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Vaccination anti-Covid : bilan globalement positif, la troisième dose cale

Une année après le lancement de la campagne vaccinale contre la Covid-19, la majorité de la population cible a répondu à l’appel pour se protéger contre le virus. Mais après un bon démarrage, le rythme de cette campagne a nettement ralenti, surtout en ce qui concerne la troisième dose. Aujourd’hui, médecins et responsables politiques appellent à redoubler d’efforts pour renforcer l’immunisation avec cette dose de rappel.

Vaccination anti-Covid : bilan globalement positif, la troisième dose cale
L’administration de la première dose a atteint un taux de 100% chez les plus de 75 ans.

Le 28 janvier 2021, le Maroc lançait sa campagne vaccinale contre la Covid-19. En une année, cette campagne a connu des hauts et des bas, avec des périodes où le rythme de vaccination s’est accéléré et d’autres où il a ralenti. Mais, globalement, le bilan est plutôt positif. «La campagne de vaccination a fait un bon démarrage, mais elle a été freinée à plusieurs reprises. Aujourd’hui, nous sommes plutôt satisfaits de l’administration de la première dose qui a atteint un taux de 93,5% chez les 12-17 ans, 76% chez les 18-40 ans, 98% chez les 40-74 ans et 100% chez les plus de 75 ans. En revanche, pour la deuxième dose, les taux sont plus bas en particulier chez les plus jeunes. Seulement 62% des 12-17 ans et 68,5% des 18-40 ans ont fait leur deuxième injection», déclare au «Matin» Said Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination anti-Covid. Ce dernier souligne, par ailleurs, que l’effort le plus important à fournir concerne l’administration de la troisième dose. «Seuls 5% des 18-40 ans ont reçu leur dose de rappel contre 29% chez les 40-74 ans et 41% chez les 75 ans. Pourtant, cette dose est très importante. Plus de 83% des décès enregistrés durant la vague Omicron concernent des personnes qui n’ont pas complété leur schéma vaccinal», souligne l’expert.

Stock de vaccins : 16 millions de doses disponibles

Et c'est au vu de ces chiffres et de bien d'autres que la situation épidémiologique a été au centre d'une réunion du Chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, avec les chefs des partis politiques représentés au Parlement, lundi dernier (www.lematin.ma). Les responsables politiques se sont accordés sur la nécessité pour le gouvernement et les différents partis politiques de continuer à jouer leurs rôles d’encadrement pour la sensibilisation des citoyens à l'importance de la participation massive à la campagne de vaccination pour les groupes non encore vaccinés, tout en renforçant l’immunisation avec la troisième dose de rappel, afin d'éviter d'éventuelles complications en cas d'infection. «Les autorités appellent à la vigilance et à l'implication de tous les acteurs de la vie civile à s'engager dans une campagne de vaccination et en mobilisant les populations à prendre la troisième dose. Cette dose booster nous permet de conserver les acquis nationaux dans la lutte contre la pandémie et surtout de nous prémunir contre toute nouvelle vague. Malheureusement, le nombre de vaccinés pour cette dernière est très timide. Il reste en deçà de nos espérances», se désole Pr Said Motaouakkil, membre du Comité technique et scientifique national contre la Covid. Et d’ajouter que «pour mobiliser plus d'individus à se faire vacciner par la troisième dose, nous devons être plus pédagogues, lutter par tous les moyens contre les fausses idées véhiculées par les réseaux sociaux et le lobby anti-vaccins. Nous devons lutter contre la crainte des gens et les rassurer quant à l'efficacité des vaccins lorsqu’on fait cette dose de rappel. Il faut leur parler du rapport bénéfices/risques des vaccins notamment le peu d'effets secondaires réels.

D'autres mesures incitatives peuvent être prises par les autorités tout en insistant sur le devoir citoyen de chaque individu». Pr Motaouakkil estime que l'engagement des populations dans cette campagne aiderait le pays à sortir de la pandémie, à la population de reprendre une vie normale et aux secteurs socio-économiques à être dynamisés.

De son côté, Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé, assure que pour aider le Maroc à ouvrir ses frontières sans crainte, les citoyens doivent bien se protéger en complétant leur schéma vaccinal. «Avec l’émergence d’Omicron, on s’est aperçu que deux doses ne sont pas suffisantes pour se protéger. Elles n’assurent que 30% de protection contre l’infection et 70% contre les formes graves et les décès. Alors qu’avec une troisième dose, on est protégé à presque 75% de l’infection et à plus de 90% contre les formes graves et les décès.

La troisième dose nous assurera une protection individuelle pour les années à venir», indique notre interlocuteur. «À moins qu’un nouveau variant plus virulent qu’Omicron n’apparaisse, ce qui est peu probable, compléter son schéma vaccinal permettra aux gens de vivre normalement. Les mesures restrictives ne seront plus nécessaires. Malheureusement, ceux qui refusent de le faire courent le risque d’attraper des formes graves ou de carrément perdre leur vie», prévient Dr Hamdi. Il est à noter que le Maroc continue de recevoir des arrivages de vaccins et dispose actuellement d’un stock «confortable». Celui-ci dépasse les 16 millions de vaccins, dont 3 millions Pfizer et 13 millions Sinopharm.

 

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