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La dépression monte en flèche, un Marocain sur deux en souffre !

Le centre psychiatrique universitaire Ibn Rochd organise la quatrième édition du congrès Ciné-psy Maroc les 27 et 28 mai prochains, à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. Cette année, le thème retenu est celui de la dépression. Toujours sous-estimée par la société marocaine, cette maladie toucherait un Marocain sur deux.

La dépression monte en flèche, un Marocain sur deux en souffre !

Sujet encore tabou dans la société marocaine, la dépression n’est toujours pas considérée comme pathologie à part entière. Le terme «dépression» est aussi utilisé à tort dans le langage courant par de nombreuses personnes. Afin de mieux comprendre cette maladie, le centre psychiatrique universitaire Ibn Rochd a décidé que ce sera le thème du quatrième Congrès Ciné-psy Maroc qui se tiendra les 27 et 28 mai à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. «Le but de cette édition qui se tient sur le thème de la “Dépression” est de dé-stigmatiser les patients en souffrance dans la société marocaine. Il s’agit, en effet, d’un grand malaise de notre société. Les chiffres sont d’ailleurs inquiétants : un Marocain sur deux est dépressif. La conjoncture mondiale depuis les deux dernières années, dictée par une pandémie sans précédent, n’a fait qu’empirer la situation, en poussant le mental de millions de personnes vers l’extrême», indiquent les organisateurs dans un communiqué. Et d’ajouter que : «La thématique de la dépression s’est imposée comme une évidence pour essayer de mieux cerner cette maladie et lui accorder la place qu’elle mérite dans toute discussion autour du mental au Maroc».

Discussions, échanges, partages de regards et d’expériences figurent au menu de la quatrième édition du Ciné-psy Maroc qui se veut un carrefour réunissant des experts en la matière, mais aussi des personnes touchées, de près ou de loin, par la maladie.
«La Maroc évolue dans un environnement où la maladie mentale ne bénéficie pas encore d’une approche sociale transparente et allégée des chaînes du tabou. Cette quatrième édition du Ciné-psy Maroc se veut une plateforme qui expose différents aspects de la dépression, tout en engageant un dialogue ouvert autour de cette maladie, pour le bien-être du patient, de la famille et donc de la société», soulignent les organisateurs. «Les échanges entre les familles, les professionnels de la psychiatrie (psychiatres, neurologues, psychologues, art-thérapeutes, nutritionnistes, infirmiers…) permettront de mettre en exergue différents sujets relatifs à la dépression, mais aussi lever le voile d’incompréhensions et de tabous qui l’entourent», développe la même source.

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Questions à Boushra Benyezza, psychothérapeute art-thérapeute et fondatrice du Ciné-psy Maroc au centre psychiatrique universitaire Ibnou Rochd de Casablanca

«Les proches ont un rôle primordial dans la prise en charge des maladies mentales»

Quels sont les symptômes de la dépression qui devraient alerter une personne dépressive ou sa famille ?
Les symptômes d’une dépression sont visibles. Il s’agit d’abord d’un changement d’humeur, d'une tristesse visible, de la perte des petits plaisirs les plus simples, mais aussi le retrait social et le refus de se mélanger à la famille et aux amis. Il y a également l’irritabilité et la susceptibilité à tout et le refus de manger en famille avec entourage. La personne peut même se négliger, ou ne plus se laver... Quand tous ces symptômes durent plus de 3 semaines ou un mois, il faut commencer à s’inquiéter.

Quels risques encourt une personne dépressive qui ne se soigne pas ?
Le risque si la personne ne se soigne pas est une dégradation de son état, elle fera le vide autour d’elle et se sentira rejetée, ce qui est très paradoxal puisqu’en général les proches tendent la main.
Les idées suicidaires apparaissent ponctuellement puis plus fréquemment jusqu’à ce que l’envie de mettre fin à sa vie soit une «évidence» pour la personne dépressive.
Et malheureusement, plusieurs passent à l’acte.

Quel rôle peuvent jouer les proches dans la prise en charge de la dépression ?
Les proches ont un rôle primordial dans la prise en charge des maladies mentales. Ils doivent avant tout observer la personne concernée et surtout ne pas minimiser les symptômes quand ils durent. Ils doivent aussi l’entourer, la soutenir, l’écouter, encourager la dimension spirituelle et surtout éviter de la juger. Ils peuvent également lui proposer l’accompagnement d’un professionnel de la santé mentale.

De nombreuses personnes au Maroc ne croient toujours pas à l'existence des maladies mentales notamment la dépression. Comment peut-on expliquer cela ?
La maladie mentale est silencieuse et non palpable. Une fracture, par exemple, est visible à l’œil nu (plâtres, béquilles...) donc la personne a cette reconnaissance de l’entourage. En revanche, la perte de l’envie, de motivation et le repli sont sournois. Quand les familles ignorent l’existence des maladies mentales et de leurs symptômes, elles peuvent carrément agresser le patient à qui on reproche de faire des caprices «lfouch», d’être fainéant...
Le congrès Ciné-psy Maroc est justement une occasion pour sensibiliser et soutenir les patients et leurs familles grâce à l’échange avec les professionnels et surtout la diffusion de films documentaires faits par les soignants autour des maladies mentales.

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