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Covid-19 : Faut-il s’inquiéter de la hausse des décès et des hospitalisations ?

Le nombre de décès et d’hospitalisations est en hausse depuis quelques semaines. Les scientifiques contactés par «Le Matin» ne sont ni rassurants, ni alarmants par rapport à l’évolution de la situation épidémiologique au Maroc. Ils appellent, toutefois, à la prudence, notamment via la vaccination. Elle reste le moyen le plus sûr pour se protéger et protéger son environnement. Les scientifiques regrettent que seulement 18% de la population cible soient vaccinés avec la troisième dose et que plus d’un million n’aient pas encore reçu leur deuxième dose.

Covid-19 : Faut-il s’inquiéter de la hausse des décès et des hospitalisations ?
42% des décès enregistrés du 8 juin au 4 juillet concernent des personnes qui n’étaient pas du tout vaccinées et 34% avaient reçu une ou deux doses il y a plus d'un an. Ph. Sradni

La situation épidémiologique est en train de changer de visage au Maroc. Outre la hausse des contaminations constatée il y a quelques semaines, le Royaume commence à enregistrer plus de décès et d’hospitalisations. Dans son bilan quotidien du 5 juillet 2022, le ministère de la Santé et de la protection sociale a fait état de 11 décès et de 5.345 cas actifs, dont 179 cas graves. Commentant ces chiffres, Dr Moulay Saïd Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination anti-Covid-19, estime que l’heure est à la prudence, d’autant plus que le taux de positivité se situe à 22% en moyenne depuis quelques semaines.

Pour Dr Mouad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique, l’augmentation des cas graves et des décès est tout à fait naturelle puisque nous traversons la quatrième vague épidémique. «À ce jour, la situation épidémiologique n’est pas alarmante d'autant que le taux de létalité reste inférieur à celui observé durant la dernière vague, mais la prudence est de mise», note-t-il, avant de préciser que l’évolution de la situation est suivie de très près par le ministère de tutelle.
Sur la même longueur d’onde, Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, indique que l’augmentation des décès et des hospitalisations était attendue au vu du nombre de contaminations qui a entamé sa hausse depuis des semaines.

«La hausse des contaminations est toujours suivie d’une augmentation du nombre de décès et d’hospitalisations avec un décalage de quelques semaines», confirme-t-il. Et d’ajouter que le Maroc va continuer à enregistrer des décès pendant les prochaines semaines. Une précision d’importance : le Maroc est en train de passer par son premier pic en termes de contaminations, selon Dr Tayeb Hamd. L’expert prévoit que «les contaminations ne vont plus continuer à augmenter à compter de la semaine prochaine et qu’un deuxième pic est prévu pour après Aïd Al-Adha».

La troisième dose fait toujours défaut !
Les experts contactés par «Le Matin» sont unanimes : c’est le faible taux de vaccination, particulièrement de la troisième dose, qui a conduit à cette hausse de décès et d’hospitalisations. Dr Mrabet souligne, à cet égard, que «le nombre de décès aurait été beaucoup moins faible si on avait un taux de vaccination important de la population vulnérable avec la dose booster». Effectivement, le ministère de la Santé et de la protection sociale a révélé dans son bilan mensuel que 42% des décès enregistrés du 8 juin au 4 juillet n’étaient pas du tout vaccinés et 34% avaient reçu une ou deux doses, il y a plus d'un an.

Dr Moulay Saïd Afif regrette le fait que seulement 18% de la population cible soient vaccinés avec la troisième dose et que 1.500.000 personnes n’aient pas encore reçu leur deuxième dose du vaccin. Le membre du Comité scientifique et technique de la vaccination invite tout un chacun à compléter d’urgence son schéma vaccinal, tenant compte des changements qui ont été introduits au protocole national de la vaccination. Le scientifique tient à souligner également l’importance de quatrième dose pour les personnes âgées de 60 ans et plus et celles ayant une maladie chronique.

Par ailleurs, les spécialistes conseillent les personnes présentant des symptômes respiratoires à porter leur masque et à cesser toute activité professionnelle ou sociale tout en se rendant dans les établissements de santé pour diagnostic et traitement approprié. Ils recommandent aussi aux jeunes de respecter dans la mesure du possible la mesure de distanciation physique avec les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques.

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