Cette exposition, organisée avec le soutien de la Direction régionale de Kénitra (secteur de la Culture), est un hommage à tous les créateurs décédés pendant la pandémie du Coronavirus. Pour Hamza, ce sont tous des martyrs de ce virus. «J’ai tenu à leur rendre hommage, car ils nous ont été enlevés par la pandémie dans des circonstances tragiques très difficiles. Cette exposition représente aussi pour moi l’expérience de la quarantaine que j’ai vécue à Paris, lors de la première vague de l’épidémie». En effet, toutes les photos présentées ont été prises alors qu’il était confiné, comme le reste des habitants du globe, entre quatre murs ou se faufilait, de temps en temps, dans les ruelles et les rues désertes de Paris.
Par ce travail, Mehimdate a voulu immortaliser ces moments à travers des photos qui resteront dans l’histoire, témoins de cette époque, où il a vécu tout seul ce silence et cette angoisse loin de sa famille et de sa patrie, privé de sa liberté, mais plein d’ambition pour laisser une trace créative de ses sentiments intérieurs pendant ce voyage exceptionnel. «Cette thématique est en relation avec ce que j’ai subi en France au moment du confinement sanitaire. Ce qui a donné naissance à des idées exprimant le côté psychologique de cette période. J’ai été obligé d’utiliser l’autoportrait parce que j’étais seul dans la chambre d’hôtel. Donc j’ai eu recours aux techniques appropriées pour montrer les souffrances quotidiennes que j’ai vécues.
Puis, j’ai essayé de transmettre des messages qui peuvent être compris par tout un chacun, notamment des messages aux gens pour qu’ils acceptent ce confinement avec plus de sérénité et de paix dans l’âme, afin de se protéger et protéger leurs proches», indique Hamza. Ce dernier est tout à fait convaincu que l’artiste peut créer là où il se trouve, il n’est pas limité ni par un espace, ni par un temps bien déterminé. Il peut toujours s’exprimer selon les circonstances. «C’était mon cas. Car comme vous le savez, le photographe a l’habitude de sortir avec son appareil pour prendre des photos. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé enfermé entre quatre murs. Cette période m’a appris à être patient et à penser à des choses que je n’avais pas en tête auparavant. J’ai aussi eu le temps de faire des recherches sur l’art photographique et ses différentes catégories, des études sur le traitement d’images, et j’ai appris pas mal de choses dans ce domaine», nous confie-t-il.
**************ParcoursPassionné par la photo depuis son jeune âge, Hamza Mehimdate a décidé d’en faire sa profession. Ainsi, depuis son adolescence, il n’a pas arrêté de se perfectionner pour devenir un artiste-photographe reconnu. Il a ainsi participé à de nombreux ateliers de formation, des concours et expositions, notamment son beau projet sur «Les casbahs marocaines, magie et beauté de l’histoire» qui a été exposé à la Bibliothèque nationale, en plus d’un documentaire et d’un Beau Livre. Comme il a participé à plusieurs concours, dont celui de Naser Ben Hamed (2016), suivi de son obtention du Prix Brukmer Golden Artistic Awards à Bruxelles (2017), ainsi que la sélection d’une de ses photos pour figurer dans l’ouvrage «Les meilleures photos du monde» (2018-France). Son aventure photographique se poursuit et promet un bel avenir dans ce domaine.