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Campagne de vaccination : Le défi de la troisième dose

Depuis octobre 2021, près de 5 millions de Marocains ont reçu leur troisième dose. Un chiffre en deçà des espérances. Alors que tous les scientifiques et politiques s’accordent à dire que cette dose de rappel est l'arme efficace pour mettre fin à cette pandémie et retrouver une vie normale, des citoyens sont toujours réticents.

Campagne de vaccination : Le défi de la troisième dose
Il est urgent d’unir les efforts pour convaincre les 550.000 personnes de plus de 75 ans de prendre leur troisième dose.

Compléter le schéma vaccinal de l’ensemble de la population cible pour retrouver une vie normale, c'est la préoccupation du moment. Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, s’est d’ailleurs réuni mercredi dernier avec les représentants des centrales syndicales pour les appeler à accompagner les efforts déployés dans ce sens en sensibilisant l’ensemble des fonctionnaires et salariés quant à la nécessité de parachever le schéma vaccinal, en particulier la troisième dose de rappel. De leur côté, les médecins appellent à améliorer la communication avec l’ensemble des citoyens pour convaincre le plus grand nombre de faire la troisième dose.

Contacté par nos soins, Dr Moulay Said Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination anti-Covid, affirme que l’ensemble des parties prenantes doit travailler en collaboration pour atteindre notre objectif d’immunité collective et sauver plus de vies. «En tant que président de la Société marocaine des sciences médicales (SMSM) et de la Fédération nationale de la santé (FNS), j’estime qu’il fallait consulter d’abord les médecins qui sont en première ligne face à la pandémie pour décider ensemble des mesures à appliquer par les centrales syndicales. Nous ratons souvent notre communication avec le citoyen, car les différentes parties prenantes ne sont pas toujours impliquées en même temps», déclare Dr Afif. Et d’ajouter que «les citoyens doivent comprendre que la troisième dose est très importante pour éviter une forme grave de la maladie. Bien qu’il ait été prouvé que le variant Omicron est moins virulent et que les cas sont aujourd’hui en baisse, nous continuons d’enregistrer plus de 60 cas graves qui sont admis en réanimation dont le tiers décède, justement parce qu’ils n’ont pas pris leur dose de rappel».

L’expert souligne, par ailleurs, que l’effort à fournir en communication est énorme puisque seuls 5% des 18-40 ans ont reçu leur troisième dose contre 29% chez les 40-74 ans. «Les moins de 60 ans qui refusent de compléter leur schéma vaccinal risquent de contaminer les plus âgés, ce qui représente un vrai danger pour notre système de santé. Sans parler des plus de 75 ans qui n’ont toujours pas reçu leur dose booster. Nous sommes passés de 100% de la deuxième dose à 41% de la troisième. Ce sont pas moins de 550.000 personnes qui doivent se faire rapidement vacciner», alerte-t-il.

Pour sa part, Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé, assure que la troisième dose est un vrai rempart face à Omicron contre les formes graves et les décès. «La troisième dose divise le risque d’infection par 3 à 4, et celui de la réinfection par 5, ce qui joue un rôle important pour mieux contrôler la propagation virale. Des estimations comparent même l’effet de la dose booster sur la transmission du virus à un confinement. Elle réduit également de 54 à 68% du risque de souffrir des symptômes du Covid-long qui touche entre 5 et 30% des personnes contaminées y compris celles asymptomatiques. Aussi, la troisième dose prise par les deux parents réduit le risque de contamination de leurs enfants de 58%», explique Dr Hamdi. Ce dernier rappelle, en outre, que plusieurs larges études ont prouvé que les effets secondaires liés à la troisième dose sont similaires à ceux de la deuxième dose, sinon moindres pour certains symptômes.

«Toutes les études menées après l’administration de milliards doses vaccinales ont montré que les risques de maladies et affections liées à la maladie de la Covid-19 sont tous plus élevés, des fois jusqu’à 40 fois plus, à cause de l’infection comparativement à la vaccination», souligne le médecin. «La troisième dose est un tremplin des personnes et des pays vaccinés vers moins de morts, moins de perturbations sociales, moins de contraintes économiques et plus de libertés. C’est aussi, à côté de quelques mesures barrières, notre arme efficace, pour mettre fin à cette pandémie», poursuit-il. Dr Hamdi affirme, par ailleurs, que les pays bien vaccinés connaîtront dès la fin de la vague Omicron, et au moins jusqu’à l’hiver prochain ou la fin de la pandémie, une baisse de transmissibilité du virus due à la large vaccination, sauf mauvaise surprise d’émergence d’un nouveau variant plus dangereux qu'Omicron. L’expert indique que ce dernier risque continuera de planer sur la planète tant que la pandémie existe, et c’est pourquoi d’ailleurs il ne faudrait pas baisser la garde, ni délaisser complètement les mesures barrières individuelles et collectives.

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Troisième dose pour les adolescents : des discussions en cours en Europe, mais rien au Maroc !

L'Agence européenne des médicaments (EMA) a entamé, il y a quelques jours, l'examen d'une demande de Pfizer et BioNTech pour l'administration d'une dose de rappel du vaccin anti-Covid aux jeunes de 12 à 15 ans. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC, selon son acronyme anglais) a publié, mardi dernier, un rapport indiquant que la vaccination de rappel renforçait bien la protection contre l'infection symptomatique au coronavirus, par rapport à la primo-vaccination. Il soulignait toutefois qu'il n'existait actuellement que trop peu d'éléments démontrant un éventuel affaiblissement de l'immunité des adolescents après la primo-vaccination.

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