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Festival de la culture soufie: Peintures et calligraphies de Sami-Ali dans une spiritualité indicible

Cet événement, faisant partie de la programmation du Festival, a été organisé par la Galerie Marsam et le Centre international de psychosomatique relationnelle (CIPSE). Dans sa conférence filmée, Sami-Ali a évoqué son travail de calligraphie et de peinture sur les poésies de trois personnalités très connues et dont il s’est imprégné profondément, notamment Al Maarri, Ibn Arabi et Al Hallaj. «Ces peintures représentent un aspect de ma recherche qui établit des liens entre différentes choses, notamment avec l’indicible. Dans le spirituel, si tu ne vois pas l’indicible, tu te disperses.

Donc, ma peinture n’est pas seulement un travail esthétique, mais c’est aussi une quête spirituelle. Pas dans le sens du conformisme, mais une quête spirituelle libre et toujours inventée. Dans notre monde, on est déjà atteint d’une certaine spiritualité qui permet de dire ces choses qui sont dépassées pour leur unité. Le concept de l’indicible peut se trouver dans la pensée, la poésie où il y a la même recherche de la calligraphie. C'est pourquoi je passe d’un médium à l’autre si facilement et avec la même cohérence. Et souvent, l’art, la photographie, la psychosomatique et la littérature peuvent donner lieu à différentes expressions pleines d’amour et de spiritualité», explique Sami-Ali dans sa conférence. À noter que cet originaire d’Égypte vivant en France, considère le Maroc comme sa terre d’adoption sur le plan affectif. Cela a été très important pour son travail, car il vient régulièrement au Maroc pour se ressourcer autour de la culture soufie.

Toutefois, l’exposition de Sami-Ali est présentée avec un texte qui explique le calligramme utilisé et un extrait de la poésie dont il a pris le calligramme, en arabe et en français. «Cet événement est le fruit d’une rencontre dans un concert œcuménique donné à Casablanca par des juifs et des musulmans. Après avoir fait connaissance avec lui, j'ai été très sensible à son travail, pas seulement le propos de ce qu’il présente, mais sa réelle spiritualité et sa sincérité. Parce que beaucoup de gens peuvent approcher le spirituel sans le vivre, mais Sami-Ali le vit vraiment. Lors d’un concert où avaient été interprétées les poésies d’Ibn Arabi, j’ai vu Sami-Ali pleurer. Donc, il est d’une grande sensibilité et sincérité, doublée d’une large connaissance, puisqu’il a traduit trente-deux ouvrages de mystiques et de philosophes très connus. Il se distingue, aussi, par cette double dimension de féru de mysticisme et de philosophe», souligne Khalil Chraibi de la galerie des éditions Marsam.

De son côté, Sylvie Cady, directrice du Centre international de psychosomatique relationnelle, créé avec la collaboration de Sami-Ali, pense que son travail n’est pas du tout coupé de ce qu’il est sur le plan scientifique. «Il y a toujours chez lui une recherche de l’unité, entre l’âme et le corps. Il la vit et la transmet, puisque c’est toute la recherche du CIPSE qu’il a créé. Ce que je trouve extraordinaire chez lui est le fait qu’il a fait la plus grande école de philosophie française, mais il n’a jamais quitté ses racines orientales et a introduit ses racines pour aller plus loin par rapport à d’autres études». Sylvie le considère comme un très grand philosophe oriental. «Sa présence aujourd’hui est un plus pour le festival dans la mesure où il a traduit tous les poèmes soufis. Les tableaux aussi font partie de ce patrimoine et je pense que la magie de Fès va très bien avec ses peintures, sa pensée et tout ce qu’il fait. Ce que je trouve formidable dans ce festival, c’est ce lien entre le présent et le passé, car sans notre passé, on ne peut exister et cela donne à Fès son fondement de spiritualité».
En fin de cet événement remarquable, Arthur Cady, qui chante dans un ensemble de musique classique, a épaté le public en interprétant brillamment des morceaux spirituels d’opéra et d’autres en arabe.

«Ce n’était pas facile pour moi d’apprendre les morceaux en arabe, mais j’ai été aidé pour la prononciation par le chanteur libanais Melkit, avec qui j’ai déjà fait une collaboration lors du dernier Festival des musiques sacrées de Fès. Donc, à partir des traductions, j’ai travaillé le sens des mots avec la sensibilité musicale».

Quand le Mugham d’Azerbaïdjan rencontre le Maqam du Samaa

Dans le foisonnement du programme de cette édition, deux concerts de grande qualité ont subjugué le public de Jnan Sbil. Il s’agit de l’art du Mugham d’Azerbaïdjan, avec les vedettes Kamila Nabiyeva et Miralam Miralamov, représentant la nouvelle génération de cet art. Avec leur technique irréprochable, ils ont envoûté l’assistance à travers leurs voix puissantes. Le festival les a sollicités pour mettre en relief cet art du Mugham qui fait partie du patrimoine immatériel de l’Unesco et dont le centre mondial se trouvant à Bamakou est un partenaire du Festival. Ces maqamat de l’art du Mugham ont été présentées dans la même soirée avec le Samaa Orchetra qui a offert un très beau concert intitulé «Les couleurs de l’âme». Ce dernier orchestre a réuni des musiciens du Maroc et d’autres pays, offrant des Muwashahat et de la Hadra, avec le Mounchid Abdelkader Ghayt. Ce dernier a vécu de beaux moments de communion avec le public présent.


 

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