flèche. «Plusieurs entreprises ont déposé leurs bilans, d’autres sont carrément en redressement judiciaire. De même, des opérateurs peinent à rembourser les crédits “Damane Oxygène”, car ils n’arrivent toujours pas à sortir la tête de l’eau», nous confie-t-il. Un coup dur pour l’emploi.

Flambée des intrants et carburants : un surcoût estimé à 20-35%

Autre contrainte, et pas des moindres, le financement bancaire. La profession se plaint de la frilosité des banques à financer les marchés BTP. La FNBTP réclame aujourd’hui une avance de 15 à 20% pour les marchés publics et une fluidité des règlements. La profession demande également une révision des prix des marchés publics, de manière à compenser l’envolée de certains intrants très utilisés comme l’acier et le bitume et faire face à la flambée des prix des carburants. Selon le vice-président de la FNBTP, les opérateurs subissent des surcoûts estimés aujourd’hui entre 20 et 35% du fait donc du renchérissement des intrants et des carburants.
Selon les données du cabinet d’étude Serec, le secteur renferme quelque 5.000 entreprises et emploie plus de 80.000 personnes. Il pèse pour près de 6% du PIB national et investit, en moyenne annuelle, 142 milliards de dirhams.

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