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Réouverture des frontières : Les acteurs du tourisme regardent la moitié pleine du verre et croisent les doigts

L’attente n’aura pas été longue avant que les opérateurs du tourisme national ne soient fixés sur les conditions d’entrée au Maroc. En effet, deux jours après l’annonce de la réouverture de l’espace aérien du Royaume, les nouvelles règles d’accès sont tombées, faisant réagir les professionnels du secteur qui nageaient en pleine expectative et priaient pour des mesures clémentes. Tour d'horizon des réactions.

Réouverture des frontières : Les acteurs du tourisme regardent la moitié pleine du verre et croisent les doigts

Au lendemain de l’annonce des nouvelles conditions d’accès des voyageurs au territoire national, les réactions des acteurs du tourisme sont partagées, mais plutôt positives dans l'ensemble. Si la majorité d’entre eux trouvent que les nouvelles règles, bien qu’un peu poussées, sont un moindre mal, certains les trouvent plutôt contraignantes et un peu floues en partie. En tout cas, l’ensemble des professionnels interpellés par «Le Matin» préfère voir la moitié pleine du verre et croise les doigts pour que ces conditions ne soient pas trop rébarbatives pour les touristes internationaux. Pour Imane Lamrani, présidente de l’Association régionale des voyagistes de Rabat-Salé-Kénitra, les nouvelles conditions annoncées mardi par les autorités sont à l’image de ce qui se fait dans d’autres pays qui exigent une preuve de vaccination, des tests PCR ou antigéniques à l’embarquement ainsi que des tests antigéniques aléatoires ou PCR systématiques à l’arrivée en fonction du pays de provenance, sans oublier une quarantaine obligatoire qui peut aller jusqu’à 10 jours. «Je trouve ces mesures plutôt clémentes. On s’attendait à pire ! À mon avis, il n’y a vraiment pas lieu de se plaindre», lance-t-elle.

Cela dit, il n’y a pas lieu de trop se réjouir non plus puisque la reprise du tourisme sera de toute façon très difficile, mesures draconiennes ou pas, ajoute-t-elle. Et d’expliquer : «tout l’enjeu aujourd’hui est de rebâtir la confiance des clients étrangers que nous avons perdue pendant cette crise. À mon avis, même si on rouvre les frontières sans condition, il faudra du temps et beaucoup de travail pour regagner cette confiance et relancer véritablement l’activité». Même son de cloche auprès du voyagiste Omar Belhachmi qui estime que le nouveau protocole n’est pas très contraignant sauf qu’il pêche par manque de clarté pour certaines conditions. «Le test aléatoire sera-t-il à la charge du client ou de l’État ?», demande-t-il. «Nous avons besoin de plus de précisions, car nos clients nous posent des questions à ce sujet. Et puis, il faut savoir qu’il y a des clients qui comptent les sous ! Avoir à subir des charges supplémentaires pourrait bien les dissuader de choisir la destination Maroc», précise le voyagiste.

Contrairement à nos deux précédents interlocuteurs, Zoubir Bouhout, expert en tourisme et président du Conseil provincial du tourisme d’Ouarzazate, estime que les règles d’accès au Maroc nouvellement décrétées sont très contraignantes et vont freiner la relance attendue par les opérateurs touristiques après environ deux années de crise. «C’est une fermeture déguisée à mon sens. Les autorités ont répondu aux appels des opérateurs par une réouverture de l’espace aérien, mais en parallèle, ils ont mis en place des conditions qui s’apparentent à une prolongation de fermeture», affirme-t-il. «Qui va donc s’aventurer à payer, après un schéma vaccinal complet, des tests PCR un peu chers en Europe, qui coûtent entre 40 et 100 euros selon les pays, et risquer en plus d’être testé positif à son arrivée au Maroc avec tout ce que cela engage comme contraintes ?», s’étonne le professionnel. Pour lui, le pass vaccinal devrait suffire comme c’est le cas dans certains pays où un schéma vaccinal complet dispense des tests PCR. Rejoignant l’avis de Omar Belhachmi, Zoubir Bouhout confirme que, contrairement à la vaccination prise en charge par l’État, les tests représentent un coût qui vient diminuer le budget voyage. «Pour une famille de 4 personnes, c’est 160 euros de plus !», fait remarquer l’expert qui s’élève aussi contre les tests à l’hôtel, une mesure qui, de son avis, complique davantage les choses, si cela est encore possible.

Du côté de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), l'heure est à la satisfaction comme l’indiquent les déclarations de son directeur général, Adel El Fakir. Invité, mardi, sur la chaîne française BFM TV, le responsable a assuré que les nouvelles conditions d’entrée au Maroc sont «favorables à la reprise de l’activité touristique». «À partir de lundi prochain, on va pouvoir recevoir l’ensemble des voyageurs, notamment les voyageurs français, avec deux simples conditions», s’est-il réjoui, ajoutant qu’il suffit d’un pass vaccinal à l’embarquement et d’un test PCR négatif effectué 48 heures avant l’embarquement pour «reprendre la grande histoire d’amour qui existe entre les voyageurs français et la destination Maroc». Il a également affirmé que «les professionnels de l’écosystème touristique sont en attente de cette journée importante et s’y préparent ardemment». Le responsable, qui a fait l’impasse sur les deux autres conditions avant d’en être rappelé par l’animatrice de l’émission, a poursuivi : «dans le protocole, il y a aussi des tests aléatoires à l’arrivée, mais sans contrainte. Les voyageurs rejoindront leurs lieux de résidence, quel qu’il soit, et ils seront contactés si leurs tests sont positifs». Et d’ajouter que les personnes infectées devront observer un confinement et pourront bénéficier d’une assistance.
 

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