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À l'invitation conjointe du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, et du secrétaire d'État américain, Antony Blinken, Marrakech accueille ce mercredi 11 mai la première réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech. La tenue de ce conclave, intervenant dans un contexte empreint de mutations de ce groupe terroriste tant sur le plan stratégique qu’opérationnel, est une nouvelle occasion de souligner le leadership régional et international du Royaume dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme.
Cette réunion témoigne également de la ferme détermination du Maroc à travailler en étroite coordination avec ses partenaires pour éradiquer la menace que représente cette entité terroriste, véritable fléau pour la sécurité et la stabilité régionales, et partant extirper les racines du terrorisme et de l'extrémisme dans le continent africain. Cette réunion à Marrakech est donc l'occasion de porter un regard encore plus attentif sur les défis sécuritaires du continent africain, notamment en raison de troubles sécuritaires et d'affrontements ethniques dans certaines régions d'Afrique, en particulier au Sahel et en Libye. Troubles dont Daech, tombé en Syrie, cherche à profiter pour implanter de nouvelles pépinières de terrorisme dans ces régions. «Cette réunion de la Coalition mondiale contre Daech sur invitation conjointe du Maroc et des États-Unis prouve que la communauté internationale considère le Maroc comme étant un acteur de stabilité dans la région et un partenaire fiable pour la résolution des problèmes ayant trait à la sécurité dans la région», a affirmé au «Matin» le spécialiste en questions sécuritaires, Docteur Ihsan Hafidi.
«L'approche marocaine en matière de lutte contre le terrorisme a prouvé son efficacité tant au niveau opérationnel, à travers les opérations proactives menées par les appareils sécuritaires, qu'au niveau législatif avec l'adoption de lois à même de contrecarrer la progression du phénomène terroriste, sans oublier les actions tendant à assécher les sources du terrorisme en agissant sur les circuits de financement servant les groupes terroristes», ajoute le chercheur. Et de souligner que «parmi les points à l'ordre du jour de cette réunion de la Coalition mondiale contre Daech figurent notamment la question de la recherche de mécanismes pour prévenir l'afflux de combattants étrangers vers les foyers de tension où sont actifs les groupes terroristes, l'assèchement des sources de financement et le développement de moyens permettant de contrer le dispositif de propagande dont se sert Daech aussi bien sur les réseaux sociaux que sur ses propres sites, en profitant de l'évolution technologique, ce qui lui facilite l'enrôlement de combattants».
Par ailleurs, et de l'avis de M. Hafidi, «cette initiative maroco-américaine reflète l’étroite concertation et la convergence de vues entre Rabat et Washington dans la lutte contre le terrorisme international, en ligne avec la coopération des services de renseignement des deux pays». Cette concertation bilatérale, poursuit le spécialiste, est en mesure de consolider la stabilité et la sécurité régionales quand on sait que Daech, selon plusieurs rapports, s’est converti en une «organisation africaine» ayant trouvé dans la fragilité économique, l'instabilité politique et les prémices de défaillance de certains États de la région sahélo-saharienne des facteurs favorisant son implémentation et sa propagation dans cette zone géographique qui se trouve dans la profondeur de l'espace vital du Maroc. Et de noter qu'au vu du plan stratégique afférent à la création de la Coalition mondiale contre Daech, on constate que le modèle marocain en matière de lutte contre le terrorisme s'inscrit dans le droit fil des lignes directrices de cette Coalition.
Créée en 2014, la Coalition mondiale contre Daech se fixe pour objectif de vaincre le groupe terroriste. Regroupant aujourd'hui 84 pays et organisations internationales, elle intervient notamment dans la contre-propagande, la lutte contre le financement du terrorisme, la lutte contre les combattants terroristes étrangers, ainsi que l'aide à la stabilisation et à la reconstruction des territoires libérés de l'emprise de Daech.
