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Corruption : le bilan 2021 de l’Instance nationale de la probité

Quelques jours après le parachèvement de sa composition par quatre nominations Royales, l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption a tenu sa première réunion hier mardi. Cette réunion a été suivie d’une conférence de presse consacrée à la présentation de son rapport annuel pour 2021. Très attendu, ce rapport fait le diagnostic de la situation de la corruption au niveau national et formule des recommandations pour inscrire ce fléau dans une tendance décroissante durable.

Corruption : le bilan 2021 de l’Instance nationale de la probité
Ph. Kartouch

L’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) vient de présenter son rapport annuel pour l’année 2021. Le document souligne notamment, à travers son diagnostic et ses recommandations, «la nécessité de faire preuve de l’audace nécessaire pour une révision profonde et globale du système de lutte contre la corruption qui, en dépit des efforts déployés, peine à inscrire durablement ce fléau dans une tendance fortement baissière».

Diagnostic : le Maroc perd un point supplémentaire dans l’IPC en 2021

Avec un score de 39/100 dans l’indice de perception de la corruption, le Maroc accuse encore un recul sur cet indice, puisqu’il était à 43/100 en 2018, 41/100 en 2019 et 40/100 en 2020. Dans son rapport, l’INPPLC souligne qu’«elle s’est penchée sur les liens confirmés par l’indice de perception de la corruption entre les taux élevés de corruption, la violation des droits et libertés, et le dysfonctionnement de la démocratie, en scrutant ce constat à la lumière des résultats de l’indice de liberté, où le Maroc enregistre une note négative dans les deux sous-indices liés aux droits politiques et civils, en plus de son recul dans les deux sous-indices connexes liés à l’efficacité judiciaire et l’intégrité du gouvernement, émanant de l’indice de liberté économique. À cela s’ajoute sa régression dans les deux sous-indicateurs connexes liés à la justice pénale et au gouvernement ouvert émanant de l’indice de l’état de droit, en plus de l’insuffisance notable au niveau des droits liés à la participation, à la préparation et à l’exécution du Budget annuel de l’État, comme le souligne l’indice du budget ouvert de 2021». Aussi, l’Instance n’a pas manqué de compléter son analyse par le suivi de l’évolution de la corruption au niveau national à travers des sondages d’opinion réalisés dans le cadre de l’indice de confiance, dont les résultats en 2021 confirment l’amplification du phénomène de la corruption. «En effet, 95% des personnes interrogées considèrent que la corruption est répandue au Maroc, parmi elles, 66% estiment qu’elle est très répandue, et 27% la considèrent comme plutôt répandue», lit-on dans le rapport. L’INPPLC rappelle aussi que «les répercussions de la corruption s’étendent à la fragilisation de la dynamique de développement, à l’entrave des structures de production et à l’aggravation des déséquilibres économiques et sociaux». «Ceci a d’ailleurs été clairement souligné dans le rapport de Bank Al-Maghrib pour l’année 2021, présenté par Monsieur le Gouverneur devant Sa Majesté, insistant sur la nécessité de reconsidérer les approches adoptées jusqu’à présent, et de prendre des mesures plus fortes et plus décisives», indique le rapport. Au niveau régional, et avec un score moyen de 39/100 dans l’IPC, la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord «continue de souffrir de la domination des intérêts d’une minorité influente dans les sphères économiques et politiques, et (…) les entraves imposées aux libertés civiles et politiques ont énormément contribué à l’absence de résultats tangibles contre la corruption dans les pays de cette région», souligne l’INPPLC dans son rapport.

Ce que recommande l’INPPLC

En guise de conclusion et d’orientations générales émanant du diagnostic, l’Instance a réaffirmé avec force la nécessité d’ériger la gouvernance et la lutte contre la corruption en tant qu’axe principal dans l’élaboration et la préparation des politiques publiques visant le développement, et ce afin de garantir l’atteinte des objectifs de développement cibles. Elle a également rappelé l’importance de renforcer le niveau de confiance et d’adhésion de toutes les forces vives de la Nation aux efforts de lutte contre la corruption, en assurant les conditions de promotion d’un mouvement citoyen qui soutienne les efforts institutionnels en rejetant et en dénonçant la corruption. L’Instance a également recommandé d’asseoir de nouveaux concepts de service public, encadrés par une gouvernance responsable et orientée par l’approfondissement de la connaissance objective du phénomène de la corruption, afin d’identifier ses manifestations et ses foyers, ses causes et ses répercussions et de mesurer l’impact des actions menées, pour garantir une meilleure efficacité de la lutte contre ce fléau. Dans le même sens, l’Instance a rappelé les travaux d’études et de recherches engagés pour permettre à son Observatoire de préparer les bases de son action à venir et d’anticiper sur ses missions de collecte et de production de données, d’analyse approfondie de la situation du phénomène de la corruption au Maroc, et d’élaboration et de suivi d’indicateurs objectifs, qui visent la précision et la pertinence. 

>> Lire aussi : Lutte anti-corruption : S.M. le Roi nomme quatre membres de l’INPPLC

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