Si le mois d’octobre est dédié à la sensibilisation aux cancers féminins, il est aussi important de rappeler que de nombreux enfants sont touchés aussi par cette maladie. Bien qu’ils soient moins fréquents, les cancers pédiatriques sont difficilement dépistables, ce qui complique la prise en charge. Ils représentent, d’ailleurs, la seconde cause de mortalité après les accidents de la vie courante chez les enfants. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le cancer est diagnostiqué chaque année chez environ 300.000 enfants âgés de 0 à 19 ans. Il peut survenir à tout âge de la vie et toucher n’importe quelle partie du corps. Il commence par des changements génétiques qui touchent d’abord une seule cellule avant de se multiplier de manière incontrôlée.
Dans de nombreux cancers, ce phénomène entraîne l’apparition d’une masse (ou tumeur). S’il n’est pas traité, le cancer se propage généralement à d’autres parties du corps et entraîne la mort. À la différence des cancers chez l’adulte, la vaste majorité de ceux survenant chez l’enfant n’a pas de raison connue. De nombreuses études ont cherché à déterminer les causes du cancer de l’enfant, mais il est très rare qu’il s’explique par des facteurs environnementaux ou par le mode de vie. D’après le ministère de la Santé et de la protection sociale, environ 1.200 nouveaux cas de cancer chez les enfants sont enregistrés chaque année, principalement sous forme de leucémie suivie de lymphomes et de tumeurs du système nerveux central. Parmi ces enfants, seuls 700 à 800 sont diagnostiqués et traités dans les unités nationales d’oncologie pédiatrique.
C’est pourquoi, depuis 2019, le Maroc fait partie des pays ciblés par l’Initiative globale pour le cancer de l’enfant (GICC) lancée par l’OMS dans l’objectif d’améliorer de façon durable la qualité et l’efficacité de la prise en charge du cancer de l’enfant au niveau mondial. Cette initiative s’est fixée comme objectif de parvenir à un taux de guérison minimum de 60% d’ici 2030 dans les pays ciblés. Mais puisqu’aujourd’hui le Maroc a réussi à atteindre ce taux, le ministère espère atteindre les 80% d’ici 2030, dans le cadre du nouveau plan national du cancer de l’enfant 2020-2029. Ce dernier s’articule autour de quatre axes stratégiques relatifs à la prévention, la détection précoce, la prise en charge thérapeutique et aux soins palliatifs.
---------------------------------------------------------------Lancement d’appel à propositions pour le programme «My Child Matters»
La Fondation S – The Sanofi Collective – a lancé, au début de ce mois d’octobre, un nouvel appel à propositions pour son programme «My Child Matters» pour lutter contre le cancer infantile dans les pays à revenu faible et intermédiaire et contribuer à restaurer l’équité en matière de santé chez les enfants. Lancé en 2005, ce programme apporte une aide financière et spécialisée de sorte que tous les enfants puissent avoir accès à des dispositifs de diagnostic et de traitement. Ce programme est déjà venu en aide à plus de 140.000 enfants, en plus d’avoir assuré la formation de plus de 41.000 professionnels de santé et d’avoir mené des actions qui ont permis d’augmenter la survie des enfants atteints d’un cancer. «83 projets ont été soutenus dans le cadre de l’initiative MCM, pour un budget global de 7,5 millions d’euros. Ce nouvel appel à projets est destiné aux professionnels de santé basés dans un pays à revenu faible ou intermédiaire engagé dans la prévention ou le traitement des cancers des enfants et disposant d’un projet concret.
La note conceptuelle du projet devra être envoyé à l’adresse générique de la Foundation S au plus tard le 2 janvier 2023. Les équipes dont les notes conceptuelles auront été retenues soumettront leur projet fin février pour une sélection finale à la fin du mois de mars 2023», déclare Vanina Laurent-Ledru, directrice générale de la Foundation S. Il est à noter que «My Child Matters» a une collaboration fructueuse avec le Maroc ou l’écosystème d’oncologie pédiatrique est très dynamique. «Concernant les projets régionaux (panafricains), nous avons créé en 2019 avec le Pr Laila Hessissen, chef de service hémato-oncologie pédiatrique à Hôpital d’enfants de Rabat, l’École africaine d’oncologie pédiatrique basée à Rabat. Sur le volet des projets nationaux, “My Child Matters” a soutenu deux projets au Maroc depuis 2005.
D’autres projets avec une extension géographique ont également vu le jour via le Groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique (GFAOP) présidé par la Pre Laila Hessissen. Par ailleurs, la Foundation S et le GFAOP s’engagent pour un nouveau cycle de 3 ans pour poursuivre le développement des compétences des 24 unités d’oncologie pédiatrique dans les 18 pays d’Afrique composant le réseau», souligne la directrice de la Foundation S.